European Commission logo
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS

Article Category

Actualités
Contenu archivé le 2023-03-06

Article available in the following languages:

Une nouvelle impulsion pour le développement d'un vaccin efficace contre le paludisme

Des chercheurs financés par l'UE ont démontré qu'il était possible de protéger des volontaires sains contre le paludisme en les infectant avec le parasite du paludisme tout en les traitant avec de la chloroquine, un antipaludéen. Les résultats, publiés dans la revue New Englan...

Des chercheurs financés par l'UE ont démontré qu'il était possible de protéger des volontaires sains contre le paludisme en les infectant avec le parasite du paludisme tout en les traitant avec de la chloroquine, un antipaludéen. Les résultats, publiés dans la revue New England Journal of Medicine (NEJM), laissent espérer que le développement d'un vaccin efficace contre cette maladie fatale sera possible dans un proche avenir. Le paludisme est provoqué par les parasites Plasmodium transmis par les moustiques. Il est responsable du décès de plus d'un million de personnes par an, dont la plupart sont des enfants de moins de cinq ans. Le développement d'un vaccin contre le paludisme se révèle difficile, en partie car l'immunité au parasite est difficile à acquérir de façon naturelle, mais aussi car nous ne savons toujours pas exactement ce qui constitue l'immunité protectrice contre le paludisme chez les humains. L'idée d'utiliser des parasites irradiés comme vaccin n'est pas nouvelle. Les parasites irradiés déclenchent une réponse immunitaire mais sont incapables de se développer totalement dans le corps humain. Toutefois, cette technique n'est efficace que si le patient est piqué par des moustiques irradiés plus de 1000 fois au cours de 5 sessions d'immunisation ou plus. Il va sans dire que cela rend la pratique plutôt complexe. Des tests effectués sur des animaux ont montré qu'on peut atteindre l'immunité en inoculant des parasites intacts dans ces derniers tout en les traitant à la chloroquine, un médicament qui extermine les parasites vers la fin de leur cycle de vie dans le corps humain. Par ailleurs, ce traitement semble être beaucoup plus efficace que le modèle de parasite irradié. Dans cette étude à petite échelle, des scientifiques de France, des Pays-Bas et de Singapour ont infecté 10 volontaires humains sains avec les parasites du paludisme tout en les traitant à la chloroquine. Les volontaires ont été piqués à trois occasions par des moustiques porteurs du parasite du paludisme à des intervalles d'un mois. En comparaison, cinq volontaires ont été soumis au même traitement mais ont été piqués par des moustiques non infectés. Huit semaines après la dernière session avec les moustiques, et quatre semaines après la dernière administration de chloroquine, les 15 volontaires ont été exposés aux moustiques porteurs du parasite du paludisme. Les volontaires exposés au parasite lors de la première phase de l'étude ne sont pas tombés malades, alors que les cinq sujets témoins ont développé des symptômes du paludisme et ont été soumis à un traitement. Les chercheurs tentent désormais de déterminer la durée de cette protection, question qui sera traitée dans le cadre d'une étude de suivi. Dans cette expérience, les 15 volontaires ont reçu des traitements antipaludéens standards à la fin de l'étude par précaution. Les scientifiques reconnaissent que même cette méthode de vaccination n'est pas facile à utiliser sur la population. Toutefois, ils font remarquer qu'en fonction des résultats, «le concept d'un vaccin contre le parasite entier du paludisme justifie des études plus approfondies». Ces résultats ont été publiés au même moment qu'un article similaire dans le même numéro du NEJM, dans lequel les scientifiques évoquent la résistance croissante du parasite du paludisme aux composants de l'artémisinine, actuellement le médicament le plus efficace contre la maladie.

Articles connexes