Skip to main content
European Commission logo
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS

Article Category

Actualités
Contenu archivé le 2023-03-06

Article available in the following languages:

Le réchauffement planétaire pourrait libérer des polluants emprisonnés dans la glace

D'après les recherches d'une équipe de scientifiques suisses, la fonte des glaciers dans les Alpes pourraient provoquer de graves dommages environnementaux en raison de la libération dans l'atmosphère de polluants qui depuis des décennies sont emprisonnés sous la glace. Alors ...

D'après les recherches d'une équipe de scientifiques suisses, la fonte des glaciers dans les Alpes pourraient provoquer de graves dommages environnementaux en raison de la libération dans l'atmosphère de polluants qui depuis des décennies sont emprisonnés sous la glace. Alors que les glaciers se rétractent en raison du réchauffement climatique, il est possible que des substances chimiques interdites depuis longtemps et qui ne sont plus produites industriellement refassent surface. Des chercheurs de l'École polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zurich), du laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (EMPA) et de l'institut fédéral suisse des sciences et de la technologie aquatiques (EAWAG) ont analysé les couches de sédiments du lac Oberaarsee dans les Alpes bernoises en Suisse. Les scientifiques ont ainsi pu reconstituer le dépôt de substances organiques difficilement dégradables dans la glace au cours des dernières 60 années, et ont publié les résultats de leur recherche dans la revue Environmental Science and Technology. D'après les chercheurs, la fonte des glaciers s'accélère et pourrait entraîner la réapparition de ces substances, que l'on appelle «polluants historiques», dans les régions des Alpes. La présence de ces polluants dans la région est dangereuse, notamment car la neige fond au printemps et que l'eau de fonte est utilisée par les consommateurs et l'industrie, ou encore en raison de l'exposition spécifique des humains et des animaux à ces substances dangereuses. «Dans le contexte actuel de réchauffement planétaire et étant donné qu'il est prévu que la fonte des glaciers s'accélère dans les années à venir, notre étude présente les impacts désastreux sur l'environnement de ces polluants libérés dans des environnements vierges», préviennent les chercheurs. Lors de la fonte des glaciers, les substances chimiques qui ont été entraînées par des courants atmosphériques il y a des années, déposées sur le manteau neigeux et emmagasinées dans la glace, sont emportées dans les eaux de ruissellement vers le lac glaciaire le plus proche. Elles se déposent ensuite au fond du lac avec la matière en suspension de la fonte et s'accumulent dans les sédiments. Les chercheurs ont cherché divers polluants, notamment des substances nommées POP («persistent organic pollutants», des polluants difficilement dégradables dans l'environnement), des pesticides organochlorés et des parfums synthétiques aux arômes de musc. Les chercheurs ont pu lire les couches de sédiments dans le barrage de l'Oberaarsee comme des «cernes» d'arbres, strate par strate, et remonter jusqu'à 1953, l'année où le barrage a été édifié. En lisant ces cernes, les scientifiques ont pu non seulement identifier les polluants produits dans les années 1960 et 1970, mais également constater la réduction de substances chimiques après leur interdiction. Le plus alarmant est que depuis les années 1990, les quantités de substances chimiques ont augmenté. Une des raisons expliquant ce phénomène est que le lac est principalement alimenté par le glacier Oberaar, qui s'est rétracté de plus de 120 m au cours des dix dernières années et a ainsi pu libérer des quantités relativement importantes de substances toxiques emmagasinées. Des échantillons prélevés dans le lac Oberaar ont été comparé aux carottes de sédiments de lacs situés à plus basse altitude. Les sédiments prélevés dans ces lacs n'indiquaient pas d'augmentation des polluants historiques à la fin des années 1990. Les résultats ont confirmé l'hypothèse selon laquelle l'augmentation de la quantité de polluants dans le lac Oberaar s'expliquait par la fonte des glaciers. L'étude conclut que «l'association de la dynamique des glaciers et du cycle des polluants est un sujet complexe qui a fait l'objet de trop peu de recherches. Les travaux en cours permettront de fournir des informations supplémentaires sur le devenir des polluants organiques persistants dans l'environnement alpin.»

Pays

Suisse