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Contenu archivé le 2023-03-24

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Pourquoi le maintien du multilinguisme est meilleur pour l'intégration sociale

Une récente étude a rejeté l'idée que le fait de réduire le nombre de langues officielles de l'UE serait efficace, productif et favorable à l'insertion. Cette étude estime plutôt qu'une telle politique exclurait environ quatre européens sur cinq, car ils ne pourraient comprendre la substance des informations officielles de l'UE.

Le Dr Michele Gazzola, qui a travaillé en collaboration étroite avec le projet LAPO (Language Policy and Linguistic Justice in the European Union) financé par l'UE, estime qu’unifier le nombre officiel de langues européennes devrait être refusé car cela conduirait à une division sociale et à l'exclusion linguistique de millions de citoyens européens. De 24 à une (ou trois)? L'étude répondait à un argument de plus en plus utilisé ces dernières années, selon lequel l'UE devrait définitivement asseoir l'anglais comme langue dominante du continent, les commentateurs les plus radicaux soutenant même qu'il devrait devenir la seule langue officielle de l'UE (peut-être sans tenir compte du récent vote pour le Brexit). Des observateurs moins radicaux ont plutôt plaidé pour une politique trilingue basée sur l'anglais, le français et l'allemand. Eurostat a consulté près de 170 000 résidents de 25 états membres de l'UE, afin d'évaluer leurs compétences linguistiques. Se basant sur ces données, l'étude a montré que si l'anglais devenait la seule langue officielle de l'UE, 45 % de ses résidents ne pourraient pas accéder aux documents juridiques, aux sites web institutionnels de l'UE et à la retransmission des débats du Parlement européen, car ils ne comprennent pas cette langue. En substance, ils seraient linguistiquement exclus, ce qui peut être considéré comme une forme de privation des droits politiques. D'autre part, lorsqu'on prend en compte les résidents de l'UE qui ne sont pas des locuteurs natifs ou qui ne maîtrisent pas l'anglais, la proportion des résidents qui auraient des difficultés à comprendre les documents politiques et juridiques de l'UE s'élève à 79 %. Cela représente quatre européens sur cinq. Ainsi, contrairement à la croyance répandue, la maîtrise de l'anglais n'est pas une compétence de base en Europe, même chez les jeunes adultes. En effet, plus de 30 % des personnes interrogées âgées de 25 à 34 ans n'ont aucune connaissance en anglais. Ce chiffre est inférieur à la moyenne de 45 %, mais 74 % des personnes appartenant à ce groupe d'âge ne parlent pas couramment cette langue. Cela correspond environ à la moyenne pour la population totale, qui est de 79 %. En bref, ces chiffres indiquent que les jeunes sont plus susceptibles de parler des langues étrangères que leurs aînés, mais cela ne veut pas dire qu'ils les maîtrisent mieux. Même si elle est moins drastique, une politique linguistique de l'UE qui serait basée sur l'anglais, le français et l'allemand aurait également un important effet d'exclusion, selon l'indicateur utilisé, car elle exclurait en effet entre 26 % et 49 % des résidents, ces pourcentages augmentant considérablement après le départ du Royaume-Uni de l'UE. Conserver le multilinguisme A contrario, l'étude estime que le multilinguisme est non seulement la politique la plus efficace pour que l'UE transmette des informations à ses citoyens, mais qu'il s'agit également de la seule politique réellement intégrative. Représentant 1 % du budget de l'UE, il s'agit également d'une politique rentable. Une réduction du nombre de langues officielles de l'UE aurait des effets régressifs, en particulier pour les citoyens européens les moins éduqués (17 % des personnes interrogées ayant suivi des études universitaires n'ont pas de connaissances en anglais, contre 47 % des personnes n'ayant fait que des études secondaires). Une réduction du nombre des langues officielles de l'UE frapperait donc les Européens les plus pauvres, les résidents appartenant à la tranche de revenu la plus élevée étant plus susceptibles de parler des langues étrangères que ceux se trouvant dans la tranche la plus basse. Les mouvements et partis eurosceptiques ont le vent en poupe en Europe et il n'a peut-être jamais été aussi urgent pour l'UE de s'assurer qu'elle peut communiquer efficacement avec tous ses citoyens, en utilisant leur langue maternelle. Pour cela, il doit y avoir un soutien politique clair pour une politique linguistique intégrative favorisant clairement le multilinguisme. Pour plus d'informations, veuillez consulter: site web du projet

Pays

Allemagne

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