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Des nanotransporteurs pour un traitement plus sûr du cancer du sein

Les patients qui ont subi une chimiothérapie savent que, malgré son efficacité, elle endommage aussi beaucoup les cellules saines. Le projet NANOCARGO, financé par l’UE, a trouvé une solution qui éviterait ce type de problème pour le cancer du sein. Cette avancée pourrait profiter aux milliers de femmes qui suivent chaque année un traitement contre ce cancer en Europe.

© Aliaksandr Marko, #338109732, source:stock.adobe.com 2020

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Le fait qu’une femme sur huit se voit diagnostiquer un cancer du sein avant l’âge de 85 ans fait froid dans le dos. Il est certain que les traitements ont évolué et qu’aujourd’hui, les chances sont bien meilleures qu’elles ne l’étaient il y a plusieurs décennies. Mais la résistance des cellules tumorales aux médicaments, le manque de spécificité des traitements, la toxicité pour les organes sains ou la faible biodisponibilité des médicaments chimiothérapeutiques constituent autant de problèmes expliquant que le taux de mortalité du cancer du sein soit toujours aussi élevé.

À travers l’Europe, de nombreux chercheurs ont entrepris des efforts visant à trouver de meilleurs traitements, et Nanasaheb Thorat est l’un d’entre eux. Grâce à un financement de l’UE, octroyé au projet NANOCARGO dans le cadre du programme de bourses individuelles Marie Skłodowska-Curie, et sous la supervision de Joanna Bauer, professeure assistante à l’Université des sciences et des technologies de Wrocław, Nanasaheb Thorat a mis au point une approche innovante capable de cibler et de détruire spécifiquement les cellules cancéreuses in vivo. Si innovante, à vrai dire, que l’équipe a récemment remporté le Grand Prix 2020 de l’Innovation Radar pour ses travaux.

«Nous proposons véritablement une solution unique qui améliore l’efficacité de la thérapie», explique Nanasaheb Thorat.

«Nous combinons des nanoparticules magnéto-plasmoniques avec des agents biologiquement actifs et thérapeutiques dans un nanotransporteur hybride multifonctionnel (HNC pour multifunctional hybrid nanocarrier). À partir de là, nous utilisons simultanément trois approches thérapeutiques complémentaires et synergétiques pour cibler les cellules cancéreuses. Il s’agit de l’hyperthermie magnétique, de la thérapie photothermique et de l’administration ciblée de médicaments directement au niveau de la tumeur.»

De la thérapie et du diagnostic à la «théranostique»

Cette nouvelle approche diagnostique/thérapeutique, que Joanna Bauer appelle «théranostique», innove avant tout en concrétisant la vision longtemps fantasmée de Paul Ehrlich, l’un des «pères» de la chimiothérapie. En 1908, Ehrlich avait espéré que les médicaments chimiothérapeutiques atteindraient directement leurs cibles structurelles cellulaires sans nuire aux tissus sains. Grâce aux nanotechnologies, et plus particulièrement aux nanotransporteurs de NANOCARGO, un tel traitement est aujourd’hui à portée de main.

«Nos HNC multifonctionnels sont peu invasifs. Ils peuvent administrer les médicaments de manière contrôlée au niveau de la tumeur, exactement au bon moment et conformément à la posologie qui convient au patient. Une fois que cela est fait, ils peuvent fournir un diagnostic en augmentant la visibilité des cellules cancéreuses à travers différentes méthodes d’imagerie. De cette façon, nous pouvons suivre les résultats de la thérapie en temps réel», explique Joanna Bauer.

Pour «activer» les nanotransporteurs, l’équipe de recherche utilise un stimulus d’énergie physique pour surchauffer la tumeur et la détruire. Grâce à leurs recherches approfondies, ils ont découvert que les nanotransporteurs magnétiques (activés par un champ magnétique) et plasmoniques (activés par la lumière) étaient les meilleurs candidats possibles pour cela. Comme le souligne Joanna Bauer, «une excitation plasmonique localisée (utilisant un laser infrarouge) et une activation du champ magnétique peuvent provoquer une libération locale de médicament qui détruira les tissus tumoraux sans affecter le milieu sain environnant».

Il reste encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir traiter les patients dans un cadre clinique, mais NANOCARGO a atteint tous ses objectifs. L’équipe du projet a pu démontrer que ses HNC photomagnétiques actifs étaient capables de cibler le cancer, et qu’il était possible de contrôler l’administration de médicaments thérapeutiques ou d’agents biologiques par le biais d’une stimulation magnétique et lumineuse.

«D’après les données relatives à leur future commercialisation, le processus de découverte et de développement de ce type de médicaments pourrait prendre jusqu’à 12-15 ans et coûter jusqu’à 1,1 milliard d’euros. Seuls cinq des 10 000 composés testés peuvent faire l’objet d’essais cliniques chez l’homme, et en général, un seul des 10 000 “candidats” initiaux obtient l’approbation lui permettant d’être utilisé chez les patients. Cela donne une bonne idée des efforts qu’il nous reste à fournir dans ces recherches, mais les résultats que nous avons obtenus sont incontestablement très prometteurs», conclut Nanasaheb Thorat.

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Détails du projet

Acronyme du projet
NANOCARGO
N° du projet
751903
Coordinateur du projet: Poland
Participants au projet:
Poland
Coûts totaux
€ 146 462
Contribution de l’UE
€ 146 462
Durée
-

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