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Des scientifiques ont séquencé le génome de deux parasites responsables du paludisme

Deux équipes internationales de scientifiques ont séquencé le génome de deux parasites responsables du paludisme, Plasmodium vivax et Plasmodium knowlesi. Leurs travaux mettent en lumière les ressemblances et dissemblances entre les différentes espèces de Plasmodium, et pourra...

Deux équipes internationales de scientifiques ont séquencé le génome de deux parasites responsables du paludisme, Plasmodium vivax et Plasmodium knowlesi. Leurs travaux mettent en lumière les ressemblances et dissemblances entre les différentes espèces de Plasmodium, et pourraient mener au développement de nouveaux médicaments et vaccins pour lutter contre cette maladie mortelle. Le paludisme est causé par des parasites appartenant au genre Plasmodium, transmis d'un porteur humain à un autre par certains moustiques. On connaît au moins cinq espèces de Plasmodium responsables du paludisme chez l'homme: P. falciparum, P. vivax, P. ovale, P. malariae et P. knowlesi. P. falciparum est à l'origine des trois quarts des cas d'infection et de 90% des décès. Son génome a été séquencé en 2002. Au cours de cette nouvelle étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, les scientifiques ont analysé le génome de P. vivax (deuxième cause de décès) et de P. knowlesi, qui se présente de plus en plus comme une cause majeure du paludisme chez l'homme, notamment en Asie du Sud-Est. P. vivax est la principale cause de paludisme hors d'Afrique. Il menace près de 2,6 milliards de personnes, principalement en Asie et en Amérique Latine. Contrairement à P. falciparum, P. vivax survit à des climats plus tempérés et à des saisons plus froides. Bien qu'une infection par P. vivax soit rarement mortelle, elle se traduit par des épisodes répétés de la maladie, qui peuvent survenir pendant des mois. En outre, le parasite est largement résistant aux médicaments, ce qui rend de plus en plus difficile le traitement de la maladie. L'analyse du génome de P. vivax a révélé la présence de familles de gènes qui aident le parasite à pénétrer dans les globules rouges, par des méthodes jusqu'ici inconnues. L'étude a également découvert des gènes de dormance, ce qui pourrait permettre la mise au point de médicaments conçus pour perturber l'état dormant du parasite. «Les rechutes de Plasmodium vivax présentent un sérieux problème, pour les médecins comme pour les scientifiques», déclare Anthony Fauci, du National Institute of Allergy and Infectious Disease des États-Unis. «Le séquençage de son génome promet d'apporter un nouvel éclairage sur la biologie du paludisme qu'il entraîne, et d'ouvrir de nouvelles voies vers des thérapies et des vaccins.» Le deuxième article publié par la revue Nature concerne le génome de P. knowlesi. L'hôte naturel de cette espèce est le Macaque crabier, mais il est de plus en plus présent chez l'homme, notamment en Asie du Sud-Est. De nombreux cas de paludisme attribués à P. malariae sont maintenant considérés comme étant causés par P. knowlesi. Les deux espèces sont en effet difficiles à différencier au microscope. Comme pour P. vivax, le séquençage de P. knowlesi a apporté son lot de surprises. Par exemple, il possède des gènes qui semblent copier certains gènes humains participant à la régulation du système immunitaire. Les scientifiques soupçonnent que ces gènes aident P. knowlesi à empêcher le système immunitaire de l'hôte de reconnaître les globules rouges infectés. «Notre étude démontre tout l'intérêt de séquencer le génome d'autres Plasmodium, pour découvrir d'autres aspects surprenants de la biologie de ces parasites», commente le docteur Arnab Pain de la Fondation Wellcome Trust de l'institut Sanger, qui travaille également à séquencer le génome des deux autres espèces de Plasmodium qui infectent l'homme. «Nous avons été surpris de constater que les gènes soupçonnés d'aider le parasite à ne pas être détecté et détruit par les défenses de l'hôte sont dispersés dans tout le génome. Pour les espèces déjà étudiées, ces gènes se trouvent plus souvent vers les extrémités des chromosomes.» «C'est notre première vision du génome du paludisme d'un singe, avec ses surprises et ses questions, mais ce sont aussi de nouvelles pistes pour nous aider dans la lutte contre le paludisme», déclare le docteur Alan Thomas du Biomedical Primate Research Centre de Rijswijk aux Pays-Bas. «P. knowlesi est très proche de P. vivax, la deuxième cause de paludisme humain. Grâce à cette nouvelle compréhension de l'architecture génétique des deux parasites, nous pourrons mieux transposer nos études de P. knowlesi aux autres parasites de l'homme. Sans oublier que le séquençage du génome nous aidera à comprendre les cas humains de paludisme à P. knowlesi.» L'étude sur P. knowlesi a été soutenue par l'UE au titre du projet BioMalPar (Biology and pathology of the malaria parasite), financé dans le cadre du domaine thématique «Sciences de la vie, génomique et biotechnologie pour la santé» du sixième programme-cadre (6e PC), ainsi que par le projet VIRIMAL (Structure, function and vaccine potential of the vir multigene family in malaria), financé par le domaine thématique «Qualité de la vie et gestion des ressources du vivant» du cinquième programme-cadre (5e PC).

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