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Contenu archivé le 2023-03-02

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D'après une étude, le changement climatique n'est pas la cause principale de la disparition de l'homme de Néanderthal

Une nouvelle étude vient d'exclure le changement climatique catastrophique de la théorie selon laquelle il serait responsable de la disparition des hommes de Néanderthal. Grâce à cette découverte, nous nous rapprochons de la résolution du mystère. L'étude, en partie financée...

Une nouvelle étude vient d'exclure le changement climatique catastrophique de la théorie selon laquelle il serait responsable de la disparition des hommes de Néanderthal. Grâce à cette découverte, nous nous rapprochons de la résolution du mystère. L'étude, en partie financée par l'UE, est publiée dans la dernière édition de la revue Nature. Les hommes de Néanderthal ont peuplé l'Europe et l'Asie occidentale pendant plus de 100000 ans et ont disparu il y a quelque 30000 ans. Les premiers os de Néanderthal ont été découverts au cours du XIXe siècle. Depuis, la raison de leur disparition a laissé les scientifiques perplexes. Certains considèrent que leur mort résulte d'une compétition avec les humains modernes, lesquels sont arrivés en Europe il y a environ 40000 ans. D'autres pensent que la dégradation des conditions climatiques est responsable. «Jusqu'à présent, trois éléments ont fait obstacle à la compréhension du rôle du climat dans l'extinction des hommes de Néanderthal: l'incertitude concernant le moment exact de leur disparition; les incertitudes portant sur la conversion de la datation par radiocarbone par rapport aux années calendaires actuelles; et l'imprécision chronologique de l'ancien registre climatique», a expliqué le professeur Chronis Tzedakis de l'université de Leeds. L'un des derniers grands bastions des hommes de Néanderthal en Europe était la péninsule ibérique. De nombreuses recherches ont été effectuées dans la grotte de Gorham à Gibraltar qui, d'après les scientifiques, aurait été habitée par quelques-uns des derniers hommes de Néanderthal en vie. Le site a manifestement été habité à des époques antérieures, il y a environ 30000 ou 32000 ans. D'autres preuves montrent que le site aurait également été occupé il y a 28000 ans, voire 24000 ans, bien que cette date-ci soit contestée. Afin d'avoir une image plus détaillée du climat à ces différentes périodes, les chercheurs ont directement cartographié les datations par radiocarbone présentant un intérêt sur une archive climatique correctement datée. Ils ont découvert qu'il y a 32000 et 28000 ans, le climat de l'Europe était relativement instable, mais les hommes de Néanderthal avaient alors survécu à ces conditions. En revanche, il y a 24000 ans, l'Europe avait fait l'expérience d'un épisode majeur de changement climatique: des calottes glaciaires et des températures plus basses s'étendaient dans le nord de l'Europe. Cependant, grâce à un afflux d'eau chaude de l'Atlantique subtropical dans la mer Méditerranée, le climat de Gibraltar n'avait presque pas été affecté par ce qui se passait plus au nord. «D'après nos découvertes, les manifestations climatiques ne sont pas responsables de l'extinction des hommes de Néanderthal», conclut Katerina Harvati de l'institut Max Planck pour l'anthropologie évolutionnaire. «Seule la date d'extinction controversée de 24000 années radiocarbone, si elle s'avère correcte, coïncide avec un changement environnemental majeur. Cependant, même dans ce cas, le rôle du climat aurait été indirect. Il aurait simplement encouragé la compétition avec d'autres groupes humains.» Selon les scientifiques, leur approche consistant à cartographier directement les datations par radiocarbone sur les archives climatiques pourrait s'avérer utile ailleurs. «Notre approche pourrait permettre d'expliquer le rôle du climat dans les évènements critiques du récent registre fossile. En effet, elle peut être appliquée à toute datation par radiocarbone à partir de n'importe quel dépôt», a déclaré Konrad Hughen de la Woods Hole Oceanographic Institution. Le financement de l'UE pour les travaux a été attribué dans le cadre de l'initiative EVAN (European Virtual Anthropology Network - Réseau européen d'anthropologie virtuel) du programme Marie Curie.

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