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"European DataGrid": un pas de plus vers la réalité

Le projet EDG (European DataGrid), qui promet aux scientifiques une puissance de calcul informatique sans précédent leur permettant de s'attaquer à des défis majeurs tels que la modélisation du changement climatique ou l'analyse du génome, a connu une avancée substantielle. A...

Le projet EDG (European DataGrid), qui promet aux scientifiques une puissance de calcul informatique sans précédent leur permettant de s'attaquer à des défis majeurs tels que la modélisation du changement climatique ou l'analyse du génome, a connu une avancée substantielle. Avec la dernière génération d'intergiciels - logiciels permettant à une grille ("Grid") d'ordinateurs de travailler ensemble sans anicroches - faisant passer le calcul en réseau au stade de l'exécutabilité, le calcul informatique à l'échelle mondiale pourrait tendre davantage vers la réalité. Markus Schulz, un des responsables du développement de logiciels au CERN, d'expliquer: "cette version va propulser le projet EDG de l'étude de laboratoire dans le monde réel". L'EDG est un projet financé par l'Union européenne. Il est piloté par le CERN, conjointement avec cinq autres partenaires principaux et quinze partenaires associés. Il réunit les agences de recherche européennes de premier plan suivantes: l'Agence spatiale européenne (ESA), le Centre National de la Recherche Scientifique français (CNRS), l'Institut national de physique nucléaire italien (Istituto Nazionale di Fisica Nucleare - INFN), l'Institut national de physique nucléaire et de physique des hautes énergies néerlandais (Nationaal Instituut voor Kernfysica en Hoge-Energie Fysica - NIKHEF) et le Conseil de recherche en physique des particules et en astronomie britannique (Particle Physics and Astronomy Research Council - PPARC). L'un des principaux objectifs du projet, qui a démarré il y a environ deux ans, est d'aller au-delà de la phase de recherche-développement (R&D) en apportant la preuve de "l'exécutabilité" d'une grille de calcul. Au-delà de la preuve de principe, cette exécutabilité doit s'illustrer par le déploiement d'une ressource stable dont ont besoin les scientifiques européens. Il s'appuie à la fois sur les logiciels antérieurement conçus dans le cadre du projet EDG et sur des logiciels libres ("open source") déjà établis. Conçue à partir d'éléments d'un set d'outils permettant le développement de logiciels de grilles de calcul connu sous le nom de Globus 2.2 la nouvelle version améliore grandement le transfert de fichiers volumineux, offrant un meilleur traçage des applications lorsqu'elles tournent sur le "Grid" et une plus grande stabilité du système d'information. Plusieurs caractéristiques clés d'exécution ont été ajoutées, telles qu'un accès simplifié aux systèmes de stockage de masse, un mécanisme plus aisé d'installation des logiciels et des fonctions plus conviviales de soumission de tâches. Le logiciel est en cours d'installation sur des centaines d'ordinateurs, constituant le banc d'essai opérationnel EDG, une des infrastructures Grid les plus vastes et les plus sophistiquées développée dans le monde. Limité initialement à cinq pays européens, le banc d'essai a été récemment élargi à une vingtaine de sites à travers de l'Europe, notamment en Pologne, République tchèque, Espagne, Portugal, Allemagne et pays nordiques. L'interopérabilité avec l'infrastructure Grid développée aux USA a également été démontrée et de nouveaux sites en Asie, en Russie et au Canada viendront bientôt s'ajouter au banc d'essai. La connexion des différents noeuds européens est rendue possible par le projet GEANT, un réseau de communication informatique de premier plan co-financé par l'UE, reliant plus de 30 pays d'Europe à des vitesses allant jusqu'à 10 gigaoctets par seconde. Le projet EDG fournira l'un des premiers grands tests en stade d'exécution de cet imposant réseau. EDG et GEANT collaborent sur des questions telles que la rapidité, la fiabilité et les capacités de contrôle soulevées par les applications tournant sur le banc d'essai EDG. Le banc d'essai d'exécution de l'EDG sera utilisé par les milieux scientifiques pour effectuer des recherches dans trois domaines clés: l'exploration du génome, l'observation de la Terre et la physique des hautes énergies. Dans ce dernier domaine, les physiciens travaillant au CERN se fient à la technologie Grid pour résoudre l'immense défi informatique auxquels les confrontera la mise en service du LHC (Large Hadron Collider - grand collisionneur à hadrons) - le plus puissant instrument jamais construit pour étudier les propriétés de la matière. Les expériences menées au LHC généreront quelque 10 pétaoctets de données chaque année, soit l'équivalent de 16 millions de CD-Rom. Le défi que constituent le stockage et l'analyse de telles masses de données n'est pas mince. Le professeur Alois Putzer, de l'université d'Heidelberg, assumant l'organisation du calcul informatique mondial pour l'expérience Atlas réalisée au LHC déclare: "Nous nous félicitons que le projet enfante déjà un intergiciel Grid au stade de l'exécutabilité. Cela va nous permettre de démarrer les tests réguliers pour nos besoins informatiques extrêmement poussés sur une véritable infrastructure Grid et pourrait avoir un impact important sur la manière dont nous allons concevoir nos centres de calcul répartis à travers le monde et l'accès aux données".