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Contenu archivé le 2023-03-20

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Une étude paneuropéenne majeure sur l'acidification des océans

Plus de 160 chercheurs de 10 pays européens ont uni leurs forces dans le cadre du tout premier projet international se concentrant sur l'acidification des océans et ses conséquences. D'après les partenaires du projet EPOCA («European Project on Ocean Acidification»), la re...

Plus de 160 chercheurs de 10 pays européens ont uni leurs forces dans le cadre du tout premier projet international se concentrant sur l'acidification des océans et ses conséquences. D'après les partenaires du projet EPOCA («European Project on Ocean Acidification»), la recherche marine était un domaine relativement nouveau lorsqu'ils ont commencé le projet il y a quatre ans. Ce dernier a réuni des scientifiques se préoccupant des dangers potentiels liés à l'acidification des océans pour les organismes et les écosystèmes marins. Ces préoccupations étaient survenues après qu'il ait été démontré qu'au cours des 250 années passées, l'océan avait absorbé environ un tiers des émissions de dioxyde de carbone résultant des activités humaines. Par conséquent, les niveaux de CO2 ont affecté la chimie de l'océan, augmentant l'acidité de l'eau de mer. On appelle souvent l'acidification des océans «l'autre problème du CO2». Ainsi, le projet EPOCA a mené une recherche afin de découvrir l'impact biologique de l'acidification et a constaté que 10% des eaux de surface de l'Arctique deviendront corrosives vis-à-vis des coquillages et des os d'ici moins de 10 ans. Des analyses plus poussées des habitats littoraux de la Méditerranée ont également révélé qu'environ 30% des plantes et animaux marins pourraient disparaître d'ici la fin de ce siècle. Toutefois, les scientifiques ont expliqué qu'en prenant des mesures pour compenser l'impact des émissions de CO2, on pouvait agir pour contrecarrer les effets de cette acidification. Selon les chercheurs, ces contremesures pourraient, à long terme, considérablement réduire l'acidité des océans. Cette découverte importante a encouragé un grand consortium d'experts à mettre en oeuvre des lignes directrices et des normes de recherche sur l'acidification des océans. EPOCA a fait progresser la compréhension scientifique de l'acidification des océans et son impact sur les organismes et les écosystèmes marins. Le projet a également mené de nombreuses études importantes démontrant, entre autres, que de nombreux organismes calcificateurs tels que les mollusques sont affectés de manière négative par l'acidification des océans. Des études complémentaires ont révélé une variabilité considérable au niveau de la sensibilité entre les espèces étroitement liées, et même entre différentes souches de la même espèce. Les chercheurs ont également constaté que certaines espèces semblaient tolérer l'acidification des océans dans une gamme relativement large de niveaux de CO2, alors que d'autres y étaient particulièrement sensibles. Les concentrations élevées de CO2 entraînaient également un retard de développement larvaire chez les crustacés, les bivalves et les échinodermes. Les chercheurs ont également constaté que certaines espèces étaient très sensibles à l'acidification des océans lors d'incubations à court terme, ce qui signifie qu'elles devenaient insensibles lorsqu'elles se trouvaient sous pression partielle du dioxyde de carbone (pCO2) sur de longues périodes. D'autres études ont signalé que l'acidification des océans a fait baisser la tolérance thermique de nombreux organismes, et que l'interaction du réchauffement et de l'acidification pourrait modifier leur structure communautaire et la biodiversité. Plus de 200 rapports EPOCA (qui représentent 21% de tous les articles de recherche sur l'acidification des océans parus au cours de cette période) ont été publiés pendant le projet, ce qui vient confirmer l'importance de ces résultats. EPOCA a également mis au point des outils et méthodes qui sont aujourd'hui utilisés par la communauté de recherche et les décideurs politiques. Les résultats d'EPOCA devraient également influencer d'autres études sur les impacts socio-économiques de l'acidification des océans. Le Dr Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche scientifique à l'université Pierre et Marie Curie du CNRS en France, explique que «le projet a bénéficié d'un intérêt et d'un soutien international considérable. Le groupe des utilisateurs référents sur l'acidification des océans (OA-RUG) d'EPOCA, qui a vu le jour pendant le projet, a évolué rapidement pour inclure des programmes de recherche connexes au Royaume-Uni, en Allemagne et dans la région méditerranéenne. Par ailleurs, avec l'ajout récent de pays non membres de l'UE, la décision a été prise de former un groupe international des utilisateurs référents sur l'acidification des océans (iOA-RUG), avec le soutien de la Fondation Prince Albert II de Monaco.» D'après le Dr Gattuso, c'est grâce à la Commission européenne que la recherche européenne a reçu tellement d'attention et une sensibilité internationale accrue, et il ajoute que «le financement de l'UE a garanti que les travaux accomplis par EPOCA se poursuivent et que la recherche sur l'acidification des océans se développent par le biais d'autres voies européennes, telles que le projet MedSeA («MEDiterranean Sea Acidification in a Changing Climate») de l'UE. La fondation BNP Paribas nous accorde également un financement pour un autre projet d'une durée de trois ans, ce qui nous permettra de poursuivre nos travaux.» EPOCA a été partiellement financé par la Commission européenne à hauteur de 6,5 millions d'euros, sur un budget total de 16 millions d'euros.Pour plus d'informations, consulter: EPOCA http://epoca-project.eu MedSEA http://medsea-project.eu

Pays

France

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