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Comment les bactéries intestinales peuvent nous protéger des lésions cérébrales consécutives à un AVC

Les probiotiques sont utilisés par de nombreux citoyens pour préserver ou restaurer les «bonnes» bactéries de l’intestin. Le projet MetaBiota financé par l’UE va plus loin en démontrant comment ces bactéries bénéfiques – le microbiote – ont également un impact positif dans la guérison des patients victimes d’un AVC. Il pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements passionnants.

© peterschreiber.media, #60962332, source:stock.adobe.com 2020

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L’inflammation induite par un accident vasculaire cérébral s’apparente à la fois à une bénédiction et à une malédiction. Certains processus inflammatoires aident à soigner le cerveau endommagé après le traitement, mais d’autres endommagent sérieusement les neurones et le fonctionnement du corps dans son ensemble. Dans le monde de la recherche, cette observation a lancé une course de fond pour trouver une solution qui entraverait la «mauvaise» inflammation et favoriserait la «bonne».

Corinne Benakis, neurobiologiste à l’Institute for Stroke and Dementia Research, a pris de l’avance sur ses collègues. Ses recherches ont conclu que le microbiote intestinal – des bactéries bénéfiques qui vivent en symbiose dans notre intestin – a un impact sur le développement des lésions cérébrales après un AVC.

Les recherches de Corinne Benakis ont commencé à porter leurs fruits en 2016, lorsqu’elle a publié un document de recherche avec Arthur Liesz, chef du projet, dans «Nature Medicine» démontrant comment le microbiote intestinal peut moduler la réponse inflammatoire en cas d’accident vasculaire cérébral.

«L’intestin contient le plus grand nombre de cellules immunitaires du corps, dont la fonction est fortement régulée par les bactéries bénéfiques qui y vivent en symbiose. Ce microbiote peut “communiquer” avec les cellules immunitaires, les activer et définir si elles deviendront bonnes ou mauvaises. Nous avons utilisé un modèle expérimental pour AVC et induit une lésion dans le cerveau, et nous avons découvert qu’un AVC modifie le type de bactéries présentes dans l’intestin. Les cellules immunitaires deviennent de mauvaises cellules pro-inflammatoires, se déplacent de l’intestin vers le cerveau et commencent à entraîner davantage de dommages», poursuit Corinne Benakis.

Probiotiques et postbiotiques pour le cerveau

Corinne Benakis a conclu qu’en utilisant des antibiotiques, ils pouvaient épuiser certains types de microbes dans l’intestin et favoriser la prolifération d’autres. Ce faisant, ils ont pu induire des cellules anti-inflammatoires dans l’intestin et protéger le cerveau des dommages causés par un AVC. Depuis lors, l’équipe de MetaBiota relève un nouveau défi: examiner le couplage complexe entre les microbes de l’intestin et ces cellules immunitaires.

La recherche en soi est révolutionnaire. En combinant des modèles expérimentaux et des outils d’analyse issus des domaines de la microbiologie, de l’immunologie et des neurosciences, elle permet de comprendre les interactions complexes entre le cerveau et l’intestin. Et cela aurait beaucoup d’importance pour les patients, aussi.

«Elle offre de nouvelles perspectives thérapeutiques», explique Corinne Benakis. «Environ 14 millions de personnes sont victimes d’un AVC chaque année dans le monde. Il s’agit de l’une des principales causes de décès parmi les personnes âgées et la cause principale de handicap à long terme, mais ses options thérapeutiques sont très limitées. Le concept selon lequel la composition du microbiote intestinal peut être modulée pour améliorer les effets d’un AVC est extrêmement prometteur. Vous pourriez imaginer des traitements qui donnent aux patients un cocktail de bactéries bénéfiques ou de molécules bénéfiques produites par les bactéries – connues comme des probiotiques et des postbiotiques respectivement – grâce à des interventions diététiques. Ils pourraient protéger le cerveau et améliorer la guérison après un AVC.»

Bien que cette perspective semble très intéressante, le chemin est encore long avant que ce genre de traitement puisse être administré aux patients. Comme le souligne Corinne Benakis, «nous ne savons pas encore quels types de bactéries intestinales participent aux changements immunitaires intestinaux après un AVC. Nous ignorons également quels signaux microbiens influencent les cellules immunitaires dans l’intestin après un AVC. Mais nous pouvons espérer le découvrir, maintenant que MetaBiota a révélé les principales voies de communication entre les bactéries intestinales et les cellules immunitaires qui influencent fondamentalement les effets d’un AVC.»

Corinne Benakis a aujourd’hui décroché un poste de chef d’équipe junior à l’Institute for Stroke and Dementia Research Work. Elle espère que ses découvertes se traduiront prochainement dans l’environnement clinique et se concentreront notamment sur l’examen de la valeur des changements de microbiome chez les patients victimes d’un AVC en tant que biomarqueurs liés à la maladie.

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Détails du projet

Acronyme du projet
MetaBiota
N° du projet
753893
Coordinateur du projet: Germany
Participants au projet:
Germany
Coûts totaux
€ 159 460
Contribution de l’UE
€ 159 460
Durée
-

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