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Contenu archivé le 2023-01-01

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Briser les barrières de l'Arctique

Les technologies les plus avancées dans le domaine de la navigation permettent aux pétroliers de naviguer sur l'océan Arctique tout au long de l'année sans l'aide de coûteux brise-glaces. Contexte L'Union européenne recourt de plus en plus souvent à l'importation d'é...

Les technologies les plus avancées dans le domaine de la navigation permettent aux pétroliers de naviguer sur l'océan Arctique tout au long de l'année sans l'aide de coûteux brise-glaces. Contexte L'Union européenne recourt de plus en plus souvent à l'importation d'énergie et la clé de voûte de sa politique vise à diversifier autant que possible les sources d'approvisionnement. Les réserves connues de pétrole et de gaz en Russie septentrionale et dans le secteur russe de l'Arctique sont aussi importantes que celles du Moyen-Orient, et, dans le futur, cette zone est donc destinée à satisfaire une grande partie des besoins européens en termes d'énergie. Cependant, le transport de ces ressources jusqu'aux consommateurs reste un problème majeur. La construction d'oléoducs coûterait excessivement cher, et les variations extrêmes de température qu'ils devront endurer incitent à se poser des questions sur ce qui se passerait s'ils venaient à se rompre, causant des catastrophes écologiques du type de celles qui ont déjà frappé la Russie. La seule alternative pour les compagnies pétrolières consiste à utiliser d'énormes pétroliers, capables d'opérer durant la plus grande partie de l'année dans les eaux gelées de l'Arctique de façon autonome, sans être accompagnés par des brise-glaces. Mais, jusqu'à une époque récente, ces navires n'avaient encore jamais été mis à l'épreuve dans de telles conditions. Structure du partenariat mis en place Le projet «Arcdev» a servi de plate-forme à environ 20 entreprises et instituts de recherche de l'UE et de Russie pour mettre à l'essai leurs systèmes de propulsion, leurs itinéraires et leurs techniques de communication dans l'océan Arctique. Le point culminant du projet fut un voyage organisé durant l'un des hivers les plus rudes dans la région depuis 30 ans. Les résultats préliminaires de 17 programmes différents suggèrent que, grâce à la combinaison de plusieurs technologies, les pétroliers pourront naviguer dans la partie russe occidentale de l'Arctique durant toute l'année, sans devoir recourir à l'appui coûteux des brise-glaces. A plus long terme, la voie arctique est susceptible de devenir une importante route commerciale entre l'Europe et l'Asie. La distance séparant Hambourg du Japon par cette route est d'environ 7000 milles marins (13 000 kilomètres), contre plus de 11 500 milles marins (21 000 kilomètres) en empruntant le canal de Suez. Information S&T sur le projet, impact et résultats Il est déjà assez difficile de manoeuvrer un grand pétrolier transportant des milliers de tonnes de gaz liquide ou de pétrole brut dans des conditions ordinaires. Dans l'Arctique, on a encore moins le droit à l'erreur. Les navires doivent suivre de très près le sillon creusé dans la glace par le premier pétrolier, mais ils doivent également être capables de s'arrêter rapidement dès que celui-ci rencontre le moindre obstacle. Azipod est le nom d'un nouveau système de propulsion, mis au point par l'entrepreneur finlandais Kvaerner Masa-Yards et par ABB Industry - Finlande, qui a démontré sa capacité à fonctionner extrêmement bien dans les conditions de l'Arctique. Les distances nécessaires pour stopper et faire virer un navire équipé de ce système de propulsion correspondent à peu près à sa longueur, ce qui est beaucoup plus court qu'au moyen de systèmes conventionnels. Le système Azipod, souvent couplé à la propulsion par hélices dont sont normalement pourvus les bateaux, offre également une plus grande flexibilité dans la conception même d'un pétrolier brise-glaces. Il peut, par exemple, conserver la proue conçue pour des conditions normales de haute mer et avoir la poupe renforcée pour chasser la glace. Des images de la banquise recueillies par des satellites russes et européens, ainsi que des données et des prévisions météorologiques à long terme, ont été collationnées dans le but de déterminer les meilleurs itinéraires. C'est ce qui a permis au convoi Arcdev d'arriver à destination deux jours avant un autre navire effectuant le même trajet, tout en empruntant un itinéraire beaucoup plus long que ce dernier. De tels gains de temps sont inappréciables pour les compagnies de navigation. Des tests de transmission d'images télévisées ont également été effectués dans le cadre du projet et le convoi a pu capter parfaitement des images transmises depuis Bruxelles. C'est la première fois que l'on essayait de transmettre à une telle distance, dans une région souvent brouillée par des interférences et par des failles dans la couverture des satellites. Or, ces liaisons permettent d'avoir immédiatement accès à un avis médical - ou à d'autres types d'urgences - sur un bateau voguant parfois à des milliers de kilomètres des installations les plus proches.