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Contenu archivé le 2023-03-09

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Le cerveau prend le troisième bras pour de la réalité

Avez-vous jamais souhaité posséder un troisième bras? Des chercheurs en Suède ont découvert un moyen de faire croire aux gens qu'ils possèdent réellement un membre de plus. Sous des conditions en laboratoire contrôlées, les scientifiques ont réussi à duper les gens en leur fai...

Avez-vous jamais souhaité posséder un troisième bras? Des chercheurs en Suède ont découvert un moyen de faire croire aux gens qu'ils possèdent réellement un membre de plus. Sous des conditions en laboratoire contrôlées, les scientifiques ont réussi à duper les gens en leur faisant croire qu'un bras prothétique faisait réellement partie de leur corps. L'étude, publiée dans la revue PLoS ONE, était en partie financée par une subvention du Conseil européen de la recherche (CER) au titre du septième programme-cadre (7e PC). Les scientifiques du cerveau pensaient depuis longtemps que notre image du corps était limitée par notre plan corporel inné et que nous ne pouvions ressentir que la sensation d'avoir une tête, deux bras et deux jambes. Toutefois, une équipe de l'université médicale suédoise du Karolinska Institutet a montré qu'il est possible de faire croire à des volontaires en bonne santé qu'ils possédaient trois bras. Les chercheurs ont demandé aux participants de s'asseoir à une table avec un bras prothétique réaliste placé près de leur bras droit. Les sujets pouvaient voir leurs deux vrais bras et un bras prothétique supplémentaire, composé de caoutchouc. Pour leur faire croire qu'ils possédaient un bras en caoutchouc, les scientifiques ont touché la main droite du sujet et la main en caoutchouc à l'aide de deux petites brosses à un même endroit, en synchronisant les mouvements de la façon la plus parfaite possible. «En effet, un conflit est créé dans le cerveau quant à savoir quel bras droit appartient au corps du participant», expliquait Arvid Guterstam du département de neuroscience du Karolinska Institutet. «On pourrait s'attendre à ce qu'une seule des mains soit considérée à soi, sans doute le bras réel», affirmait-il. «Mais, à notre grande surprise, nous avons découvert que le cerveau résout ce conflit en acceptant les mains droites en tant que parties intègres de l'image corporelle, et les sujets ressentent un troisième bras supplémentaire.» Afin de mettre les résultats à l'essai, les scientifiques ont effectué une série d'expériences sur un total de 154 volontaires en bonne santé, et afin de prouver que le bras prothétique était réellement ressenti en tant que troisième bras, les scientifiques ont «menacé» le bras prothétique ou le bras réel avec un couteau de cuisine. Ils ont ensuite mesuré le degré de transpiration sur la paume dans le cadre de la réaction physiologique à cette provocation. D'après les résultats, les sujets avaient la même réaction de stress que le bras prothétique ou le bras réel ait été menacé, mais seulement aux moments de l'illusion du troisième bras. Il n'y avait donc aucune réaction de stress lorsque le bras droit prothétique était remplacé par un bras gauche ou un pied prothétique. «Dans quatre expériences bien contrôlées, nous avons démontré les conditions minimales requises pour l'élicitation de cette illusion de la main surnuméraire», écrivent les auteurs dans le rapport. «Dans la cinquième et dernière expérience, nous avons montré que l'illusion rapportée ici est qualitativement différente de l'illusion de la main en caoutchouc traditionnelle vu qu'elle est caractérisée par la dépossession de la vraie main et un sentiment plus fort de posséder deux mains droites», ajoutent-ils. «Ces résultats suggèrent que la main artificielle 'emprunte' certains des processus multi-sensoriels qui représentent la main réelle, ce qui conduit à la duplication du toucher et à la possession de deux bras droits.» Selon les scientifiques, l'étude représentait «une avancée majeur car elle conteste l'optique traditionnelle de la morphologie grossière du corps humain en tant que contrainte fondamentale sur ce que nous ressentons comme notre être physique, en montrant que la représentation corporelle peut être facilement mise à jour pour incorporer un membre supplémentaire». Ils espèrent que ces résultats profiteront aux patients en conduisant à la création de nouvelles applications dans la recherche sur la prosthétique. «Il serait possible à l'avenir d'offrir à une victime de crise cardiaque, dont un côté du corps a été paralysé, un bras prothétique pouvant être utilisé et ressenti comme sien, le bras paralysé demeurant toutefois dans le champ de vision corporelle du patient», affirmait le chef de l'étude Henrik Ehrsson. «Il est également concevable que les gens possédant des conditions de travail très exigeantes puissent bénéficier d'un bras supplémentaire, tels que les pompiers au cours d'opérations de sauvetage, ou dans le domaine du paramédical.Pour de plus amples informations, consulter: Karolinska Insititutet http://ki.se/?l=en PLoS ONE http://www.plosone.org/home.action

Pays

Suède

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