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Multi-approach determination of metal based pesticides in food

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Une nouvelle méthodologie analytique fongicide améliore la sécurité alimentaire

L’agriculture emploie divers produits chimiques comme les pesticides et les fongicides pour améliorer la productivité, ce qui a un effet significatif sur la qualité des aliments et la santé humaine. Une initiative européenne a mis au point des méthodologies innovantes pour une détection sélective des fongicides dans les aliments.

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Les dithiocarbamates (DTC) sont l’un des fongicides les plus utilisés contre un vaste éventail de champignons et de maladies végétales. En outre, les DTC sont souvent employés en combinaison avec des fongicides systémiques modernes pour élargir leur spectre d’activité et renforcer la résistance des plantes aux différents agents pathogènes. Cette approche entraîne la présence de taux élevés de DTC dans les échantillons alimentaires issus de l’UE. Malgré les répercussions environnementales et alimentaires des DTC, les approches analytiques actuelles pour déterminer leur présence présentent de graves inconvénients.

Une nouvelle méthodologie pour déterminer les DTC

Grâce au soutien du programme Marie Skłodowska-Curie, le projet MET-PEST a développé et validé une méthodologie innovante pour une détection sélective et précise des DTC dans les aliments. En Europe, la méthode de référence actuelle employée pour mesurer les DTC est une méthode monorésidu, qui dépend d’une quantification indirecte et non sélective de l’ensemble des espèces de DTC. Pour déterminer leur teneur dans les fruits ou les légumes, la méthode existante transforme tous les fongicides DTC en disulfure de carbone, ce qui empêche l’identification des DTC originaux auxquels les personnes ont été exposées. «Dans le cadre de MET-PEST, nous avons combiné différentes méthodologies analytiques pour apporter des informations complètes sur l’exposition à des fongicides DTC particuliers», explique Alin Constantin Dirtu, chercheur titulaire de la bourse. En fonction de la portée de l’analyse, les chercheurs ont développé des méthodes qui ont analysé la teneur en DTC à partir de la classe, de la teneur en résidu ou du produit de dégradation. Cette stratégie à plusieurs approches a impliqué des méthodologies comme la chromatographie liquide à haute performance (CLHP) combinée à la spectrométrie de masse (SM) inorganique ou élémentaire, utilisée actuellement pour la spéciation des métaux traces, et à la SM organique ou moléculaire, utilisée actuellement pour détecter les polluants organiques. L’approche fondée sur la combinaison de la CLHP avec la SM inorganique a été employée pour la première fois pour déterminer les principaux produits de dégradation de l’éthylène-thiourée et de la propylène-thiourée des DTC, non réglementés à ce jour pour les aliments de l’UE. Selon Petru Jitaru, coordinateur du projet: «Ce type de méthode est susceptible d’améliorer le contrôle alimentaire et d'aider à repenser les mesures de sécurité associées à la réglementation des DTC.» Les scientifiques ont comparé le potentiel analytique et l’efficacité de ces méthodes dans des échantillons alimentaires réels issus de pays européens et dans des échantillons importés de marchés externes. En outre, ils ont étudié l’impact de différents modes de cuisson sur les voies de dégradation des DTC. Les DTC se sont avérés plutôt instables au contact avec l’acidité des fruits et des légumes pendant le découpage et le mélange, ainsi qu’au stockage et à la cuisson. Toutefois, les méthodes de MET-PEST pourraient détecter les fongicides DTC à l’aide de leurs produits de dégradation.

Un impact à long terme

Collectivement, MET-PEST a permis d’améliorer les méthodologies analytiques pour la détection des DTC, ainsi que de mieux comprendre leur stabilité et, à terme, leur impact sur la santé. La méthode de détermination sélective des DTC mise au point dans le cadre du projet est susceptible de remplacer la méthode actuelle de référence et de déterminer de manière précise les profils toxicologiques des différentes espèces de DTC. De plus, elle peut servir à déterminer des molécules de DTC actuellement interdites dans les pays européens, présentes dans les fruits et les légumes provenant de marchés en dehors de l’UE, améliorant ainsi le contrôle de la sécurité alimentaire. Les plans pour l’avenir incluent le développement d’une technique de chimie inorganique pour mesurer les polluants à base de soufre dans les aliments. Comparée à l’approche conventionnelle CLHP-SM, cette méthode utilisera la dilution isotopique pour quantifier les polluants avec une précision accrue. M. Jitaru est convaincu que «les méthodes de MET-PEST pour déterminer les DTC de manière sélective se traduiront par un changement de paradigme des mesures de contrôle alimentaire, avec des répercussions positives sur la santé des consommateurs».

Mots‑clés

MET-PEST, aliments, fongicides, DTC, sécurité alimentaire, CLHP, fruits et légumes, dithiocarbamate, spectrométrie moléculaire

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