Fièvre aphteuse: nous devons abattre des animaux pour en sauver d'autres, déclarent les scientifiques
Dans un article du magazine "Science", des chercheurs de l'Imperial College of Science, Technology and Medicine de Londres préconisent, à titre de précaution, l'abattage rapide du bétail qui pourrait être porteur de la fièvre aphteuse. Selon eux, en effet, il s'agit là du meilleur moyen de limiter l'épidémie. Les chercheurs, dont les travaux sont basés sur les informations fournies par le ministère britannique de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation, recommandent l'abattage "dans un périmètre de sécurité" des animaux vivant dans les fermes voisines des foyers infectieux afin de freiner l'expansion de la maladie qui touche déjà 45.000 élevages dans les zones répertoriées comme contaminées. "Si cette épidémie n'est pas stoppée, elle finira par atteindre toutes les fermes britanniques", ont déclaré les chercheurs. "L'abattage systématique est malheureusement la seule solution possible si l'on veut maîtriser l'épidémie qui touche le Royaume-Uni. Il est en outre essentiel de maintenir les mesures de contrôle actuellement en place durant la longue phase de régression de l'épidémie (plusieurs mois) pour en assurer l'éradication." L'équipe de chercheurs, qui a utilisé des modèles mathématiques pour prévoir le mode d'extension de la maladie, est parvenue aux conclusions suivantes: - plus l'abattage des animaux potentiellement atteints sera rapide, plus l'éradication de l'épidémie sera efficace; - même si des animaux infectés sont abattus dans un délai d'un jour après l'apparition des symptômes de la fièvre aphteuse, quelque 30 pour cent des fermes britanniques seront contaminées dans les mois qui suivent; - un plan d'abattage plus agressif, prévoyant d'éliminer les animaux atteints dans les 24 heures suivant l'apparition des symptômes, accompagné d'un abattage dans un périmètre de sécurité, soit dans un rayon de 1,5 km, et ce dans les 48 heures, permettrait de protéger davantage d'élevages; - la vaccination des animaux survivant dans un rayon de 3 km des foyers infectieux contribuerait également à réduire le nombre de fermes touchées par l'épidémie. L'épidémie de fièvre aphteuse ne semble pas encore sous contrôle en Europe, son apparition récente en Frise (Pays-Bas) ayant été confirmée cette semaine. La Commission européenne a pris de nouvelles mesures préventives en vue d'empêcher le transport d'animaux d'élevage vivants appartenant à des espèces potentiellement porteuses de la fièvre aphteuse en provenance des Pays-Bas, toutes régions confondues. De plus, la livraison de viande fraîche et de produits à base de viande, de lait et de produits laitiers et d'autres produits provenant d'animaux appartenant à ces espèces, à partir des Pays-Bas, est interdite, "sauf si ces marchandises ont reçu un traitement approprié." Les véhicules utilisés pour le transport du bétail et du lait doivent également être désinfectés. "Toutes les personnes concernées, des éleveurs aux autorités des Etats membres, doivent rester vigilantes et appliquer strictement la législation communautaire et les meilleures pratiques vétérinaires", a déclaré à ce propos le Commissaire européen en charge de la Santé et de la Protection des consommateurs, David Byrne."Tout le monde doit soutenir la politique communautaire visant à éradiquer cette épidémie."