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Contenu archivé le 2023-03-06

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Selon une étude, les microorganismes marins influent sur le réchauffement des océans

Le système climatique de la Terre est affecté par les océans du monde qui ont contribué à la décélération du changement climatique en absorbant jusqu'à 33% des émissions de gaz à effet de serre générées par les humains. Mais selon une équipe de chercheurs marins allemands, les...

Le système climatique de la Terre est affecté par les océans du monde qui ont contribué à la décélération du changement climatique en absorbant jusqu'à 33% des émissions de gaz à effet de serre générées par les humains. Mais selon une équipe de chercheurs marins allemands, les facteurs biologiques joueraient également un rôle dans ce processus. Les résultats ont récemment été publiés dans la revue PNAS. Les chercheurs de l'institut des sciences marines de Leibniz à l'université de Kiel en Allemagne (IFM-GEOMAR), l'institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine ainsi que l'institut de Leibniz pour la recherche sur la mer Baltique ont montré au moyen d'une expérience menée sur les communautés de plancton naturel que la biologie jouait un rôle clé. L'océan absorbe le dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique à la surface de la mer. D'après les chercheurs, l'absorption permanente de ce CO2 est possible lorsque ce dernier est transporté à des couches plus profondes. «Un des mécanismes responsable de ce transport en profondeur est la pompe biologique à carbone», déclare l'auteur principal de la recherche Julia Wohlers, étudiante en doctorat en océanographie biologique de l'IFM-GEOMAR. Cette pompe à carbone «transporte le carbone organique de surface dans les profondeurs de l'océan et contribue ainsi à la capacité de l'océan à absorber le CO2 atmosphérique», ajoute-t-elle. Les algues planctoniques développent une biomasse en utilisant le CO2 et les nutriments lorsque les conditions lumineuses s'améliorent et les températures augmentent au printemps, expliquent les chercheurs. Lorsque les algues périssent, une partie de la biomasse produite retombe à des couches inférieures de l'océan, accompagnée à son tour d'un carbone relié photosynthétiquement. L'équipe de recherche a mis en place 8 mésocosmes (soit des écosystèmes miniatures), chacun d'un volume de 1.400 litres afin d'évaluer l'impact de la température à la surface de l'eau en hausse sur le cycle et le sort du carbone organique lors d'une poussée printanière de phytoplancton. Les chambres climatiques à température contrôlée étaient au nombre de quatre et les cuves étaient remplies d'eau de mer non filtrée extraite du fjord de Kiel qui contient une communauté naturelle de plancton, en hiver comme au printemps. Chaque mésocosme, ainsi que l'accumulation et le déclin de la poussée du plancton printanier notamment, ont été suivis pendant un mois. D'après les chercheurs, les variations de températures correspondaient aux scénarios de réchauffement prévus par le Groupe Intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) d'ici la fin du XXIe siècle. D'après les prévisions du GIEC, les températures pourraient présenter une hausse jusqu'à 6 degrés Celsius d'ici 2100. «Comme prévu, les taux métaboliques de tous les composants de la communauté planctonique ont été accélérés en raison de la température en hausse», a expliqué le professeur Ulf Riebesell, chef de projet, de l'IFM-GEOMAR. «Nous avons été surpris par le fait que le plancton consommait presque un tiers en moins de CO2 lorsque les températures sont élevées. À long terme, cela pourrait provoquer l'affaiblissement de la pompe biologique à carbone.» La recherche a indiqué que la pompe à carbone s'affaiblit lorsque l'accumulation photosynthétique de biomasse par les algues planctoniques réagissait faiblement au réchauffement; par ailleurs, les bactéries augmentent considérablement leur consommation lors de températures élevées. En bref, davantage de CO2 est retenu à la couche en surface, qui à son tour absorbera moins de CO2 depuis l'atmosphère. «Cette étude souligne l'importance d'améliorer l'incorporation de processus biologiques et de réactions au sein des modèles de système de la Terre», a fait remarquer Mme Wohlers. Elle a toutefois noté que davantage de recherche devrait être menée afin de déterminer l'amplitude de la réaction observée à l'échelon mondial. «Les données dans ce domaine de recherche demeurent éparses et davantage d'efforts de recherche sont nécessaires afin de combler ce fossé dans nos connaissances.»

Pays

Allemagne

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