Des signes d'évolution dans les sources thermales
Les applications de biotechnologie peuvent exploiter les micro-organismes pour décomposer des substances polluantes ou produire certains types d'aliments comme le yaourt et le pain. Les micro-organismes produisant du méthane, connus sous le nom de méthanogènes, sont également utilisés dans les stations d'épuration d'eaux usées mais leur activité est souvent entravée par les infections virales. Les scientifiques actifs dans le cadre du projet MICVIRECOLHOTSPRINGS, financé par l'UE, ont étudié les populations de micro-organismes pour comprendre les processus relatifs à la diversité microbienne et les mécanismes de défense des virus. Ils ont appliqué des techniques de séquençage modernes sur les micro-organismes isolés à partir de l'environnement extrême des sources d'eau chaude du parc national de Yellowstone. Les micro-organismes lithotrophiques, un terme qui signifie littéralement mangeur de pierre, provenant des sources thermales utilisent l'hydrogène pour leur apport énergétique et ont été isolés avec des virus pour étudier leur interaction. Ces micro-organismes sont très proches de la base de l'arbre phylogénétique de la vie et sont donc très intéressants d'un point de vue évolutionnaire. Les expériences ont été effectuées dans les gisements d'Obsidian Pool du parc national où la température s'étend entre 58 et 66° C et le pH est de 5,5 à 6,0. Les expériences de suspensions granulaires ont permis aux chercheurs d'obtenir des isolats microbiens pour des analyses génomiques subséquentes. Le séquençage de l'ADN des microbes responsables de la formation du méthane a offert des informations précieuses concernant leur évolution et l'interaction avec d'autres espèces. De plus, les chercheurs ont découvert que les génomes microbiens contenaient des séquences impliquées dans la défense antivirale. Les analyses métagénomiques des virus du même environnement ont offert des renseignements supplémentaires concernant leur impact sur le profil génétique des communautés hôtes. Dans leur ensemble, ces données montrent l'impact potentiel des virus sur la variation des séquences génétiques des méthanogènes au cours de l'évolution. Étant donné l'utilisation considérable de micro-organismes producteurs de méthane dans les applications biotechnologiques, les résultats du projet pourraient considérablement améliorer leur production. De plus, ils offrent de nouveaux renseignements sur l'évolution et le rôle des interactions microbiennes sur la stimulation de changements évolutifs.
Mots‑clés
Source thermale, évolution, méthanogène, virus
