La récupération des eaux de pluie pour l'agriculture sub-saharienne
Les technologies de récupération de l'eau augmentent la productivité et la sécurité alimentaire tout en limitant l'érosion et en favorisant l'humidification des sols. Dans les zones arides et semi-arides en Afrique sub-saharienne, la récolte des eaux de pluie est un moyen particulièrement important pour l'agriculture pluviale et le développement rural en général, contribuant de ce fait à réduire la pauvreté et les situations de famine. Un consortium d'institutions d'Afrique et d'Europe a renforcé ce domaine de recherche via le projet WHATER (Water harvesting technologies revisited: potentials for innovations, improvements and upscaling in sub-Saharan Africa), financé par l'UE. Les partenaires du projet ont utilisé des études de cas situées dans quatre pays d'Afrique afin de définir des directives de récupération de l'eau par-delà les frontières économiques et environnementales. Les chercheurs ont revisité les sites d'étude de 10 pays d'Afrique, afin d'évaluer les lacunes dans les connaissances et les besoins actuels. Cette seconde étude a révélé que les développements en matière de récupération de l'eau avaient été importants pendant cette période et qu'un nouveau mode de récupération des eaux pluviales faisait son apparition en Afrique. Cependant, les pratiques de récupération différaient largement selon les régions et les tentatives de mécanisation avaient pour la plupart, échouées. Le consortium a tenté d'atteindre ses objectifs en associant renforcement des capacités, recherche, et activités de diffusion et d'intervention sur le terrain. Le potentiel et la durabilité de l'agriculture pluviale en sont ressortis significativement renforcés en Afrique au travers des technologies de récupération de l'eau tant traditionnelles que celles apportées par le projet. La production et la sécurité alimentaire ont également bénéficié de ces améliorations garantissant que les nouvelles technologies de récupération soient celles qui répondent aux besoins de la population et soient appropriées dans une grande variété de situations. Les partenaires ont également développé des méthodes de mise à l'échelle permettant la diffusion et le partage de connaissances qui ne doivent pas rester isolées. Les ressources des communautés rurales s'en trouvent par ailleurs mieux garanties grâce au renforcement de systèmes agricoles plus résilients. Ceci permet aux familles exploitantes de se diversifier dans d'autres formes d'agriculture plus adaptées à un environnement en mutation. Un investissement dans la récupération d'eau dans les zones d'agriculture rurale pourrait s'avérer rentable si l'on encourageait les agriculteurs de subsistance à cultiver des cultures commerciales. Néanmoins, ce faisant, les partenaires du projet ont découvert qu'il était essentiel d'aborder les contraintes financières auxquelles les agriculteurs étaient confrontés lorsqu'ils adoptaient des technologies de récupération de l'eau. Ces travaux devraient permettre l'adoption pérenne des technologies TRE les plus prometteuses en s'assurant qu'elles répondent réellement aux besoins de la population locale. La plus grande viabilité des cultures pluviales de l'Afrique sub-saharienne contribuera ainsi au renforcement de la sécurité alimentaire et à lutter contre la pauvreté.
Mots‑clés
Afrique sub-saharienne, technologies de récupération de l'eau, récupération des eaux de pluie, WHATER, agriculture pluviale
