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Produire plus de blé avec moins d'engrais

Dans le cadre d'une étude financée par l'UE, des chercheurs sont parvenus à faire pousser des plantes à partir de rhizobactéries afin d'améliorer les rendements des variétés de blé les plus performantes au Royaume-Uni. L'agriculture moderne implique d'utiliser moins d'engrais ...

Dans le cadre d'une étude financée par l'UE, des chercheurs sont parvenus à faire pousser des plantes à partir de rhizobactéries afin d'améliorer les rendements des variétés de blé les plus performantes au Royaume-Uni. L'agriculture moderne implique d'utiliser moins d'engrais et d'obtenir des cultures de meilleure qualité. Le projet RHIBAC («Rhizobacteria for reduced fertiliser inputs in wheat») a reçu 2 millions d'euros au titre du domaine thématique «Qualité et sécurité alimentaire» du sixième programme-cadre (6e PC). Les recherches, menées sur quatre années, ont montré que l'inoculation de rhizobactéries dans les cultures dans l'hémisphère Nord pourrait permettre de remplacer 50 kilogrammes par hectare de fertilisants azotés utilisés normalement pour la production de blé. Le directeur du projet RHIBAC, le professeur Nicolaus von Wirén de l'Universität Hohenheim en Allemagne, expliquait qu'il y a plus de 30 ans que les chercheurs étudient l'application de rhizobactéries promotrices de croissance des plantes (PGPR - plant growth-promoting rhizobacteria) dans les cultures de blé et de maïs, mais ne sont jamais parvenus à des taux de réussite et de reproductibilité très convaincants. Le professeur von Wirén déclarait que les résultats de l'équipe pourraient constituer une véritable révolution, mais ajoutait rapidement qu'ils devaient tout d'abord être validés en fonction de toute une gamme de conditions et d'environnements avant de pouvoir quantifier la véritable valeur des économies. «Nous sommes cependant ravis des progrès que nous avons réalisé au cours des quatre dernières années, sachant que nos résultats ont permis de rapprocher de la réalité commerciale les PGPR, au potentiel très prometteur pour les céréaliers européens. Plus particulièrement, nous sommes parvenus à beaucoup mieux comprendre la façon dont ces microbes du sol de grande valeur fonctionnaient et comment ils pouvaient être utilisés dans les systèmes de production moderne», ajoutait-il. Une grande partie des travaux révolutionnaires générés par le projet RHIBAC ont été effectués dans le cadre d'essais sur site du projet dans le comté de Wiltshire, au Sud-ouest de l'Angleterre. Au total, quatre variétés modernes de blé ont été introduites dans l'exploitation agricole (Robigus, Viscount, Alchemy, Oakley) et ont produit différents niveaux de fertilisation azotée, et quatre souches de RHIBAC ont été incorporées aux graines lors de la semence. En moyenne, les résultats des quatre variétés ont fourni un rendement de 0,70t/ha (tonnes/hectare) ou une croissance de 6% sur 2 essais distincts lorsque des rhizobactéries spécifiques étaient ajoutées à un régime normal d'engrais. Lorsque ces résultats ont été comparés aux contrôles des niveaux d'azote, les chercheurs ont constaté que l'inoculation bactérienne équivalait à entre 50 et 100 kilogrammes d'azote par hectare (kg N/ha). «Ces résultats sont très encourageants pour le projet», expliquait M. Colin Lloyd de Masstock Arable Research au Royaume-Uni, un partenaire du projet. «Si l'on considère que les souches de RHIBAC peuvent remplacer 50 kg N/ha, cela signifie des économies annuelles de 225 000 tonnes de nitrate d'ammonium sur nos 1,85 million d'hectares au Royaume-Uni pour le blé d'hiver uniquement.» M. Lloyd ajoutait que les chercheurs de l'université Yeditepe en Turquie, un partenaire de RHIBAC, avaient mesuré les améliorations en termes d'absorption de micronutriments et de rendement de grains dans des essais parallèles. «Un autre facteur révélateur, peut-être, est que nous avons commencé à constater des résultats importants du point de vue statistique depuis que nous nous sommes plus concentrés dans nos essais sur les bactéries censées avoir une action davantage portée sur la solubilité du phosphate que sur celles fixant l'azote», ajoutait M. Lloyd. «Nous avons enregistré ces améliorations pendant un hiver durant lequel les températures du sol étaient extrêmement basses, ce qui laisse à penser que les insectes se sentaient tout à fait dans leur élément dans un climat froid et tempéré.» Les résultats de cette découverte se traduiront par des économies pour les entreprises, la production, le transport et l'utilisation, et M. Lloyd expliquait que cela contribuerait également à atteindre les objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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