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Des scientifiques découvrent de nouveaux gènes liés au diabète

Une équipe internationale de scientifiques a identifié six nouveaux gènes associés au diabète de type 2; le nombre total de gènes liés au diabète s'élève donc désormais au nombre de 16. Curieusement, l'un des nouveaux gènes identifiés semblerait également jouer un rôle dans le...

Une équipe internationale de scientifiques a identifié six nouveaux gènes associés au diabète de type 2; le nombre total de gènes liés au diabète s'élève donc désormais au nombre de 16. Curieusement, l'un des nouveaux gènes identifiés semblerait également jouer un rôle dans le développement du cancer de la prostate. «Aucun des gènes que nous avons découverts n'était auparavant apparu sur l'écran radar des chercheurs spécialisés dans le diabète», a commenté le professeur Mark McCarthy de l'université d'Oxford (Royaume-Uni). «Par conséquent, chacun de ces gènes fournit de nouveaux indices sur les processus défaillants lors du développement du diabète; par ailleurs, ils permettront de mettre au point de nouvelles approches afin de traiter ou de prévenir cette maladie.» Plus de 200 millions de personnes dans le monde souffrent du diabète de type 2, qui se caractérise par une panne des systèmes contrôlant les taux de glycémie et résulte en des taux anormalement élevés de glucose dans le sang. L'exposition à des taux élevés de glucose pendant de nombreuses années nuit à nos organes vitaux. Dans de nombreux pays, le diabète de type 2 constitue la principale origine des cardiopathies et des attaques ainsi que de la cécité, des insuffisances rénales et des amputations non liées à des accidents. En général, le diabète de type 2 touche des personnes en surpoids et sédentaires âgées de plus de 40 ans; ces dernières années cependant, la maladie semble se développer au sein d'une population plus jeune. Dans cette récente étude, plus de 90 chercheurs originaires de plus de 40 centres en Europe et aux États-Unis ont analysé des données génétiques de quelque 70000 personnes à la recherche d'infimes différences dans le code génétique pouvant favoriser le développement du diabète de type 2 chez certaines personnes plus que d'autres. Les travaux, en partie financés par l'UE, sont publiés en ligne dans la revue Nature Genetics. Au total, les scientifiques ont pu identifier six variantes génétiques associées à un risque accru du diabète de type 2. Les découvertes renforcent les recherches antérieures selon lesquelles la non-régulation du nombre de cellules productrices d'insuline dans le pancréas est responsable du développement de diabète de type 2. «Ces nouvelles variantes, associées à d'autres découvertes génétiques récentes, nous renseignent sur la causalité de la maladie; cela pourrait représenter notre meilleur espoir pour la prochaine génération de thérapeutique», a déclaré Francis S Collins, directeur de l'institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. «Ces découvertes se concentrent sur des voies particulières impliquées dans le risque de contracter le diabète; ainsi, elles peuvent encourager la mise en oeuvre de nouvelles approches basées sur une meilleure compréhension des influences environnementales et le développement de nouveaux médicaments, mieux ciblés.» Les chercheurs rappellent que chacun de ces gènes n'augmente que faiblement le risque de développer un diabète de type 2; et même si leurs effets conjoints se révèlent plus puissants, les essais génétiques permettant de prédire le risque des patients de contracter la maladie ne seront pas au point dans un avenir proche. «Une fois que nous aurons totalement compris le grand nombre de gènes désormais impliqués dans la probabilité de contracter le diabète, nous pourrons peut-être identifier les personnes à risque particulièrement élevé avant que la maladie ne prenne racine», a expliqué le professeur David Altshuler du Broad Institute de Harvard et du Massachusetts Institute of Technologie (MIT) aux États-Unis. «Toutefois, les essais génétiques généralisés se révèleraient précoces avant de disposer des preuves suffisantes que l'utilisation de telles informations résulte en des meilleurs résultats pour notre santé.» L'étude a également permis une découverte surprenante: l'un des gènes impliqué dans le diabète, JAZF1, jouerait également un rôle dans le cancer de la prostate. JAZF1 est le second gène à être mis en relation avec les deux maladies; des recherches antérieures ont montré qu'une seule variante d'un gène appelé HNF1B est associée à un risque accru de diabète, mais diminue les risques de contracter un cancer de la prostate. Dans le cas de JAZF1, les variantes du diabète et du cancer de la prostate apparaissent dans différentes parties du gène et rien ne semble les relier. «Les études génétiques de ce genre présentent de nouvelles relations non suspectées entre les maladies», a affirmé le Dr Eleftheria Zeggini de l'université d'Oxford. «Il s'agit du second exemple de gène qui affecte le diabète de type 2 ainsi que le cancer de la prostate. Nous ne connaissons pas encore les connexions, mais les implications sont importantes en terme de conception future de médicaments pour le traitement de ces maladies.» Le soutien de l'UE pour la recherche provient des projets EURODIA («Functional genomics of pancreatic beta cells and of tissues involved in control of the endocrine pancreas for prevention and treatment of type 2 diabetes») et EUGENE2 («European network on functional genomics of type 2 diabetes») financés par l'UE au titre du domaine «Sciences de la vie, génomique et biotechnologie pour la santé» du sixième programme-cadre (6e PC).

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