Skip to main content
Aller à la page d’accueil de la Commission européenne (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre)
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS

Article Category

Contenu archivé le 2023-04-26

Article available in the following languages:

FR

Pour la premiere fois, des politologues font une comparaison systematique entre pays dans le domaine de la medecine de la reproduction

Medecine de la reproduction : la Suisse est particulierement restrictive <br>En comparaison internationale, la Suisse a choisi une ligne restrictive en ce qui concerne la liberte d'action des medecins et l'acces pour les patients aux differentes techniques de la medecine de la reproduction.

Les conclusions de cette étude sont plutôt explosives politiquement quant on pense aux débats actuels sur la recherche sur les cellules souches ou à la concurrence internationale croissante.,Si d'importants aspects de la biomédecine sont aujourd'hui bien connus des juristes, des économistes et des éthiciens, c'est la première fois que des politologues s'attèlent à ce domaine de recherche. Une équipe internationale a étudié, dans onze pays, les processus de décision et les orientations politiques qui en découlent en matière de biomédecine. Cette analyse comparative permet de constater que la réglementation suisse des techniques médicale de la reproduction est l'une des plus restrictives avec celles de l'Allemagne et de la Norvège, alors que des pays comme le Canada ou la Belgique sont beaucoup plus libéraux. Objectifs de l'étude,Les scientifiques ont identifié les stratégies de ces pays pour réglementer la technologie de la reproduction, en vue d'acquérir les connaissances de base nécessaires pour comprendre leurs processus politiques respectifs. « De fait, il sagit là de recherche fondamentale », explique Christine Rothmayr de l'Université de Genève. « Nous avons analysé les processus de décision politiques ainsi que les politiques étatiques qui en ont découlé de 1980 à 2002. La première génération de politiques répond au développement de la fécondation in vitro. Dans de nombreux pays, les politiques élaborées à la fin des années 1980 et les années 1990, sont aujourdhui révisées ou complétées par des lois spéciales sur la recherche sur les cellules souches et sur le clonage. » Les Suisses de l'équipe internationale de recherche, dont Christine Rothmayr (Université de Genève), Ulrich Klöti et Uwe Serdült (Université de Zurich), ont rédigé les études de cas sur l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie et la Suisse, avec le soutien du Fonds national suisse. Résultats inattendus,Il s'avère qu'en Suisse, en Allemagne et en Norvège, l'Etat intervient fortement dans le champ d'action du médecin. Ces pays vont jusqu'à interdire totalement certaines techniques comme le don d'ovule et d'embryon ou le diagnostic préimplantatoire, alors que les techniques admises, dont la fécondation in vitro, sont soumises à des dispositions très strictes d'application, l'obligation d'obtenir une autorisation et divers contrôles. Enfin, l'accès à ces techniques est réservé aux couples mariés, ou du moins stables. Cette position restrictive résulte, tant pour la Suisse que pour l'Allemagne, de l'influence exercée notamment par une alliance, d'une part d'opposants à la biomédecine poussés par des considérations religieuses et de conservateurs et, d'autre part, de représentants de partis verts ou de gauche. Cela révèle une mobilisation étendue de groupes d'intérêts, contrairement aux pays ayant adopté une réglementation plus laxiste de la médecine de la reproduction. Selon les politologues, d'autres pays sont plus libéraux ou permissifs dans leur réglementation de la médecine de la reproduction : en Belgique, au Canada, en Italie ou aux Etats-Unis, les médecins jouissent en effet d'une grande autonomie dans le choix et l'application de ces techniques, pour autant que certaines règles de procédure soient respectées. De plus, l'accès à la médecine de reproduction n'y est pas lié à l'état civil du patient (marié/célibataire) ou à son orientation sexuelle. Cette position libérale ne repose pourtant pas sur une attitude plus positive à l'égard de la médecine de la reproduction ; elle résulte plutôt de la variété des opinions et intérêts au sein du corps médical et des communautés scientifiques de ces pays, ainsi que de leurs gouvernements. Et ces divergences d'opinions et d'intérêts font obstacle à l'adoption de réglementations globales, laissant dès lors une grande autonomie aux médecins et aux chercheurs. La classification usuelle des systèmes politiques (p.ex. fédéralisme/centralisme, système parlementaire/présidentiel, démocratie majoritaire/consensuelle) a un rôle moindre dans cet état des choses. Les chercheurs ont constaté cependant que les institutions permettent souvent d'expliquer des stratégies et politiques appliquées dans ce domaine. Dans le cas de la Suisse, il convient de citer la particularité institutionnelle quest la démocratie directe avec le droit de référendum et d'initiative. En l'absence de conventions, les scientifiques ne constatent pas de pression en vue d'une harmonisation internationale. Les Etats membres de l'Union européenne jouissent aussi d'une large marge de manoeuvre dans la réglementation de la médecine de la reproduction et la recherche sur les cellules souches. L'étude se poursuit,Les politologues suisses ont d'ores et déjà élargi leurs recherches vers le Japon. Leurs collègues étrangers se penchent sur d'autres pays occidentaux à étudier encore, telle que la Suède. Dans un projet parallèle, les chercheurs comparent ces pays quant à leur politique d'emploi des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l'agriculture ("green biotechnology"). ,Informations supplementaires:,Dr. Christine Rothmayr,Departement de sciences politiques, Uni Mail,Bd du Pont-dArve 40,CH-1211 Geneve 4,tel : +41 (0)22 705 88 56 (atteignable des le 12 aout 2003, a midi),e-mail: Christine.Rothmayr@politic.unige.ch Publication (a venir):,Comparative Biomedical Policy: Governing Assisted Reproductive Technologies, Ivar Bleiklie, Malcolm Goggin, Christine Rothmayr (eds.), London: Routledge

Pays

Suisse

Mon livret 0 0