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L'un des projets financé par l'UE surveille d'un oeil attentif le monde en développement

La lutte contre les maladies et la faim dans les pays en voie développement ne repose pas seulement sur les actes des organisations d'aide humanitaire. Le projet EAGLES (Action européenne sur les sciences du vivant à l'échelle mondiale - European Action on Global Life Scienc...

La lutte contre les maladies et la faim dans les pays en voie développement ne repose pas seulement sur les actes des organisations d'aide humanitaire. Le projet EAGLES (Action européenne sur les sciences du vivant à l'échelle mondiale - European Action on Global Life Sciences) financé par l'UE, a décidé de s'attaquer aux problèmes croissants auxquels sont actuellement confrontés des millions de personnes dans le monde, en offrant une plateforme de dialogue et de collaboration entre les chercheurs européens dans le domaine des sciences du vivant et des chercheurs issus du monde en développement. L'objectif est de sensibiliser les personnes à l'ampleur des crises humanitaires et de s'assurer que les compétences et les ressources des sciences du vivant européennes sont utilisées à bon escient au profit du genre humain. «L'Europe a un rôle moral dans le développement du reste du monde; faire partie de ce développement est également dans son propre intérêt», a déclaré Jens Degett, directeur exécutif du projet EAGLES, à l'équipe de CORDIS Nouvelles. «Le projet EAGLES est en quelque sorte une organisation populaire, qui a débuté par la rencontre de chercheurs du monde développé avec des chercheurs du monde en développement. Ils ont réalisé qu'ils avaient beaucoup de choses en commun et beaucoup de questions importantes à aborder ensemble», a expliqué M. Degett. «Certains des chercheurs du monde développé, et particulièrement d'Europe, ont ressenti une obligation morale à agir pour résoudre les problèmes sérieux auxquels est confronté le monde en développement», a-t-il poursuivi. Instauré en 2003, le projet organise toute une série d'activités, dont des symposiums sur les problèmes les plus urgents. Une manifestation récente a par exemple mis l'accent sur la nouvelle révolution du bétail en Chine, et ses effets potentiellement nuisibles sur le reste du monde. La population de Chine passe progressivement d'une alimentation végétarienne à une alimentation basée davantage sur la viande. Les experts estiment que ce changement dans l'alimentation chinoise doublera les effets de la consommation alimentaire sur l'environnement du pays. «Si leurs plantations sont utilisées pour nourrir les cochons et les vaches, il leur faudra planter davantage», a déclaré M. Degett. «La Chine deviendra également un pays importateur net de produits agricoles tels que le soja et les céréales: cela aura bien évidemment une influence sur le monde en développement.» Lors d'un congrès plus récent, les chercheurs ont évoqué les implications engendrées par les règlementations de l'UE concernant les organismes génétiquement modifiés (OGM) sur le monde en développement. «Les régulations de l'UE dissuadent les chercheurs du monde en développement d'exploiter les aliments ou les cultures GM», a déclaré M. Degett. Beaucoup de produits exploités par les chercheurs dans les pays en développement sont potentiellement très utiles. Par exemple, les plantations résistantes à la sécheresse dans les régions arides permettraient d'augmenter la production agricole et de soutenir les économies en difficulté. «Mais elles sont difficilement agréées en raison de la législation stricte que nous avons en Europe; les législateurs locaux redoutent les réactions. Les chercheurs hésitent même à les accepter dans les pays n'exportant aucun produit en Europe car ils pensent à l'avenir du continent», a-t-il expliqué. Les symposiums examinent également les questions de santé importantes qui touchent les pays en voie de développement. Récemment, lors d'une conférence à Ouagadougou au Burkina Faso, les chercheurs ont débattu ensemble du manque de coordination entre les nombreux programmes de vaccination contre le VIH et le sida, tandis qu'une autre manifestation a mis l'accent sur l'émergence du diabète dans les régions les plus pauvres du monde. Le consortium du projet prépare également un congrès sur le paludisme, qui se tiendra en Thaïlande plus tard dans l'année. «Ces congrès sensibilisent les personnes et soulignent le besoin de s'occuper de ces problèmes», a déclaré M. Degett. D'après M. Degett, le projet, en plus d'organiser des congrès, offre également «une chance aux chercheurs du monde en développement de s'exprimer.» Les chercheurs sont amenés en Europe et offrent leurs présentations aux médias et politiciens européens. En octobre 2006, le projet a organisé un dîner-débat entre les chercheurs et les membres de la Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie du Parlement européen (Industry, Research and Energy Committee - ITRE) afin de débattre du besoin de mettre davantage l'accent sur les défis humanitaires au cours du septième programme-cadre (7e PC). «L'Europe s'intéresse aux problèmes humanitaires, mais l'architecture du 7e PC n'y porte pas grande attention», a expliqué M. Degett. «Les sujets relatifs aux objectifs du millénaire ou aux pays en voie de développement n'apparaissent pratiquement pas dans le 7e PC.» Les participants au projet EAGLES ont proposé l'intégration d'un mécanisme de mesure de la recherche et de la formation et la collaboration à la recherche avec le monde en développement. Les décideurs politiques pourraient utiliser cet indicateur afin de mettre davantage l'accent sur les problèmes de développement. M. Degett affirme que le projet EAGLES surveillera de près les développements du 7e PC, et réitérera sa demande avant l'évaluation trimestrielle du 7e PC. «Nous serons les chiens de garde de ce thème», a-t-il ajouté. «Nous sommes convaincus que ce sujet pourra être débattu plus tard dans le 7e PC.» Le projet EAGLES se concentre également sur des initiatives collaboratives, telles qu'un noeud d'information sur la génomique à la bibliothèque d'Alexandrie en Égypte, qui vise à encourager le partage des connaissances dans ce domaine. Le consortium a également mis en place un service de nouvelles, qui compte maintenant quelque 300 abonnements de chercheurs à travers l'Europe et des pays tels que le Ghana, l'Afrique du Sud, les Philippines, le Brésil, le Mexique, Cuba et l'Égypte.