Le ministre français délégué à la Recherche lance un nouveau projet européen sur les écosystèmes marins
Le récent rapport des Nations Unies sur l'état de la planète a révélé que 60 pour cent des écosystèmes permettant la vie sur Terre étaient dégradés - un constat alarmant, particulièrement en ce qui concerne les écosystèmes marins, qui jouent un rôle primordial dans la régulation du climat, déclare le ministre français délégué à la Recherche, M. François d'Aubert. S'exprimant à l'occasion du lancement d'un nouveau projet sur les écosystèmes marins relevant du Sixième programme-cadre (6e PC), M. d'Aubert a salué le projet EUR-OCEANS qui se consacrera à l'évolution des écosystèmes marins face au changement climatique et aux problèmes de la pêche, notamment en développant des outils de modélisation avancée. "Ce réseau d'excellence se saisira des problématiques globales et régionales, permettant, à moyen terme, de fournir des orientations essentielles pour la politique européenne de la pêche en l'articulant avec une logique de développement durable", a expliqué M. d'Aubert. "L'activité humaine exerce une telle pression sur les fonctions naturelles de la planète que la capacité des écosystèmes à répondre aux demandes des générations futures ne peut plus être considérée comme acquise", a ajouté le ministre. "L'apport des scientifiques apparaît donc comme essentiel, afin d'anticiper les évolutions majeures, de les étudier lorsqu'elles surviennent, et de concevoir, avec les pouvoirs publics, les principales orientations devant être mises en oeuvre pour le futur." La Commission européenne octroie dix millions d'euros sur quatre ans au projet EUR-OCEANS, qui réunit 160 scientifiques de 66 instituts de recherche et universités de 25 pays. Les recherches qui y seront menées concerneront aussi bien l'Atlantique nord et ses mers adjacentes (Méditerranée et Baltique), que les océans polaires (Arctique et Antarctique), ou les systèmes d'upwelling côtiers du Portugal à l'Afrique du Sud. EUR-OCEANS a pour objectif une mise en réseau globale, apte à susciter l'intégration durable d'organismes de recherche européens se consacrant aux questions du changement planétaire et des écosystèmes marins pélagiques et à d'autres disciplines scientifiques fondamentales. Trois milieux de recherche travaillant traditionnellement séparément vont se trouver désormais réunis grâce à ce projet: celui des écosystèmes pélagiques, celui de la biogéochimie et celui de l'approche des ressources marines par les écosystèmes. Les programmes de recherche seront progressivement intégrés en vue de "développer des modèles d'évaluation et de prévision des impacts du climat et des forces anthropogènes sur la dynamique (structure, fonctionnement, diversité et stabilité) du réseau trophique des systèmes pélagiques en haute mer", expliquent les partenaires associés au projet. "Le réseau EUR-OCEANS constitue un exemple remarquable de ce qu'il faut faire pour contribuer concrètement et activement à la construction de l'Espace européen de la Recherche. Il vous appartient dès maintenant de réfléchir aux mesures à prendre pour assurer l'intégration durable des activités de recherche au niveau européen dans ce domaine de l'évolution des écosystèmes marins et des pêches", a fait valoir M. d'Aubert en conclusion de la conférence de lancement de ce projet.
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France