Skip to main content
European Commission logo
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS

Article Category

Contenu archivé le 2023-04-03

Article available in the following languages:

Tendances scientifiques: À une minute près! Comment les dinosaures auraient pu survivre

Une équipe internationale de scientifiques soutient que si l'astéroïde qui a provoqué l'extinction des dinosaures non aviaires avait percuté la Terre ne serait-ce qu'une minute ou deux avant (ou après), l'extinction n'aurait peut-être jamais eu lieu, les dinosaures auraient survécu et nous autres humains n'aurions jamais existé.

La nouvelle théorie, soutenue par une équipe internationale de chercheurs issus d'institutions telles que l'Imperial College de Londres, l'Université de Brême et l'Université du Texas, remet totalement en cause l'idée généralement admise selon laquelle l'extinction des dinosaures était inévitable. L'équipe a présenté sa théorie dans un documentaire diffusé au Royaume-Uni par la BBC le 15 mai, intitulé «The Day the Dinosaurs Died». Mais comment ces «terribles lézards» auraient-ils donc pu survivre? En résumé, si le gigantesque astéroïde qui a ravagé les eaux peu profondes de ce qui est aujourd'hui le Yucatan, au Mexique, s'était écrasé plus loin dans les profondeurs de l'océan Atlantique ou Pacifique, l'impact ne se serait pas produit dans une zone calcaire riche en dioxyde de carbone, en soufre et en gypse mortel. À cause de la rotation de la Terre, si l'impact avait eu lieu ne serait-ce qu'une ou deux minutes plus tôt ou plus tard, les dinosaures auraient pu connaître un sort bien différent. «Lorsque le choc de l'astéroïde s'est produit, avec une force équivalente à 10 milliards d'explosions d'Hiroshima, la vaporisation des roches dans l'atmosphère qui s'en est suivie a joué un rôle véritablement essentiel dans l'extinction de masse puisqu'elle a bloqué la lumière du soleil», a commenté Sean. P. Gulick, un professeur de l'Université du Texas qui étudie le catastrophisme dans l'histoire géologique. «À quelques minutes près, l'astéroïde serait tombé dans l'océan Atlantique ou Pacifique et n'aurait pas percuté une vaste plateforme volatile qui s'est ensuite vaporisée lorsqu'elle a été projetée vers le haut et l'extérieur.» «C'est là toute l'ironie de l'histoire, car au final ce n'est pas la taille de l'astéroïde, la force du souffle ni même sa portée globale qui ont entraîné l'extinction des dinosaures, c'est le lieu de l'impact», a déclaré Ben Garrod, l'un des présentateurs du documentaire de la BBC. Alors que se serait-il passé si l'astéroïde tueur s'était abîmé dans les profondeurs de l'océan au lieu de frapper les eaux peu profondes de la péninsule du Yucatan? En fait, un impact dans l'océan aurait généré un nuage beaucoup moins dense et la surface de la Terre aurait continué de bénéficier de la lumière du soleil, ce qui signifie que l'extinction de masse de 75 % des espèces de la planète survenue à la fin du Crétacé n'aurait peut-être pas eu lieu. Dans le documentaire, l'équipe de recherche estime qu'en frappant le Yucatan, l'astéroïde a produit une boule de feu radioactive de 18 000 degrés, consumant ainsi la Terre sur 1 000 kilomètres dans toutes les directions, et provoqué le plus grand tsunami de l'histoire de la planète. Un nuage de vapeurs mortelles contenant des milliards de tonnes de sulfates s'est propagé autour du globe. La totalité de la lumière du soleil a ainsi été bloquée, entraînant une baisse des températures et plongeant la Terre dans la pénombre. Les particules en fusion émises par le cratère sont retombées sur des milliers de kilomètres à la ronde, déclenchant des incendies et transformant l'atmosphère en un véritable four. Toute vie végétale ayant été détruite en quelques jours, les dinosaures n'avaient aucune chance de survivre. Pour arriver à la conclusion qu'un impact dans les océans profonds aurait pu permettre aux dinosaures d'échapper à leur destin funeste, l'équipe de recherche a passé huit semaines au Yucatan pour explorer attentivement le cratère créé par l'impact et prélever des échantillons qui ont ensuite été analysés à l'Université de Brême, en Allemagne. Grâce à l'analyse des 800 mètres de roches collectées, l'équipe pense maintenant être en mesure de prouver que l'astéroïde se déplaçait à une vitesse de 65 000 kilomètres par heure lorsqu'elle a frappé et dévasté la Terre. Toutefois, la fin des dinosaures dans ces circonstances catastrophiques a été une bénédiction pour les mammifères qui, jusqu'à la fin du Crétacé, vivaient dans l'ombre de ces impressionnantes créatures. À peine un demi-million d'années après la grande extinction du Crétacé, la planète était dominée par des mammifères de toutes formes et de toutes tailles, dont l'évolution a conduit à l'apparition de l'espèce humaine. Ainsi, même si l'on pourrait trouver excitant d'avoir aujourd'hui un peu moins de poules mais quelques vélociraptors (ceux-ci étaient bien plus petits que ce que l'on imagine et nous n'aurions pas à craindre qu'ils ne parviennent à ouvrir nos portes), d'un point de vue humain purement égoïste c'est peut-être tout compte fait une bonne chose que l'astéroïde ait frappé la Terre exactement quand et où il l'a fait il y a quelque 65 millions d'années… Sinon, peut-être n'aurions-nous jamais existé…

Pays

Allemagne, Mexique, Royaume-Uni, États-Unis