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Contenu archivé le 2023-03-07

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Un être vivant … sans oxygène

Un animal peut-il vivre sans oxygène? D'après une nouvelle étude financée par l'UE, la réponse est oui. Des scientifiques ont récemment découvert les premiers organismes pluricellulaires capables de survivre et de se reproduire dans un environnement totalement dépourvu d'oxygè...

Un animal peut-il vivre sans oxygène? D'après une nouvelle étude financée par l'UE, la réponse est oui. Des scientifiques ont récemment découvert les premiers organismes pluricellulaires capables de survivre et de se reproduire dans un environnement totalement dépourvu d'oxygène. Les résultats ont été présentés dans la revue BioMed Central (BMC) Biology, et découlent des activités des projets HERMES et HERMIONE financés par l'UE à hauteur de 15,56 millions et 8 millions d'euros au titre des sixième et septième programmes-cadres (6e et 7e PC) respectivement. Les créatures ont été trouvées sur le plancher de la Méditerranée. Elles vivent dans un environnement dépourvu d'oxygène mais riche en sulfures. Les scientifiques ont constaté que ces organismes pluricellulaires du groupe des Loricifères sont vivants, mais qui plus est, ont un métabolisme actif et peuvent même se reproduire. Les organismes ont été découverts dans le cadre de 3 expéditions océanographiques conduites sur une période de 10 ans. Les scientifiques recherchaient une faune vivante dans les sédiments du bassin de l'Atalante, à 200 kilomètres au large de la côte ouest de la Crète. Ce bassin hypersalin, à près de 3,5 km de profondeur, est en majeure partie complètement anoxique (oxygène absent ou très rare). «On pensait que ces environnements extrêmes n'étaient habités que par des virus, des bactéries et des archées (un groupe d'unicellulaires différent des bactéries)», explique le professeur Roberto Danovaro, auteur principal et directeur du département de sciences marines de l'Università politecnica delle Marche à Ancône, en Italie. «On y avait déjà découvert des animaux pluricellulaires, mais on pensait qu'ils provenaient des eaux supérieures, oxygénées. Nos travaux montrent qu'ils ont été récupérés vivants, et que certains contenaient même des oeufs. À l'aide de la technique de microscopie électronique, les chercheurs ont découvert dans ces minuscules créatures des organites ressemblant à des hydrogénosomes, présentes dans les unicellulaires vivant dans les milieux anoxiques. Le professeur Lisa Levin, de la Scripps Institution of Oceanography aux États-Unis déclarait à propos des résultats: «Les découvertes de Danovaro et ses collaborateurs impliquent la possibilité de découvrir une vie métazoaire dans d'autres environnements anoxiques, comme à proximité des bouches hydrothermales au fond des océans ou dans les zones de subduction.» De leur côté, les Drs Marek Mentel et William Martin de l'université Comenius de Slovaquie et de l'université de Düsseldorf en Allemagne, déclaraient: «La découverte d'une vie métazoaire dans un environnement sulfuré en permanence anoxique donne une idée de ce qu'a pu être une grande partie de l'écologie passée de la Terre, avec un 'océan de Canfield' [l'océan sulfuré et partiellement anoxique entre l'Archéen et l'Édiacarien] avant l'augmentation du taux d'oxygène dans les eaux profondes et l'apparition des premiers grands animaux dont les fossiles ont été conservés, il y a environ 550 à 600 millions d'années.» Le projet HERMES («Hotspot ecosystem research on the margins of European seas»), coordonné par le National Oceanography Centre Southampton au Royaume-Uni, a cherché à prévoir l'évolution de la biodiversité suite à des changements de l'environnement d'origine anthropique ou naturelle, en créant le premier système complet d'informations géographiques couvrant les marges européennes. Le consortium du projet se composait de 50 partenaires dont 9 PME, venant de 17 pays d'Europe dont la Belgique, l'Allemagne, la Grèce, l'Italie, la Norvège, la Roumanie, la Russie et l'Ukraine. HERMES était opérationnel de 2005 à 2009. HERMIONE («Hotspot ecosystem research and man's impact on European seas») a succédé à HERMES et s'est attaché à approfondir les connaissances sur le fonctionnement des écosystèmes au fond des mers et leur contribution à la production de biens et de services. Le projet HERMIONE, lancé en 2009 et qui devrait s'achever en 2012, est coordonné par le Natural Environment Research Council (NERC) au Royaume-Uni, et regroupe 38 partenaires européens.

Pays

Italie

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