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Bacterial Abiotic Cellular Stress and Survival Improvement Network

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Mettre les bactéries sous pression pour un traitement antipollution

Des souches bactériennes spécifiques sont utilisées pour une dégradation biochimique sur les sites pollués. Un projet européen a jeté les bases moléculaires à l'origine de leur réussite dans des conditions écologiques difficiles.

Changement climatique et Environnement icon Changement climatique et Environnement

Le projet BACSIN (Bacterial abiotic cellular stress and survival improvement network), financé par l'UE, a passé en revue la survie de plusieurs souches bactériennes présentant un bon potentiel catabolique (bacsins). La biologie des systèmes, la microbiologie unicellulaire, la génétique classique et la modélisation ont contribué à dresser un tableau de la biologie sous pression des bacsins. Les souches bactériennes ont été choisies en fonction des polluants cibles, tels que les alcanes et les chlorophénols. Leurs niches écologiques favorites ont été testées afin d'évaluer leur comportement en présence de différents niveaux d'exposition et dans divers environnements. Des changements au niveau de la membrane, la synthèse de solutés compatibles ou l'activation de séquences métaboliques parallèles et redondantes ont permis la survie des microbes. Les études du microcosme à partir de feuilles et racines de plantes, du sol, des sédiments, des plages, des biofilms et des réacteurs ont permis d'établir clairement quelles souches ont une meilleure chance de survie. Ce sont surtout les formules qui permettent aux microbes d'assurer leur mission de dégradation qui ont été privilégiées. Les tests sur site ont impliqué une puce à ADN catabolique et un protocole adapté mis au point par le projet BACSIN. Après des tests complets réalisés sur différents sites par divers intervenants, deux techniques de décontamination ont pu être isolées. La rhizoremédiation, qui consiste à planter et inoculer des bacsins, s'est avérée efficace sur les sites contaminés par le pétrole. Les bacsins à base de vermiculite présentent de bons résultats pour ce qui est de la dégradation dans les sols contaminés par les chlorophénols. Étonnament, des souches plus nombreuses observées sur les sites pollués et que l'on croyait plus propices à la survie ne l'ont pas été en fin de compte. Toutefois, la plupart des bacsins présélectionnés ont survécu et permis la dégradation des contaminants lors des essais sur le terrain. Pour conclure, les tests préliminaires révéleront le bacsin le plus résistant, contribuant ainsi à la dégradation des contaminants. Parmi les éléments mis à disposition du public figurent le site web du projet, un cours d'été en juillet 2011 à Lausanne et un congrès international sur l'utilisation rationnelle des bactéries destinées à la bio-augmentation qui s'est tenu en avril 2012 à Amsterdam. Pas moins de 60 articles ont été publiés dans les revues spécialisées. Ces conclusions, ainsi que la découverte de bacsins naturels sur les sites écologiques, devraient permettre une meilleure exploitation des activités catalytiques des bactéries pour un traitement ciblé contre la pollution. La mise en œuvre des recherches du projet BACSIN sur les sites contaminés pourrait améliorer significativement la biorestauration de ces sites avec des avantages évidents pour l'environnement.

Mots‑clés

Bactérie, survie au stress, traitement antipollution, bacsins, environnement

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