Réfléchir à la méditation de pleine conscience
Les bénéfices cliniques de la méditation de pleine conscience ont été prouvés chez les patients souffrant de stress et de troubles émotionnels tels que l'anxiété, la dépression ou de douleurs chroniques. Toutefois, les mécanismes neurobiologiques impliqués dans ce processus restent mal compris. Sous l'égide du projet ATTENTION REGULATION (Regulatory effects of mindfulness meditation on attention and epilepsy: Behavioral, clinical, and neuronal correlates), des chercheurs ont évalué l'impact de la méditation sur le contrôle cognitif. Des techniques telles que l'électroencéphalographie (EEG), l'électrocardiogramme et le cortisol salivaire ont été utilisées dans le cadre de ces études. Les chercheurs ont enregistré des EEG en état de veille et de sommeil, ainsi que dans l'épreuve Go/No-Go pour mesurer l'inhibition de réponse et la conscience des erreurs. À des fins de comparaison avec des participants méditants de long terme (MLT), des participants méditants pour la première fois (MPF) ont été inclus dans l'étude. L'analyse des données a révélé des modifications mesurables dans l'activité spontanée du cerveau chez les MLT. De manière importante, les résultats suggèrent que les activités dans la bande gamma de l'EEG au cours du sommeil pourraient représenter une mesure sensible des effets plastiques sur la longue durée de la formation méditative sur la fonction cérébrale. Les rythmes de clignements spontanés des yeux sont une mesure secondaire non-invasive de l'activité centrale de la dopamine. Les variations du rythme de clignements spontanés des yeux ont été liées aux fonctions cognitives telles que l'errance d'esprit, la flexibilité cognitive et l'attention, fonctions qui sont également affectées par la méditation. La mesure des rythmes de clignements spontanés des yeux a montré que les MLT clignaient des yeux moins fréquemment, et avec un schéma de clignement différent, que les MPF. Cela semble suggérer que la pratique de la méditation induit des modifications durables du fonctionnement dopaminergique nigrostrié de base. Finalement, les résultats de l'étude ont permis d'identifier de nouveaux marqueurs EEG et psychophysiques des pratiques de méditation. Les résultats ont également démontré que la méditation tout au long de la vie induit des modifications neuroplastiques dans les circuits cérébraux, comme le montrent les modèles d'EEG de l'éveil et du sommeil des mouvements oculaires non rapides. Les activités du projet ATTENTION REGULATION ont fait l'objet de publications dans des magazines scientifiques de grand renom en anglais et en français, ainsi que dans des revues à fort impact. Les outils et les marqueurs pourraient servir à évaluer l'efficacité des interventions cliniques basées sur la pleine conscience.
Mots‑clés
Méditation de pleine conscience, contrôle cognitif, attention, épilepsie, formation méditative, fonction du cerveau
