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Contenu archivé le 2023-03-02

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Une étude met en lumière les bénéfices apportés par les poissons non indigènes

D'après une nouvelle étude, la majorité des poissons non indigènes introduits dans les habitats d'eau douce font plus de bien que de mal. L'auteur, le Dr Rodolphe Gozlan de l'université de Bournemouth au Royaume-Uni, déclare que les dangers minimes associés à l'introduction de...

D'après une nouvelle étude, la majorité des poissons non indigènes introduits dans les habitats d'eau douce font plus de bien que de mal. L'auteur, le Dr Rodolphe Gozlan de l'université de Bournemouth au Royaume-Uni, déclare que les dangers minimes associés à l'introduction de nouvelles espèces sont souvent surévalués; il appelle donc à un débat crucial sur les menaces réelles posées par les poissons non indigènes. Les travaux, financés par l'UE, sont publiés dans la revue Fish and Fisheries. Le Dr Gozlan a analysé les données offertes par l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et FishBase sur 103 espèces de poissons non indigènes d'eau douce introduites dans le monde. Ses découvertes ont montré que l'impact écologique de plus de la moitié de ces espèces n'était pas nuisible sur leur nouvel environnement. De plus, le risque d'impact écologique suivant leur introduction était inférieur à 10% pour la plupart (84%) des espèces étudiées. Parmi les introductions ayant apporté de nombreux bénéfices, citons la truite arc-en-ciel d'Amérique du nord, le poisson-loup d'Afrique et la carpe d'Asie en Europe. Par ailleurs, les espèces introduites considérées comme nuisibles aux écosystèmes, telles que les moules zébrées des Grands Lacs américains, ne sont pas toujours évaluées par rapport aux autres pressions environnementales telles que la destruction des habitats ou la surpêche. D'après le Dr Gozlan, la surévaluation des dangers minimes provoqués par les espèces non indigènes pose un problème majeur et se traduit par une supposition selon laquelle toute introduction du genre représente une menace à la biodiversité. Qui plus est, la plupart des recherches effectuées dans ce domaine se concentrent sur un nombre relativement faible de cas négatifs et ne contribuent donc pas à atténuer cette hypothèse. Les pêches naturelles étant en déclin, notre dépendance par rapport à la pisciculture devrait accroître, d'où un risque plus important d'introduction de poissons d'eau douce à l'avenir. «Les changements environnementaux futurs que peuvent rencontrer les écosystèmes des eaux douces auront des implications inévitables sur la distribution de nos espèces indigènes d'eau douce; notre dépendance sur l'introduction de ces espèces non indigènes risque ainsi de devenir une réalité croissante», déclare le Dr Gozlan dans son communiqué. «Le nombre d'introductions de poissons d'eau douce va également augmenter et un comportement plus réaliste, bien que controversé, devra être débattu.» Autrement dit, il nous faudra protéger l'introduction d'espèces ayant un impact positif sur la diversité, tout en maintenant les interdictions concernant l'introduction d'espèces ou de familles de poissons présentant un risque plus élevé au niveau écologique, affirme le Dr Gozlan. Une telle mesure sous-entend la mise en oeuvre de dispositions visant à éduquer le public afin que ce dernier puisse comprendre les bénéfices écologiques et économiques pouvant résulter de l'introduction appropriée d'espèces non indigènes. «La perception publique du danger est un élément qui ne peut être ignoré par aucun gouvernement ou corps dirigeant; cependant, afin d'obtenir le soutien du public dans la lutte pour la conservation de la biodiversité piscicole d'eau douce, le message doit être clair, détaillé et instructif», conclut le Dr Gozlan.

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