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La résistance à la multithérapie menace les efforts effectués pour éradiquer le paludisme

Avec 300 à 500 millions de victimes du paludisme par an, cette maladie tropicale débilitante demeure un problème mondial. Le traitement actuel par combinaison de plusieurs médicaments est généralement toujours efficace, mais des signes récents de résistance présentent un nouve...

Avec 300 à 500 millions de victimes du paludisme par an, cette maladie tropicale débilitante demeure un problème mondial. Le traitement actuel par combinaison de plusieurs médicaments est généralement toujours efficace, mais des signes récents de résistance présentent un nouveau défi pour les scientifiques. Le paludisme constitue un enjeu majeur en Afrique, en particulier, où la résistance aux médicaments a généré un taux de mortalité plus élevé que d'habitude dans les années 1990. Cependant, le Dr Henk Schallig de l'Institut royal tropical (KIT) aux Pays-Bas espère pouvoir empêcher cette situation de se reproduire. Les résultats du projet de cinq ans MALACTRES, financé par l'UE à hauteur de près de 3 millions d'euros laissent penser que c'est possible. La recherche a porté sur la multirésistance aux médicaments contre le paludisme sous thérapie combinée à base d'artémisinine (TCA). L'équipe de chercheurs a évalué les marqueurs génétiques spécifiques et a travaillé sur des diagnostics innovants, simples et rapides. Le Dr Schallig explique: «Beaucoup de médicaments censés traiter le paludisme sont réputés inefficaces, en particulier dans les zones rurales d'Afrique. Il est donc urgent de trouver des traitements alternatifs plus abordables, sûrs et efficaces. La TCA est actuellement au coeur de tous les traitements. Elle est efficace mais comporte quelques risques à cause de la résistance émergente. C'est pourquoi nous avons développé des outils sensibles permettant une détection rapide du paludisme et de se pencher sur la résistance croissante des parasites aux médicaments antipaludiques existants». Le projet a été en mesure d'examiner l'existence de gènes de résistance spécifiques associés à une transmission accrue du parasite après le traitement. Les essais cliniques ont été soutenus par sept institutions à travers l'Europe et l'Afrique qui ont contribué à améliorer le diagnostic et le traitement du paludisme. Des essais de TCA ont récemment été effectués au Kenya et au Burkina Faso et l'impact des différents gènes sur la prévalence, la longévité et la transmission du parasite a été évalué. Le consortium de recherche MALACTRES a également développé des tests de diagnostic moléculaire basés sur la réaction en chaîne par polymérase (PCR). La PCR est une méthode relativement rentable et simple pour le diagnostic rapide des maladies, l'identification des bactéries et des virus et la réalisation d'autres formes d'identification génétique. Elle a été utilisée, dans ce cas, pour détecter toutes les espèces de parasites connues directement dans le sang des personnes potentiellement infectées, via des tests sur le terrain au Nigeria et au Kenya. D'autres tests permettant d'identifier et de diagnostiquer la présence de souches résistantes du parasite du paludisme, en particulier du plasmodium falciparum, ont également été développés. Les études cliniques ont constitué une partie importante de ce projet, bien que le Dr Schallig souligne avoir eu certains défis à relever: «Le changement climatique a retardé nos études, car en Afrique, où l'évolution des conditions météorologiques a une incidence sur les saisons des pluies, il est plus difficile de prédire à quel moment la transmission du paludisme peut se produire. Il est désormais difficile de prévoir les modes de transmission et les populations d'Afrique de l'Est commencent à se plaindre qu'il fait trop froid!» Malgré cette complication, l'étude MALACTRES contribuera énormément à la lutte contre la résistance aux médicaments en fournissant de précieuses informations concernant les marqueurs génétiques impliqués dans le processus. Bien que le projet se termine cet été, l'équipe espère pouvoir continuer ses recherches à partir des connaissances acquises et poursuivre la lutte pour l'éradication du paludisme. Dr Schallig explique vouloir conserver la «marque» MALACTRES. Le projet cherche à obtenir un financement supplémentaire afin de s'assurer que les tests soient disponibles et d'étudier plus profondément l'origine de la résistance à la TCA. «Le consortium s'est également engagé à publier nos résultats de recherche et un certain nombre de publications à grande échelle apparaîtra une fois le projet terminé» conclut-il.Pour de plus amples informations, consulter: MALACTRES http://www.malactres.eu

Pays

Pays-Bas

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