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3D Living Tissues

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Les tissus humains bio-imprimés en 3D vont révolutionner les tests de nouveaux médicaments

Les tissus imprimés en laboratoire permettront d’accélérer la production de nouveaux médicaments destinés au marché, ce qui réduira le besoin d’expérimentations animales et les frais de recherche pour les sociétés pharmaceutiques.

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La création de nouveaux médicaments est couteuse. Environ 96 % de tous les médicaments contre le cancer échouent lors d’essais cliniques chez l’homme, ce qui représente un coût de 2,5 milliards d’euros par médicament pour les sociétés pharmaceutiques. «Le taux d’échec élevé est dû à l’absence d’un modèle préclinique fiable capable de prévoir exactement l’effet que le médicament aura sur le corps humain réel», explique Valentina Menozzi, directrice technique et cofondatrice de Prometheus SRL. La composition des cellules utilisées dans les essais en laboratoire — dans des tissus artificiels, puis chez des animaux — est souvent différente de celle des cellules humaines pendant les essais cliniques, ce qui signifie que les médicaments agissent de manière imprévisible chez l’homme. Mme Menozzi et son équipe du projet 3DLT, financé par Horizon 2020, ont trouvé un moyen pour les sociétés pharmaceutiques et cosmétiques de réduire leur facture de recherche et développement, rendant le processus plus efficace et moins dépendant des expérimentations animales. Prometheus SRL a développé une technologie de bio-impression 3D qui se sert de cellules humaines vivantes comme encre, puis imprime des tissus très semblables à ceux des humains. Les tissus imprimés en laboratoire peuvent être utilisés pour tester de nouveaux médicaments, et même remplacer des tissus endommagés ou malades dans l’organisme. Le projet 3DLT a travaillé à la création d’un ganglion lymphatique en 3D, qui sera utilisé pour tester de nouvelles immunothérapies contre le cancer. Ce ganglion lymphatique, appelé 3DLN, fonctionne de manière assez semblable à un ganglion lymphatique humain. Il est composé de cellules immunisées et cancéreuses, pour imiter la façon dont les cellules immunitaires s’activent contre le cancer. «Techniquement, nous avons déjà démontré la capacité de notre système de production 3DLN à maintenir en vie un pourcentage élevé de cellules, soit 96 %, au lieu des techniques couramment utilisées pour la création de structures tridimensionnelles», déclare Mme Menozzi.

Imprimer des tissus

La bio-imprimante de Prometheus est capable de maintenir vivantes les cellules pendant le processus d’impression et de contrôler la composition cellulaire à haute résolution. En sélectionnant avec soin les biomatériaux spécifiques à utiliser, l’imprimante peut reproduire le tissu d’une manière presque identique à celle du matériau source. La composition, la fonction et la structure sont identiques à celles des ganglions lymphatiques humains et l’impression permet d’en créer un grand nombre, ce qui réduit le coût et les inconvénients des autres méthodes. L’utilisation de tissus imprimés en laboratoire permet d’éviter les questions éthiques liées aux expérimentations animales. «Le ganglion lymphatique en 3D de Prometheus pourrait constituer une avancée technologique importante dans le domaine de l’immuno-oncologie, étant donné que les sociétés pharmaceutiques ne pouvaient jusqu’ici tester leurs médicaments que sur des modèles animaux ou des agglomérats cellulaires (sphéroïdes) avec d’énormes limites par rapport aux situations humaines», explique Mme Menozzi.

Place à la nouveauté

Le 3DLN pourrait également être potentiellement appliqué dans le domaine de la médecine régénérative pour remplacer les ganglions lymphatiques endommagés chez l’homme. Le remplacement des ganglions lymphatiques cancéreux pourrait contribuer à stopper la propagation du cancer dans le corps et à soulager la douleur chez les patients. «Avant même l’étude de faisabilité, nous connaissions l’importance d’un nouveau système fiable et prédictif pour la recherche sur le cancer, mais après la discussion avec de grandes sociétés pharmaceutiques qui développent de nouveaux traitements et des médecins qui testent de nouveaux traitements anti-cancer, nous étions surpris de l’énormité des besoins et des opportunités du marché», ajoute Mme Menozzi. Le projet 3DLT travaille maintenant à vérifier la fiabilité du ganglion lymphatique imprimé dans les autres modèles précliniques afin de tester l’efficacité de nouveaux médicaments. «Nous industrialiserons ensuite l’ensemble du processus de production afin de le rendre abordable pour les processus à grande échelle», explique Mme Menozzi.

Mots‑clés

3DLT, ganglion lymphatique, bio-impression, médicaments, tests, animaux, marché

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