L'industrie agroalimentaire européenne dépense moins en R & D que ses concurrents
Un nouveau rapport révèle que l'industrie agroalimentaire européenne est en retard sur ses concurrents mondiaux en termes de recherche et de développement (R & D). En 2004, l'intensité de R & D européenne, qui correspond aux dépenses de l'industrie agroalimentaire exprimées en pourcentage de la production industrielle, était de 0,24 %, selon des chiffres publiés par la Confédération des industries agroalimentaires de l'UE (CIAA). Ce pourcentage est inférieur aux investissements réalisés par les industries agroalimentaires des principaux concurrents de l'UE, à savoir 0,35 % aux États-Unis, 0,40 % en Australie et 1,21 % au Japon, pays tête de liste. Ces chiffres sont particulièrement pertinents, la part de marché européenne dans les exportations mondiales ayant baissé, passant de 24 % en 1997 à 20 % en 2005, précisent les auteurs du rapport de la CIAA. Par ailleurs, l'industrie agroalimentaire est le secteur manufacturier le plus important de l'UE, représentant 13,6 % de l'ensemble de ce secteur et un chiffre d'affaires de 836 millions d'euros. Elle emploie quelque 3,8 millions de personnes. La CIAA a découvert que les objectifs de l'innovation se répartissent en cinq catégories tendancielles: plaisir, santé, forme, aspects pratiques et éthique. La quantité d'innovation menée par les entreprises a également tendance à augmenter en fonction de leur taille. «Néanmoins, plusieurs indicateurs démontrent que la plupart des entreprises de l'agroalimentaire, y compris les petites et moyennes entreprises (PME), sont réellement innovantes et constamment à l'affût d'occasions d'innover», a déclaré la CIAA. Parmi les entreprises actives dans le domaine de l'innovation, il convient de distinguer deux catégories: d'une part, les «gros innovateurs», principalement des grandes et moyennes entreprises qui investissent d'importantes ressources dans la R & D et introduisent fréquemment de nouveaux produits sur les marchés; et, d'autre part, les «petits innovateurs», principalement des petites entreprises qui innovent sans introduire de changements radicaux. L'amélioration des produits constitue la première des activités des PME. Les innovations entraînent en effet des améliorations rapides au niveau des caractéristiques d'un produit alimentaire immédiatement liées à la satisfaction en termes de valeur gustative ou nutritionnelle. La Commission européenne et des parties prenantes de l'industrie agroalimentaire européenne débattent actuellement de la manière dont l'industrie agroalimentaire et la demande des consommateurs sont susceptibles d'évoluer au cours des 25 prochaines années, l'objectif étant de réfléchir aux implications que cette évolution pourrait avoir sur la recherche dans le secteur alimentaire, agricole, halieutique et biotechnologique.