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INSIDDE: dévoiler l'histoire authentique de l'art grâce à un scanner fonctionnant au graphène

Les conservateurs de musée, les restaurateurs d'œuvres d'art, les archéologues et le grand public pourront bientôt en apprendre davantage sur les peintures et autres objets historiques grâce à un projet de l'UE totalement innovant dans l'analyse non invasive d' objets d'art grâce à un scanner fonctionnant au graphène.

Les chercheurs du projet INSIDDE, qui a bénéficié d'un investissement de 2,9 millions euros du programme de recherche sur les TIC au titre du 7e PC, ont mis au point un scanner au graphène capable d'effectuer une analyse non invasive sous la surface d'une peinture ou la couche de poussière recouvrant un objet ancien déterré dans un site archéologique. «En plus de révéler d'éventuelles esquisses initiales ou peintures cachées sous le tableau analysé, le scanner, ainsi que les techniques de post-traitement, nous permettront d'identifier et de distinguer les coups de pinceau afin de comprendre le processus créatif», explique Javier Gutiérrez, de la société technologique espagnole responsable du projet, Treelogic. Analyser les œuvres d'art sans occasionner de dégâts Le défi dans ce domaine consiste à développer des technologies avancées pour l'analyse non invasive des œuvres d'art pour minimiser les dégâts potentiels. Ainsi, les solvants sont progressivement remplacés par des procédés laser pour enlever la poussière et le vernis des peintures. Les bactéries calcifiantes sont utilisées pour combler les fissures dans des sculptures. Mais le projet INSIDDE passe à l'étape supérieure en utilisant les ondes térahertz, la bande de fréquence se situant entre les micro-ondes et l'infrarouge dans le spectre des ondes électromagnétiques. Avant la découverte du graphène, considéré comme l'un des matériaux du futur, il était difficile de générer un rayonnement térahertz pour obtenir une précision élevée. Dans cette application, le graphène agit comme multiplicateur de fréquence et permet aux scientifiques de découvrir des caractéristiques jusqu'alors cachées comme la mise en relief des coups de pinceau, les pigments et tout autre défaut, sans endommager l'œuvre. Malgré l'utilisation répandue des rayons X et de la réflectographie infrarouge pour ce genre d'étude, ces méthodes chauffent l'objet et ne peuvent pas atteindre les couches intermédiaires entre le gesso et le vernis dans les peintures, ou l'argile ou tout autre élément caractéristique des objets en céramique. En revanche, le système INSIDDE, exploitant les fréquences térahertz, se concentre sur ces couches intermédiaires et n'induit donc pas de réchauffement. Associé à un scanner traditionnel pour le balayage des couches supérieures de l'œuvre d'art, il peut générer de manière non invasive des données 3D complètes et traiter ces données d'une manière totalement innovante afin d'extraire et interpréter des caractéristiques invisibles à l'œil nu. INSIDDE développe cette technologie pour en faire profiter également le grand public. Les modèles numériques 2D et 3D produits seront téléchargés sur le réseau Europeana. L'objectif du projet est de permettre aux musées régionaux et locaux d'exploiter ces résultats en les mettant à disposition du public via une application pour smartphones ou tablettes. L'application est actuellement testée chez l'un des partenaires, le Musée des Beaux-Arts des Asturies, à Oviedo, en Espagne. En scannant l'œuvre d'art, le visiteur peut découvrir les différentes couches de peinture et obtenir des informations complémentaires et même des fichiers audio. Des résultats inattendus Bien que le scanner soit toujours en phase d'essai et d'étalonnage, les participants au projet ont déjà dévoilé quelques résultats prometteurs. Marta Flórez, du Musée des Beaux-Arts des Asturies, explique: «En utilisant le prototype, nous avons pu distinguer nettement les différents pigments, ce qui, dans certains cas, évite d'effectuer une incision dans la peinture pour découvrir les matériaux et pigments employés». Le prototype est également testé sur quelques poteries récemment déterrées, datant du IIIe siècle, provenant du musée historique régional de Stara Zagora, en Bulgarie. À la fin du projet en décembre 2015, le consortium envisage notamment de mettre cette solution économique au service des petits musées régionaux et locaux ne disposant pas d'un département de restauration d'œuvres d'art de sorte qu'ils puissent, comme les grands musées, faire des découvertes importantes concernant leurs collections. Lien vers le site web du projet Liens vers des articles connexes sur CORDIS

Mots‑clés

INSIDDE, art, restauration, scanner, graphène, UE, Union européenne, Commission européenne, CORDIS, pigments, térahertz