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Des scientifiques européens mettent au point un modèle sur une éventuelle pandémie de grippe

Des chercheurs européens ont construit un modèle qui prédit comment une pandémie de grippe émergente pourrait se propager à travers le monde grâce aux transports aériens. L'étude, intitulée «Modelling the Worldwide Spread of Pandemic Influenza: Baseline Case and Containment ...

Des chercheurs européens ont construit un modèle qui prédit comment une pandémie de grippe émergente pourrait se propager à travers le monde grâce aux transports aériens. L'étude, intitulée «Modelling the Worldwide Spread of Pandemic Influenza: Baseline Case and Containment Intervention» (Modélisation de la propagation mondiale d'une grippe pandémique: cas de référence et intervention de confinement), a été cofinancée par le sixième programme-cadre de l'UE (6e PC) et la National Science Foundation (NSF) des États-Unis. Le modèle est la simulation épidémique à grande échelle de ce type la plus importante au monde et est paru dans l'édition de la revue PLoS Medicine du mois de janvier. Bien que la grippe aviaire H5N1, ou grippe du poulet comme elle est communément appelée, n'ait pas encore engendré de pandémie en raison de l'incapacité du virus à se propager chez l'homme, les responsables de la santé craignent que le virus H5N1 puisse déclencher une souche de grippe humaine. «La menace d'une pandémie pousse la communauté internationale à examiner des analyses de scénarios et à mettre au point des plans d'action», a déclaré Vittoria Colizza, un des chercheurs participant au projet. «Il est nécessaire de comprendre l'éventuelle propagation d'une pandémie afin de concevoir et de tester des stratégies d'intervention appropriées en vue de contenir et de limiter son évolution et son impact sur la population.» L'équipe de recherche a mis au point un modèle mathématique en se basant sur des données relatives aux flux de passagers de l'International Air Transport Association et sur des informations de recensement de plus de 3 000 centres urbains et 220 pays dans le monde. À l'aide d'outils informatiques de pointe, l'équipe a pu simuler comment une pandémie de grippe se propagerait dans le temps et dans l'espace. Elle a également produit des prévisions de scénarios. Un des scénarios prévus par le modèle est un virus grippal originaire de Hanoï, au Viêt Nam, avec un nombre de reproduction de 1,1 (une mesure du nombre de personnes contaminées en moyenne par une personne infectieuse), ce qui ne constitue qu'une menace mondiale très modérée. Si ce nombre passe à 1,5, la grippe peut potentiellement infecter la moitié de la population dans plus de 100 pays. Des mesures d'intervention seraient alors nécessaires. Les chercheurs ont tiré deux leçons de leur étude. La première est que des restrictions de voyage strictes n'empêcheraient la grippe de se propager à travers le monde que dans une moindre mesure. La seconde est que l'utilisation d'antiviraux permettrait de contrer de manière significative une épidémie de grippe si tous les pays du monde disposaient d'un stock de médicaments suffisant pour traiter 5 à 10 % de leur population. L'étude s'est ensuite intéressée à des scénarios réalistes dans lesquels les ressources en antiviraux n'étaient pas réparties équitablement, avec une concentration plus importante dans les pays riches. Deux stratégies différentes ont été comparées: une stratégie égoïste dans laquelle chaque pays était tributaire de ses propres ressources et une approche coopérative dans laquelle les pays préparés donnaient une partie de leurs ressources au reste du monde. «Étonnamment, la stratégie coopérative s'avère être plus efficace pour retarder l'évolution de la pandémie et limiter son impact sur la population, tant dans les pays donateurs que dans les pays receveurs», explique Alessandro Vespignani, professeur d'informatique à l'université de l'Indiana. La conclusion de l'étude est favorable à la stratégie coopérative de partage des ressources, qui pourrait être organisée et gérée par l'Organisation mondiale de la santé. Selon les auteurs, il s'agirait en effet de la meilleure manière de faire face à une pandémie de grippe émergente en attendant la mise au point d'un vaccin. L'étude a été réalisée par le Complex Networks Collaboratory (CX-NETS), une collaboration virtuelle entre des groupes de recherche qui poursuivent le même objectif de recherche dans le domaine des réseaux et systèmes complexes, de la modélisation épidémique et de la physique statistique hors équilibre.