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Entretien
Contenu archivé le 2024-04-18

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Des boissons et liquides alimentaires parfaits, même à l’échelle moléculaire

En Suède, la PME Opsis a appliqué avec succès la technologie FT‑NIR aux boissons et liquides alimentaires. Elle promet une extrême précision dans les mesures des ingrédients, avec un gain de temps, une réduction des coûts de production, et, en plus de cela, un produit dont la qualité est accrue.

Alimentation et Ressources naturelles icon Alimentation et Ressources naturelles

Les barmen et amateurs de cocktails le savent: les proportions ont leur importance. Il suffit qu’un ingrédient soit utilisé de manière un peu excessive ou légèrement insuffisante et le client n’y reviendra pas. Le même principe s’applique aux entreprises de transformation alimentaire pour lesquelles il peut être compliqué, mais il est indispensable, d’obtenir les bons dosages d’ingrédients pour maintenir l’entreprise à flot. Jusqu’à présent, ces producteurs ont principalement agi en associant leur intuition à une technologie capable d’identifier les différents composants des liquides alimentaires et des boissons. Ils connaissaient, par exemple, la quantité de sucre présente dans leurs produits. Cependant, la composition de ce sucre demeurait inconnue. Ces temps‑là sont révolus. En appliquant avec succès la technologie FT‑NIR (une technologie qui utilise une lumière proche infrarouge et des algorithmes pour quantifier les composants gazeux) aux liquides dans le cadre du projet FAME (Development and demonstration of an innovative FT-NIR-based system for food content analysis), Opsis est désormais capable d’identifier les ingrédients à l’échelle moléculaire. Jusqu’à quel point la technologie FT‑NIR est‑elle appropriée pour l’industrie alimentaire? Dr Olle Lundstrom: En comparaison avec les technologies actuellement utilisées dans l’industrie de la transformation alimentaire, qui reposent presque exclusivement sur la seule méthode NIR, la technologie FT‑NIR fournit une meilleure résolution. En l’utilisant, vous pouvez identifier de manière continue des petits détails qui n’avaient jamais été détectés auparavant sur les lignes de production. La technologie FT‑NIR existe depuis environ 30 ans mais, jusqu’à présent, elle été principalement utilisée dans les laboratoires et pour des applications industrielles. Avec ce projet, Opsis est parvenu à appliquer la technologie FT‑NIR pour le gaz, utilisée jusqu’ici pour la surveillance de la pollution, à l’industrie de la transformation alimentaire. Est‑il vraiment utile d’examiner la nourriture à l’échelle moléculaire? Pour certains acteurs du marché ce ne sera pas intéressant, à moins qu’ils ne soient à la recherche de quelque chose de très détaillé et spécifique. Par exemple, il existe déjà des solutions disponibles pour doser la quantité de sucre dans les lignes de production. Vous n’avez pas besoin de la technologie FT‑NIR pour cela. Cependant, aucune technologie ne peut mesurer les différents types de sucres contenus dans un produit. Grâce au projet FAME, nous pouvons à présent faire la différence entre le fructose, le maltose et le glucose. Quels sont les principaux défis auxquels vous avez fait face en appliquant cette technologie à l’industrie alimentaire? Le premier défi, et peut‑être le plus important, a été d’appliquer cette technologie qui était utilisée pour le gaz. Il a fallu 30 ans pour en arriver là. Le projet FAME s’est inspiré de ce vaste processus de recherche et développement pour rendre la technologie existante applicable aussi aux liquides, qu’il s’agisse de lait, vin, spiritueux, sucre ou eau. Le second défi consistait à prendre des mesures en ligne, c’est‑à‑dire à prélever des échantillons sur les lignes de production (desquelles sortent beaucoup de produits différents avec des comportements, des températures, des flux et des pressions variés) et de les transférer dans un environnement de laboratoire stable. Cela était essentiel pour rendre possible une analyse extrêmement détaillée. Notre dernier défi était lié aux modèles de prédiction et aux étalonnages. C’est comme si l’on prenait un prisme et qu’on essayait de diviser le spectre en données compréhensibles. Pour ce faire, vous avez besoin d’un modèle d’estimation mathématique capable de convertir la lumière en une valeur. Il s’agissait d’un défi de taille et ce modèle a requis beaucoup de peaufinages pour devenir applicable aux nombreux et différents environnements possibles. Selon vous, quelles ont été les principales réussites rendues possibles par la phase 2 du financement? La phase 2 du financement nous a aidé à appliquer aux liquides une technologie qui fonctionnait pour le gaz. Mais elle nous a également permis d’identifier les clients intéressés par l’utilisation de cette technologie. Certains de nos clients recourent déjà cette technologie depuis un moment et sont fortement intéressés par son utilisation sur le long terme. Nous n’avons pas encore rendu cette information publique, mais nous discutons actuellement d’une future annonce dans les médias avec deux grandes sociétés multinationales avec lesquelles nous travaillons. Pouvez‑vous décrire les cas d’utilisation pour ces deux clients? Le client numéro un est une raffinerie de sucre qui produit du sucre liquide et du sirop. Ces produits, afin de devenir et de rester liquides, nécessitent une certaine composition de différents types de sucres. Si les producteurs n’utilisaient que le saccharose, le sucre gèlerait ou resterait à l’état solide. Grâce à notre technologie, le client peut mesurer et contrôler les quantités exactes de glucose, de fructose et de saccharose requises pour sa ligne de production. Cela ne contribue pas seulement à améliorer la qualité du produit final, mais également à moins gaspiller et à réduire les coûts de production. Le second client travaille dans la fermentation et la production d’alcool. Ce processus nécessite également des combinaisons spécifiques de sucres, et notre équipement nous permet de mesurer et même de surveiller le processus de fermentation. Seul Opsis est capable de faire ça aujourd’hui. Si vous aviez à convaincre un nouveau client potentiel, quels seraient vos principaux arguments? Imaginez que vous possédez une usine de transformation alimentaire utilisant un liquide quel qu’il soit. Aujourd’hui, vous n’avez pas d’autre choix que de continuer à ajuster toutes sortes de vannes en suivant votre instinct pour obtenir le produit que vous désirez. Avec notre technologie, vous pouvez vraiment ajuster ces vannes de manière précise et obtenir un processus optimisé, selon que vous souhaitez économiser du temps et de l’argent, ou avoir un rendement maximal. Quels sont vos objectifs pour les cinq prochaines années? Dans six mois, nous avons l’intention d’annoncer publiquement qui sont nos deux plus gros clients. Une fois cela fait, nous nous développerons en Europe afin de nous rapprocher des usines. Ensuite, nous commencerons à penser à une expansion dans le reste du monde.

Pays

Suède