Projet de musée en 3D
Un nouveau projet passionnant financé par l'UE utilise la technologie de l'infographie en 3D (trois dimensions) pour archiver numériquement les pièces de musée. Ainsi, les visiteurs pourront voir des images pivotantes en 3D de pièces exposées du monde entier. Le projet, intitulé 3D-COFORM («Tools and expertise for 3D Collection Formation»), a reçu 8,45 millions d'euros au titre du thème «Technologies de l'information et de la communication» du septième programme-cadre (7e PC). 3D-COFORM rassemble 19 partenaires d'universités d'Europe et d'Afrique du Nord, d'instituts de recherche et d'organisations prestigieuses dédiées au patrimoine culturel, notamment le Victoria and Albert Museum à Londres (Royaume-Uni), le musée du Louvre à Paris (France) et le musée des forums impériaux à Rome (Italie). Menés par l'université de Brighton au Royaume-Uni, les partenaires de 3D-COFORM souhaitent créer des archives numériques de toutes les pièces de musée et des archives virtuelles du monde entier. Des pièces exposées de tous types et de toutes tailles seront archivées numériquement, ce qui donnera d'innombrables possibilités aux visiteurs des musées, par exemple visualiser des images pivotantes en 3D de statues célèbres ou entreprendre une visite virtuelle dans un temple ancien. Cette nouvelle technologie sera particulièrement utile aux chercheurs, notamment car les historiens, les anthropologues ou les conservateurs d'oeuvres d'art pourront étudier beaucoup plus simplement les objets. Les pièces de musée sont depuis toujours archivées dans des catalogues en version papier; mais les archives en 3D auront un avantage important sur les publications papier, du fait qu'elles permettront de faire pivoter les pièces et offriront bien plus d'informations, par exemple sur leur style, leur couleur et l'état de leur surface. «Nous avons cependant encore beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir mettre en corrélation des données en 3D entre divers objets», déclare le Dr André Stork, chef de département à l'institut Fraunhofer pour la recherche en infographie à Darmstadt, en Allemagne (un partenaire du consortium 3D-COFORM). Le Dr Stork et son équipe de recherche oeuvrent actuellement à la création de modèles en 3D à partir de leur propre collection à l'institut Fraunhofer et à leur traitement pour créer de nouvelles archives numériques. «Un balayage 3D est tout simplement un nuage de points mesurés. Il faut effectuer un traitement plus poussé pour cartographier l'objet correctement», explique le Dr Stork. L'équipe de recherche de 3D-COFORM se concentre désormais sur le développement de spécifications de calcul afin d'établir des modèles 3D à partir de l'objet original mesuré. Pour que cette opération soit effectuée avec précision, le nouveau logiciel doit pouvoir reconnaître les caractéristiques spécifiques d'une pièce exposée, par exemple les bras ou les jambes d'une statue ou les motifs sur un vase. Le logiciel doit également pouvoir décrire un objet fidèlement, autrement dit reproduire chaque facette, par exemple l'ombre jetée par un bâtiment.
Pays
Allemagne, Royaume-Uni