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Articles du CER - Le monde nous appartient: Décrypter les changements climatiques passés

La relation entre la température de l'air et la quantité de dioxyde de carbone dans l'atmosphère (pCO2) est un sujet prisé par les scientifiques car elle peut les aider à mieux comprendre les changements climatiques passé et futur. On trouve la plupart des preuves concernant le changement climatique passé dans les archives géologiques, d'où l'on peut dériver les variations de température et le pCO2 à partir d'une série de signaux isotopiques et chimiques observés dans les fossiles des organismes anciens. Mais ces archives sont-elles fiables? Reflètent-elles loyalement les climats passés? Les scientifiques peuvent-ils se fier à ces mesures empiriques sans comprendre les mécanismes biologiques qui les sous-tendent? Ces travaux de recherche seront présentés lors d'une session de la rencontre d'automne de l'American Geophysical Union le mardi 4 décembre prochain.

Changement climatique et Environnement icon Changement climatique et Environnement

Ces incertitudes ont encouragé le professeur Rosalind Rickaby et son équipe de l'université d'Oxford (Royaume-Uni) à mener des recherches plus poussées dans le cadre du projet GRACE. À l'aide d'un financement du CER, les chercheurs étudient les «archives géologiques vivantes» en décryptant les signaux climatiques enregistrés dans la composition génétique des organismes vivants. Durant l'évolution de la vie, les gènes accumulent des mutations dont certaines confèrent des avantages aux organismes et leur permettent de dominer les autres dans un contexte de changement climatique. Le professeur Rickaby tente de lire ces signaux génétiques comme un «téléscripteur» du changement climatique. Les micro-organismes marins utilisent l'enzyme «Rubisco» pour fixer le carbone lors de la photosynthèse. En étudiant les séquences génétiques dans le Rubisco moderne, le professeur Rickaby et son équipe sont retournés en arrière pour étudier le moment où les changements au niveau des conditions ambiantes, par exemple la température et le pCO2, ont provoqué une sélection positive permettant à l'enzyme Rubisco de muter et de s'adapter. Cette étude les aidera à mieux comprendre les implications des rapports isotopiques dans la signalisation du changement climatique, et à renforcer les connaissances de la façon dont ces organismes phytoplanctoniques contrôlent la distribution du carbone dans les océans au fil des périodes géologiques et à l'avenir. La recherche de l'équipe a généré des résultats très intéressants qui seront publiés sous peu. Le projet porte principalement sur les dernières 65 millions d'années, mais les gènes Rubisco ont révélé des signes importants de l'ère précambrienne, il y a entre 0,5 et 1 milliard d'années en arrière. De grands évènements se sont produits à cette époque: l'atmosphère était très différente et en pleine évolution; de grandes glaciations ont eu lieu et ont abouti à un phénomène de «Terre boule de neige»; et à la fin de cette période, il y a 540 millions d'années, le nombre et la diversité des organismes vivants ont explosé, c'est à ce moment que la vie sur Terre s'est réellement développée. Les résultats du projet GRACE ont démontré jusqu'ici que l'histoire retranscrite dans le matériel génétique des organismes vivants pourrait bien permettre aux scientifiques de remonter à un passé bien plus lointain que ce à quoi ils ne s'attendaient. - Source: Professeur Rosalind Rickaby - Coordinateur du projet: Université d'Oxford, Royaume-Uni - Titre du projet: Genetic record of atmospheric carbon dioxide - Acronyme du projet: GRACE - Site web du coordinateur du projet GRACE - Programme de financement du 7e PC (Appel du CER): Subvention de démarrage 2007 - Financement de la CE: 1 650 000 EUR - Durée du projet: 5 ans