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Protégeons le chat sauvage d'Europe

L'exploration des contrées sauvages par l'homme a sonné le glas de la faune sauvage. Malgré ce que l'on pourrait croire, la ressemblance du chat sauvage d'Europe (Felis silvestris silvestris) avec son homologue domestique est frappante, bien qu'il soit un peu plus sauvage. Il ...

L'exploration des contrées sauvages par l'homme a sonné le glas de la faune sauvage. Malgré ce que l'on pourrait croire, la ressemblance du chat sauvage d'Europe (Felis silvestris silvestris) avec son homologue domestique est frappante, bien qu'il soit un peu plus sauvage. Il a réussi à survivre dans certains pays d'Europe, notamment la France, l'Allemagne et l'Espagne. Une question nous vient toutefois aux lèvres: le chat sauvage d'Europe peut-il être protégé des dangers potentiels? Selon une équipe de chercheurs allemands et espagnols, la réponse est «oui». Ces derniers ont développé avec succès un modèle écologique qui identifie les habitats potentiels ainsi que les corridors du chat sauvage. Leurs résultats de recherche ont été récemment publiés dans la revue scientifique Biological Conservation. Des années durant, les Européens se sont évertués à instaurer des mesures de conservation pour le chat sauvage d'Europe sur tout le continent, notamment en Europe centrale. Toutefois, trois facteurs importants ont bouleversé la vie de cet animal: la fragmentation et la destruction de son habitat; la pratique de croisement avec des chats domestiques; ainsi que les blessures infligées par les accidents de voitures de plus en plus fréquents. Pour cette étude, le modèle a été testé dans l'État fédéral allemand du Rheinland-Pfalz, notamment dans le sud d'Eifel, une région près de Wittlich, à la frontière belge, et près de Bienwald, à la frontière française. Environ 75% de la région est couverte de forêts et accueille près de la moitié de la population allemande de chats sauvages. Les résultats de l'étude, qui a duré quatre ans, ont montré que près de 50% de la superficie de l'État du Rheinland-Pfalz pouvait constituer l'habitat potentiel de 1600 femelles. Le modèle peut non seulement être adapté à d'autres régions, mais il peut se révéler utile pour déterminer la manière la plus appropriée de protéger le chat sauvage d'Europe, qui figure actuellement sur la liste des espèces en voie de disparation. Les chercheurs viennent du centre allemand Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ), de la Freie Universität de Berlin, du bureau d'études OEKO-LOG à Parlow ainsi que de la station biologique d'Euskirchen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) et de la station biologique de Doñana du Conseil espagnol pour la recherche scientifique. Nina Klar, une étudiante en doctorat à l'UFZ, explique que le facteur décisif concernant l'emplacement de l'habitat du chat sauvage est la distance qui le sépare des habitats humains. «Cet habitant des forêts très timide fait une boucle autour des lieux de résidence des humains», explique-t-elle. «Dans un rayon d'un kilomètre autour des habitations des hommes, ils sont plus rares. Même lorsque leurs habitats se trouvent près de maisons isolées ou de routes, ces animaux restent à une distance de 200 mètres.» L'équipe a également découvert que les chats sauvages s'établissent près des cours d'eau, à l'orée des bois, car cela leur donne un accès plus aisé aux proies. Pour sa part, le chercheur espagnol Nestor Fernandez déclare: «Les chats sauvages se protègent des humains et des chiens, mais évitent également les chats domestiques, ce qui expliquerait le faible taux de croisement entre les deux espèces.» Les chercheurs ont créé une base de données contenant 13000 entrées sur les aires de déplacement des chats sauvages. En vue de déterminer les aires de déplacement des chats sauvages, l'équipe a installé des transmetteurs radio sur six chats sauvages mâles et six femelles. Les résultats ont indiqué que malgré les conditions d'habitats sûres dans les régions boisées, les chats sauvages n'ont presque pas été vus. Un problème important est que les corridors utilisés par les félins pour rejoindre d'autres régions sont inadéquats. Parallèlement, les chercheurs et experts se baseront sur cette étude pour promouvoir davantage la protection des chats sauvages d'Europe. Néanmoins, le soutien de l'État allemand est nécessaire. Par exemple, les membres de la BUND (Ligue pour l'environnement et la conservation de la nature en Allemagne) ont déclaré qu'ils établiraient un réseau de 20000 kms de corridors forestiers dans les prochaines années au titre du projet «rescue network wildcat». «Des programmes de préservation de la nature nationaux ou internationaux sont la base des corridors de migration des animaux sauvages», explique Thomas Moelich, le coordinateur de BUND pour le projet «rescue network wildcat». D'après les statistiques, le nombre de chats sauvages en Allemagne se situe entre 3000 et 5000 bêtes. La création de corridors permettra de reconnecter les populations isolées et d'en rendre certains accessibles pour les chats sauvages.

Pays

Allemagne, Espagne

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