Des chercheurs de l’Université de Grenade ont confectionné la première carte des failles actives de L’Arc de Gibraltar, qui aidera à prévenir les possibles tremblements de terre
L’Afrique et l’Europe s’approchent petit à petit, à raison de quatre millimètres chaque année d’après une direction de convergence vers le nord-est. La position et la géométrie de la limite entre les deux plaques (africaine et euro-asiatique) ne sont pas connues avec exactitude, mais sont situées dans l’Arc de Gibraltar, une zone d’intense activité sismique mais qui, cependant, n’a pas été étudiée en profondeur jusqu’à maintenant. Un groupe de chercheurs de l’ et du de l’Université de Grenade [ http://www.ugr.es ] a défini pour la première fois les propriétés physiques et mécaniques de l’écorce terrestre (dans sa zone la plus superficielle, jusqu’à 30 kilomètres de profondeur, où se produisent les tremblements de terre de grande magnitude). Leur travail a permis de déterminer pour la première fois où se trouvent exactement les failles actives qui existent dans l’Arc de Gibraltar, qui sont à l’origine des mouvements sismiques, en obtenant une importante information géologique et géophysique qui pourrait aider à déterminer les régions où la probabilité des tremblements de terre est grande. L’auteur de cette recherche est , dont la thèse de doctorat “Sismicité, rhéologie et structure thermique de l’écorce de l’Arc de Gibraltar” (Sismicidad, reología y estructura térmica de la corteza del Arco de Gibraltar) a été dirigée par le professeur et . Son étude – qui rentre dans le cadre du projet (Système d’Arc de Gibraltar : processus géodynamiques actifs dans les marges Sud-Ibériques), de l’Institut Andalou des Sciences de la Terre – a réalisé la radiographie la plus complète, jusqu’à maintenant, des failles de la mer d’Alborán. Les chercheurs ont défini une région d’intense déformation où le mouvement relatif des blocs se produit au moyen des failles de décrochement senestre, appelé “système de failles Transalborán”, qui va de Murcie (Espagne) jusqu’Al-Hoceima (Maroc). L’autre grande faille de l’Arc de Gibraltar – qui croise perpendiculairement l’antérieure –passe de Malaga jusqu’à la côte d’Algérie, et reçoit le nom de Nerja-Yusuf. Fernández et Soto affirment qu’au niveau géologique, le sud de la Péninsule Ibérique et le nord d’Afrique fonctionnent d’une manière similaire. Pour définir la manière dans laquelle l’Arc de Gibraltar est en train de se déformer par la poussée des plaques, les chercheurs ont étudié des puits pétroliers, en analysant les déformations qui sont les conséquences de ces forces. La thèse de doctorat de Fermín Fernández Ibáñez peut aider à prévenir des désastres naturels comme celui d’Indonésie en 2004, quand un tsunami a emporté plus de 300 000 personnes et a enterré sous l’eau des villes entières. Néanmoins, l’auteur de ce travail affirme que, même s’il a une intense activité sismique et les mouvements des failles pourraient provoquer aussi les tsunamis, il serait presque impossible qu’un phénomène de telle envergure arrive dans l’Arc de Gibraltar. Le travail réalisé à l’UGR [ http://www.ugr.es ] a établi, pour la première fois, un lien entre la température de l’écorce terrestre et l’activité sismique. Ils ont constaté que dans les zones géographiques dont les températures sont plus élevées, la probabilité que des tremblements de terre se produisent est beaucoup plus petite que dans les zones où la température est plus basse. Pour cette raison, la région qui se trouve à l’ouest de Sierra Nevada et Al-Hoceima dans l’Arc de Gibraltar est la zone la plus sismique – basse température de l’écorce terrestre -, alors que la zone d’Almeria et la région orientale de la mer d’Alborán sont celles qui moins probablement souffriront de mouvements de terre intenses - . Les résultats de cet intéressant travail ont été publiés dans les plus prestigieuses revues scientifiques, comme “Journal of Geophysical Research” ou “Tectonics”. Le groupe de recherche auquel appartiennent les deux chercheurs fait partie de , un important projet qui prétend créer un réseau sismique temporaire à large-bande sans précédent en Espagne, composé d’un minimum de 80 stations sismiques espacées de 50-60 kilomètres et qui donnera lieu à une couverture simultanée et homogène dans différentes régions. Topo-Iberia créera, en plus, le plus grand réseau de GPS qui n’a jamais existé en Espagne.
Mots‑clés
Failles, Arc de Gibraltar
Pays
Espagne