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Des chercheurs financés par l'UE montrent une relation entre l'endogamie et la durée de vie

Une équipe de chercheurs, financée par l'UE, a découvert que l'endogamie pouvait prolonger la durée de vie des insectes mâles. Deux études indépendantes, soutenues par des bourses Marie Curie financées au titre du sixième programme-cadre (6e PC) de l'UE, ont montré que l'endog...

Une équipe de chercheurs, financée par l'UE, a découvert que l'endogamie pouvait prolonger la durée de vie des insectes mâles. Deux études indépendantes, soutenues par des bourses Marie Curie financées au titre du sixième programme-cadre (6e PC) de l'UE, ont montré que l'endogamie avait des conséquences différentes selon le sexe de l'insecte. Ces résultats ont été publiés dans la revue BMC Evolutionary Biology. Les chercheurs ont étudié Callosobruchus maculatus, un charançon du sud de l'Inde, et découvert que l'endogamie prolonge la vie des mâles, mais raccourcit celle des femelles. Un point commun aux deux sexes: l'endogamie réduit la capacité à se reproduire. «L'impact du sexe sur la durée de vie est un phénomène général dans le monde animal, mais les causes restent très mal connues», explique le Dr Trine Bilde de l'université d'Uppsala, en Suède. Ces nouveaux résultats sont surprenants, car des études antérieures avaient montré qu'en général, les femelles vivent plus longtemps que les mâles chez les mammifères et les insectes, et que la situation inverse prévaut dans la plupart des groupes taxonomiques des oiseaux. «Nous avons utilisé cette réponse différente à l'endogamie pour étudier la base génétique de la durée de vie et des taux de mortalité chez les charançons», souligne le Dr Bilde. Les chercheurs ont mis en avant «l'hypothèse du X non protégé» pour expliquer que les mâles vivent moins longtemps que les femelles chez les mammifères et les insectes. Un gène muté délétère sur le chromosome X va forcément s'exprimer, car ces mâles n'ont qu'un seul chromosome X. Au contraire, les femelles possèdent deux chromosomes X, qui peuvent se «protéger» mutuellement, empêchant l'expression de ces gènes. L'endogamie devrait raccourcir la durée de vie des femelles, alors que les mâles sont moins affectés. Selon les auteurs, lorsque les deux chromosomes X d'une femelle portent la même version d'un gène (ce qui est plus fréquent en cas d'endogamie), les gènes délétères s'expriment et sont donc considérés comme «non gardés». Pour leur étude, les chercheurs ont établi des lignées de scarabées endogames et comparé leur durée de vie avec des individus «normaux», exogames. Les résultats montrent que la réduction de la durée de vie est plus prononcée chez les femelles, ce qui confirme l'hypothèse du X non gardé. En revanche, les chercheurs ont constaté que les mâles vivaient bien plus longtemps. «Aucun modèle fondé sur l'hérédité asymétrique ne peut expliquer une augmentation de la durée de vie des mâles suite à l'endogamie», souligne le Dr Bilde. Ces résultats suggèrent que la durée de vie est associée à la stratégie reproductive, et dépend du sexe. Les chercheurs font remarquer que le succès reproductif optimal n'est pas identique entre les mâles et les femelles. On peut donc s'attendre à retrouver des différences dans les relations entre la durée de vie et la capacité à se reproduire. S'ils vivent plus longtemps, les mâles disposent de plus de temps pour chercher une femelle. De leur côté, une durée de vie plus longue est intéressante pour les femelles, qui consacrent leur temps à s'occuper de leurs petits. L'étude mentionne que «les résultats sont cohérents avec une sélection en fonction du sexe et basée sur les stratégies de reproduction, où les mâles, contrairement aux femelles, optimisent leur succès en s'investissant très tôt et fortement dans la reproduction, au détriment de leur durée de vie». D'une part, le risque de vivre moins longtemps diminue pour un mâle qui consacre moins de temps aux comportements reproductifs, et bien entendu, son efficacité reproductive est réduite. De l'autre, les femelles endogames qui économisent leur énergie optimisent leur efficacité reproductive, mais au prix d'une vie plus courte et d'une moindre capacité reproductive. «Nos résultats suggèrent que les différences de durée de vie entre les mâles et les femelles pourraient résulter d'une telle sélection en fonction du sexe», conclut le Dr Bilde.

Pays

Suède