La complémentarité des lignes aériennes et du rail à grande vitesse
Les décideurs de l'UE espèrent réduire l'impact des transports sur l'environnement, et l'une des solutions proposées est d'utiliser le rail à grande vitesse pour remplacer partiellement les vols court-courriers. Cependant, on ne sait pas exactement comment le rail à grande vitesse et les lignes aériennes interagissent et se font concurrence. Le projet DATE («The dynamic between airlines and high-speed trains in Europe»), financé par l'UE, a recherché des options plus écologiques pour les transports à moyenne distance en Europe. L'étude visait à évaluer le potentiel du rail à grande vitesse pour réduire le transport aérien, et la manière de procéder. La recherche s'est effectuée sur deux fronts, une analyse documentaire et une analyse économétrique, de juin 2011 à mai 2013. L'analyse documentaire initiale a étudié les interactions entre les lignes aériennes et le rail à grande vitesse, en s'intéressant à la substitution des modes de transport. On savait peu de choses sur la façon dont la mise en place d'un nouveau service de rail à grande vitesse affectait la demande. Le projet a cependant pu provisoirement conclure que la mise en place d'un tel service génère environ 20% de nouvelle demande. On peut donc supposer que de 2 à 4 ans après la mise en place d'un nouveau service, la demande induite s'établira de 10 et 20 %. Cela signifie qu'environ 80% des passagers viendront des autres modes de transport, dont le rail conventionnel. Les nouveaux services de rail à grande vitesse peuvent donc avoir un effet négatif à la fois sur le rail conventionnel et sur les services aériens court-courriers, mais leur effet sur le transport en voiture est plus complexe. Une analyse économétrique s'est penchée sur les effets du rail à grande vitesse sur les services aériens actuels, en prenant en compte 161 paires de villes dans l'ensemble de l'UE. L'étude a établi que les trains à grande vitesse et les compagnies aériennes low-cost sont en concurrence sur des marchés similaires. La modélisation a montré que lorsque la durée du trajet par train à grande vitesse est raisonnable, on observe un déclin des services aériens, même si la fréquence des trains a peu d'effet sur ces derniers. Les effets des stratégies de correspondance des compagnies aériennes laissent supposer qu'une augmentation de la desserte des aéroports vers les trains à grande vitesse présente un avantage, bien que les interactions soient difficiles à prévoir. Les rejets de gaz à effet de serre que permettent d'éviter les trains à grande vitesse sont minimes si on les compare à l'impact des vols long-courrier, avec lesquels ils ne sont pas en concurrence. Globalement, il semblerait que les trains à grande vitesse peuvent remplacer les vols court-courriers. Cependant, la mise en œuvre de nouveaux services n'est viable que pour un nombre réduit de trajets présentant une demande suffisante. Le projet DATE a contribué à répondre à des questions importantes pour l'UE en ce qui concerne les interactions entre les trains à grande vitesse et les vols court-courriers, ainsi qu'au sujet de leur impact sur les rejets de gaz à effet de serre.
Mots‑clés
Lignes aériennes, rail à grande vitesse, liaisons aériennes courtes, effet de serre, impacts sur l'environnement, transports, trains à grande vitesse, moyens de transport, rail conventionnel, services aériens, plate-forme de correspondance