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Contenu archivé le 2024-04-19

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Des torches enflammées peuvent-elles vraiment sauver un vignoble du gel?

La vue spectaculaire de centaines de feux allumés dans les champs montre jusqu’où les vignerons sont prêts à aller pour sauver leur récolte. Une compréhension accrue de la façon dont les températures de congélation se développent peut offrir de meilleures solutions.

Changement climatique et Environnement icon Changement climatique et Environnement

Un vigneron peut contrôler de nombreux éléments: où établir un vignoble, quels cépages planter, quand utiliser l’eau et les engrais. Mais la météo ne fait pas partie de ces éléments. Au début de cette année, les vignobles français ont perdu pour 2 milliards d’euros de vin, à la suite d’une période de froid extrême. Lorsque les vignerons européens sont confrontés à des températures négatives susceptibles d’abîmer les jeunes plants de vignes sensibles, ils peuvent utiliser leurs torches et créer des scènes mystiques en déployant des centaines de lanternes enflammées à un mètre d’intervalle dans le vignoble. Ces lanternes fonctionnent-elles? Et peut-on développer une alternative plus respectueuse de l’environnement? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de comprendre les conditions dans lesquelles se forment les gelées. Bas van de Wiel, professeur de physique atmosphérique à l’université de technologie de Delft, explique que les basses températures ne sont qu’un des éléments nécessaires à l’apparition du gel. «La nuit, le sol se refroidit et crée un bassin d’air froid. Si l’air devient calme, les températures peuvent devenir très fraîches près de la surface», explique-t-il. Avec du vent suffisant, la couverture d’air froid est perturbée avant qu’elle ne puisse devenir suffisamment froide pour créer du gel. «Par une nuit venteuse, les choses restent en mouvement. Mais lorsque le ciel est dégagé, la surface peut se refroidir à cause du rayonnement thermique, et l’on assiste à un effondrement de la turbulence.» Les recherches de Bas van de Wiel, soutenues par un financement de l’UE, montrent que des vitesses de vent inférieures à trois mètres par seconde à hauteur de nez entraînent des conditions de gel. Plutôt que de réchauffer directement les vignes, explique Bas van de Wiel, les torches fonctionnent en perturbant cette couche statique d’air froid. «Supposons que la couche limite soit stagnante: vous avez parfois des fossés locaux, des points chauds. Ceux-ci agissent comme de petites cheminées, et ce mouvement ajoute à l’échange d’énergie.» Pour tester l’efficacité de la perturbation de cette couche limite, Bas van de Wiel et ses collègues ont installé de grands ventilateurs dans plusieurs vignobles des Pays-Bas. «Les résultats ont été si positifs que la récolte a augmenté de 100 %, et nous avons pu parfaitement montrer que les températures et les récoltes augmentaient avec la proximité des machines à vent.» Il ajoute que les torches enflammées sont très inefficaces, et que les grands ventilateurs silencieux utilisés par son équipe ne demanderaient pas non plus autant de travail. Une bonne nouvelle pour les vignerons, même si le spectacle des vignobles printaniers éclairés par des centaines de torches scintillantes risque de manquer aux photographes et aux touristes. Cliquez ici pour en savoir plus sur les recherches de Bas van de Wiel: «Une théorie du transfert de chaleur qui explique les soudaines vagues de froid».

Mots‑clés

Gel, torche, feu, météo, froid, raisin, vignoble, vigneron