European Commission logo
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS

Article Category

Actualités
Contenu archivé le 2023-03-09

Article available in the following languages:

Des vers marins associés à l'homme

Ils n'ont pourtant pas la même apparence, mais selon une équipe internationale de chercheurs, deux vers marins, Xenoturbellida et Acoelomorpha, seraient étroitement apparentés à des organismes plus complexes tels que l'homme et les oursins contrairement aux estimations. Présen...

Ils n'ont pourtant pas la même apparence, mais selon une équipe internationale de chercheurs, deux vers marins, Xenoturbellida et Acoelomorpha, seraient étroitement apparentés à des organismes plus complexes tels que l'homme et les oursins contrairement aux estimations. Présentée dans la revue Nature, la découverte suggère qu'une importante révision de l'histoire phylogénétique des animaux est nécessaire car elle montre que certains organismes n'ont pas toujours connu une structure aussi simple qu'aujourd'hui. Le règne animal est divisé en différentes lignes d'évolution, parmi lesquelles se trouvent les protostomes (bouche en premier), à savoir des animaux à symétrie bilatérale, et les deutérostomes (bouche en second). Pour les protostomes, l'orifice qui deviendra plus tard la bouche de l'animal se développe dès le début du développement embryonnaire, tandis que pour les deutérostomes, il devient l'anus, la bouche naîtra du percement d'un pore à un stade tardif. Jusqu'à présent, seuls trois classes de deutérostomes avaient été identifiés; les chordés (les vertébrés); les échinodermes (les oursins, les étoiles de mer et les holothuries); et les hémichordés (entéropneustes). «Notre recherche montre que les xenoturbellida et les acoelomorphes forment la quatrième classe que nous avons baptisée xenacoelomorphes», explique le Dr Albert Poustka de l'Institut Max Planck de génétique moléculaire à Berlin, en Allemagne. Le genre xenoturbella vit au large des côtes d'Islande, de Scandinavie et d'Écosse. Sa structure corporelle simple est identique à celles des vers acoelomorphes, qui atteignent la taille maximale de quelques millimètres et ne possèdent ni estomac, ni fentes branchiales et aucune cavité. Plusieurs membres des deux groupes vivent dans le plancher océanique et se nourrissent de particules organiques provenant des sédiments. Certaines espèces vivent sous forme de parasites, dans les intestins des holothuries par exemple. Selon les chercheurs, les xenoturbellida et les acoelomorphes ont un ancêtre en commun, duquel descend le groupe plus complexe des deutérostomes. «Ainsi, contrairement aux suppositions antérieures, les vers xenacoelomorphes n'ont pas toujours eu de structure simple mais ont perdu des caractéristiques typiques à de nombreux deutérostomes au cours de l'évolution», explique le Dr Poustka. «Les vers ont simplifié leur plan de construction car cela leur était clairement avantageux, ou même encore plus avantageux, qu'une structure complexe». À l'aide de modèles mathématiques, les scientifiques ont examiné de nouveaux «mini» gènes, les microARN (des molécules d'acide ribonucléique), ainsi que des acides aminés des génomes mitochondriaux complètement séquencés des deux espèces de vers, ainsi qu'un vaste ensemble d'une centaine de gènes. L'analyse des microARN de Xenoturbellida et des vers Hostenia miamia acoelomates a montré que le vers étudié auparavant, Symsagittifera roscoffensis, avait perdu plusieurs de ces «mini» gènes. Le répertoire génétique de ces animaux montrait plutôt le lien de parenté entre les vers et les deutérostomes. Par exemple, ils possèdent des microARN que l'on pensait n'exister que chez les échinodermes et les entéropneustes. Tous les animaux étudiés jusqu'à présent dans la classe des xenacoelomorphes possèdent le gène RSB66, qui jusqu'ici se trouvait que chez les deutérostomes. Les organismes complexes protostomes et deutérostomes ne proviennent donc pas des acoelomorphes comme le suggéraient les suppositions scientifiques. Les études antérieures étaient clairement sujettes à une erreur systématique que les scientifiques réfèrent sous le terme d'artéfact «d'attraction des longues branches», expliquent les chercheurs. Selon eux, cette erreur se manifeste lors de la comparaison des génotypes des organismes longtemps développés indépendamment les uns des autres. Malgré la mutation plus rapide des séquences d'ADN (acide désoxyribonucléique) de certains organismes par rapport à la normale, cet effet se matérialise. «C'était précisément le cas des vers acoélomorphes», poursuit le Dr Poustka. Les chercheurs tentent actuellement de décoder le génome entier des différentes espèces de xenacoelomorphes afin de mieux comprendre l'évolution des deutérostomes.Pour de plus amples informations, consulter: Institut Max Planck de génétique moléculaire: http://www.molgen.mpg.de/ Nature: http://www.nature.com/

Pays

Allemagne