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Contenu archivé le 2023-03-02

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La France et l'Allemagne aux commandes de l'EER

L'axe franco-allemand est considéré par de nombreuses personnes comme le coeur de l'Union européenne, et les deux pays ont certainement joué un rôle fondamental dans l'institution du prédécesseur de l'UE, autrement dit de la Communauté économique européenne (CEE). Le moteur ...

L'axe franco-allemand est considéré par de nombreuses personnes comme le coeur de l'Union européenne, et les deux pays ont certainement joué un rôle fondamental dans l'institution du prédécesseur de l'UE, autrement dit de la Communauté économique européenne (CEE). Le moteur franco-allemand a sans aucune contestation également dirigé la collaboration dans le domaine de la recherche. Avec le Royaume-Uni, ces participants sont les plus enthousiastes par rapport au programme-cadre de recherche de l'UE, et ils se sont engagés dans une vaste gamme d'organisations et de projets de recherche bilatéraux depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Quelques-uns des meilleurs cerveaux scientifiques de l'histoire, d'Alexander von Humboldt et Albert Einstein à Paul Langevin et Max Planck, ont travaillé ensemble avec leurs homologues français ou allemands avant la guerre. Mais les évènements de 1939 à 1945 ont mis fin à tout contact, et les relations de travail en collaboration ont mis du temps à être établies de nouveau. Une fois les premiers liens établis, et les premières organisations créées, les initiatives franco-allemandes ont connu une expansion rapide. Les deux pays continuent de travailler très étroitement aujourd'hui et bilatéralement dans le contexte de l'UE également. Le rapprochement politique se devait d'abord d'ouvrir la voie aux scientifiques afin que s'opèrent les contacts entre les uns et les autres. Une fois les contacts réétablis, grâce à des hommes tels que Konrad Adenauer, Robert Schuman, Jean Monnet et Charles de Gaulle, la recherche collaborative a pu reprendre son cours. En 1949, 170 personnalités des communautés culturelles et intellectuelles d'Europe se sont rassemblées à Lausanne, en Suisse, où le physicien et prix Nobel français Louis de Broglie a encouragé les académiciens européens à collaborer. En a découlé la création du Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN), désormais connu dans le monde entier, institué en 1954 et toujours important à l'heure actuelle. La création de l'Institut franco-allemand de recherches à Saint-Louis (ISL) pour la recherche en matière de sécurité et de défense, a rapidement suivi. La France et Allemagne venant à peine de déposer leurs armes, la sécurité et la défense n'apparaissaient pas les meilleurs domaines pour la coopération. L'idée a d'abord été lancée par un groupe de scientifiques allemands, experts dans les domaines de la balistique et de l'aérodynamique. À la fin de la guerre, les scientifiques désiraient travailler pour le gouvernement français. Ayant établi les contacts appropriés, ils se sont établis dans la petite ville de Saint-Louis dans le sud de l'Alsace. Le site était idéal, à 4 km de l'Allemagne, ce qui permettait aux scientifiques de travailler en France, mais de vivre dans leur pays natal. Jusqu'à la fin des années 1950, les deux gouvernements s'étaient mis d'accord pour officialiser l'arrangement, et pour créer une institution bilatérale. L'ISL est toujours situé à Saint-Louis aujourd'hui. Deux directeurs se trouvent à sa tête - un Français et un Allemand - avec un personnel d'environ 400 personnes, dont un peu moins de la moitié sont des chercheurs. Le directeur français Alain Picq a déclaré à CORDIS Nouvelles qu'il considère l'ISL comme «un solide symbole politique de la réconciliation franco-allemande». Il est également d'avis que les initiatives bilatérales comme celles-ci représentent un moyen de renforcer la recherche dans l'UE. L'institut possède l'expertise dans les domaines de la détonique, la balistique, des mesures à grande vitesse, des capteurs, de l'acoustique (pour la détection de tireurs isolés), des lasers, des nanomatériaux et des dispositifs explosifs improvisés. L'année dernière, l'institut a adopté une nouvelle stratégie concentrée sur les applications à double utilisation pour la défense contre le terrorisme. L'ISL est bien connu dans son domaine, et a des contrats importants avec les armées françaises et américaines. Mais M. Picq aimerait voir accroître la visibilité de l'ISL en Europe. La nouvelle stratégie définit également les objectifs concernant le profil de l'institut dans la communauté de sécurité et de défense européennes, en renforçant les conventions de coopération et le travail en réseau. M. Picq a également l'intention de voir l'ISL participer au septième programme-cadre (7e PC) de l'UE, et de travailler plus étroitement avec l'Agence européenne de défense (AED). «Nos priorités se trouvent clairement au sein de l'UE», a-t-il déclaré. Tandis que l'ISL est resté attaché à ses racines et constitue principalement une initiative franco-allemande, il existe également des exemples de projets franco-allemands qui ont étendu leur portée afin de devenir des projets européens. L'Institut Laue-Langevin (ILL) fait partie de ces projets. Basé à Grenoble, l'ILL fait fonctionner la source neutron la plus intense au monde, avec une suite de 40 instruments à haute performance, qui sont utilisés pour enquêter sur la teneur en matière des solides, les nouveaux matériaux, les matériaux biologiques, les nouvelles substances et les matériaux de nanotechnologie. L'ILL fête son 40e anniversaire cette année. Il est le résultat concret de discussions entre le président français Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer, à la suite d'une proposition des scientifiques. Le Royaume-Uni est devenu le troisième membre associé en 1973, et l'institut compte désormais 10 partenaires scientifiques qui fournissent le financement entre eux. L'ILL a «changé de façon radicale» depuis sa conception en 1967, déclare son directeur Richard Wagner. Avec des partenaires venant d'Autriche, de Belgique, de la République tchèque, de Hongrie, d'Italie, d'Espagne, de Pologne, de Russie, de Suède et de Suisse, l'ILL «s'est transformé en un véritable institut de recherche européen», a déclaré le Professeur Wagner à CORDIS Nouvelles. Le Professeur Wagner considère que la France et l'Allemagne jouent un rôle clé dans le développement de l'Espace européen de recherche (EER) - une initiative qu'il estime d'«importance majeure». L'ILL n'a pas uniquement conduit à l'établissement de liens entre les communautés scientifiques dans les pays impliqués, mais il a également encouragé la coopération bilatérale entre les instituts à travers l'Europe «au-delà de Grenoble». L'ILL a pour but de «s'européaniser» davantage, ayant été inclus dans la liste des 35 projets prioritaires ébauchés par le Forum stratégique européen pour les infrastructures de recherche (European Strategy Forum on Infrastructures - ESFRI). Dans ce contexte, l'ILL fera une demande de financement au titre du 7e PC, et le Professeur Wagner se sent «très optimiste». L'institut compte encore sur sept nouveaux instruments pour les domaines émergents des années à venir. Les témoignages jusqu'à présent suggèrent que les liens établis entre la France et l'Allemagne sont très étroits. Et comme les deux pays demeurent au premier plan de la recherche dans de nombreux domaines scientifiques, la collaboration entre les voisins va de soi. Si cela signifie que le moteur franco-allemand dirigera la collaboration dans le domaine de la recherche, cela ne peut être qu'une bonne chose pour le reste de l'Europe.

Pays

Allemagne, France