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Contenu archivé le 2023-04-03

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Tendances scientifiques: Les androïdes rêvent-ils d'heures supplémentaires électriques?

La peur de perdre nos emplois au bénéfice de ceux capables de travailler plus rapidement, à meilleur marché et peut-être avec plus de créativité, n'est pas récente. De même, l'émergence d'une nouvelle «classe des loisirs» bénéficiant de plus de temps libre une fois libérée des tâches banales, répétitives et ennuyeuses constitue également une promesse ancienne. Alors que certaines prévisions indiquent que d'ici 20 ans, 25 % des emplois au Royaume-Uni seront menacés par l'automatisation, il pourrait être temps de faire le tri entre les robots qui présentent une menace pour nos emplois et ceux qui les facilitent.

Lorsque, il y a quelques semaines, Café X s'est ouvert à San Francisco pour vendre du café préparé par un robot, les garçons de café sont venus allonger la liste des emplois menacés par l'automatisation. Une recherche, publiée l'an dernier par l'Université d'Oxford et le cabinet de conseil Deloitte, indiquait qu'au Royaume-Uni, il y a une probabilité de 77 % que 1,3 million de postes administratifs et opérationnels «répétitifs et prévisibles» soient automatisés. Ce qui ne semble pas avoir été prévu, c'est la diversité des emplois menacés par nos cousins cybernétiques. Si, au fil des décennies, les ouvriers des usines se sont habitués à l'automatisation de tâches répétitives, précises et physiquement pénibles, la liste mentionnait également l'éventualité que des tâches effectuées par la police, les professeurs et même des cadres supérieurs soient automatisées. Une recherche similaire, réalisée aux États-Unis par le cabinet de conseil McKinsey, confirme ces résultats. Peut-être pour inverser ce qui pourrait être considéré comme une approche passive et compte tenu du fait que les employés d'assurance figurent en tête de liste des professions en danger, il a récemment été rapporté que la compagnie d'assurance Aviva a écrit à l'ensemble de ses 16 000 employés britanniques pour leur demander s'ils pensaient que leur travail pourrait être automatisé. Pour renvoyer le diable dans sa boîte et garantir la franchise des réponses, les employés acceptant que leurs tâches soient automatisées se sont vu proposer une reconversion. Vraisemblablement, le débat actuel trouve son origine dans le lot quotidien d'annonces d'innovations concernant des appareils autonomes, comme avec les voitures sans conducteur développées entre autres par Google, qui ouvrent la voie en la matière. Parallèlement à cela, on est confronté à la nature délibérément imperceptible et omniprésente de l'«Internet des objets». Alors, à quel point devons-nous nous inquiéter de cette évolution? Les personnes familières avec la notion de luddisme pourraient se voir pardonnées de répondre par une autre question: «cela n'a-t-il pas toujours été le cas?». Les prévisionnistes les plus optimistes soulignent que si l'innovation est à l'origine du changement, qui entraîne des ajustements sociaux, la réalité est rarement totalement négative, simple ou même prévisible. La recherche de McKinsey souligne que la discussion est trompeuse si par «emploi» nous entendons «occupation». On peut alors en effet estimer que seules certaines activités fonctionnelles seront automatisées, ce qui conduira à une redéfinition des occupations, comme lorsque les distributeurs automatiques de billets ont entraîné une modification des occupations des employés de banque. Les chercheurs ont déterminé qu'aux États-Unis, moins de 5 % des occupations pourraient être complètement automatisées. Ils ont toutefois aussi trouvé que 60 % des occupations pourraient voir l'automatisation d'environ un tiers de leurs activités. D'autre part, les plus optimistes nous rappellent qu'après deux siècles d'automatisation, le résultat net ne se traduit pas par une réduction du nombre d'emplois, mais au contraire par une augmentation. Une autre étude de Deloitte a constaté que si l'automatisation a réduit l'emploi agricole et manufacturier au Royaume-Uni au cours des 150 dernières années, la croissance des services commerciaux et technologiques, ainsi que des professions de soins et créatives, a fait plus que compenser cette tendance à la baisse. Plutôt que de ressembler à un avenir dystopique ou utopique, il est probable que la réalité sera plus prosaïque. On en veut pour preuve le travail des décideurs politiques et des législateurs pour traiter des questions telles que la responsabilité en cas d'accidents impliquant des voitures sans conducteur. Il y a quelques jours seulement, Bill Gates a même suggéré que l'on devrait appliquer une taxe sur les robots qui ont remplacé les travailleurs humains. Actuellement, certains membres du Parlement européen demandent à la Commission européenne de mettre en place un «statut» juridique pour les robots afin d'exploiter leur potentiel économique, tout en garantissant la sécurité des citoyens, y compris celle de l'emploi. Les discussions sur la responsabilité vont-elles également nous amener à celles sur les «droits du robot?» Cela soulève la question de l'intelligence artificielle (IA), qui n'est pas le propos de cet article... à moins que votre ordinateur ne soit pas d'accord?

Pays

Royaume-Uni, États-Unis

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