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Contenu archivé le 2023-03-02

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Un navire de guerre historique menacé

Au XVIIe siècle, le royaume de Suède s'embarque dans la construction d'un des navires de guerre des plus majestueux et onéreux de son époque. La construction a duré trois longues années et a impliqué l'oeuvre de charpentiers, de fabricants de voile, mais également de sculpteur...

Au XVIIe siècle, le royaume de Suède s'embarque dans la construction d'un des navires de guerre des plus majestueux et onéreux de son époque. La construction a duré trois longues années et a impliqué l'oeuvre de charpentiers, de fabricants de voile, mais également de sculpteurs et de peintres, lesquels ont travaillé sur les motifs et décorations complexes qui ornent le navire. Malheureusement, le navire a coulé le jour de sa mise à l'eau. Le malheur du roi a toutefois fait le bonheur des historiens, et nous a permis d'obtenir de précieuses informations sur le passé.. Aujourd'hui, le navire royal Vasa est en péril car son armure de fer est menacée. En effet, depuis le début du nouveau millénaire, les scientifiques ont remarqué de petits changements au niveau du bois du navire: changements qui menacent la stabilité et la vie du navire. Une équipe d'experts travaillant sur le Vasa a pu identifier le responsable: le fer. Le 10 août 1628, Vasa, construit pour le roi Gustave II Adolphe de Suède, a levé les voiles pour sa mise à l'eau. À cette époque, il représentait une prouesse de l'ingénierie militaire; bien qu'il ne fût pas le plus grand navire de guerre au monde, il était sûrement le plus puissant, et pouvait lâcher la bordée la plus destructive au monde. Cependant, ses canons n'ont jamais été utilisés car le navire a coulé à moins d'un kilomètre de son point de départ, après avoir goûté à sa première rafale de vent en mer. Les tentatives de sauver le navire naufragé ont échoué et l'on oublia même l'endroit où il avait sombré. Ce n'est qu'en 1950 que le navire a été relocalisé et il a finalement été remonté à la surface en 1961. À cette époque, la préservation du navire représentait une véritable gageure. D'après les experts, la coque en bois du Vasa avait été sérieusement affectée par les processus chimiques et biologiques pendant son long séjour sous l'eau, entre la date de son naufrage en 1628 et son repêchage en 1961. D'autres conséquences négatives ont été constatées au cours de sa période de conservation entre 1962 et 1989, ainsi qu'après son exposition au musée. Les scientifiques ont remarqué des anomalies pour la première fois lors d'un été particulièrement humide en 2000. Ils ont constaté l'apparition de précipités blancs et jaunes sur le navire. Ces dépôts étaient en fait des composés d'acide sulfurique et de fer. On en a donc conclu que le soufre dans le bois s'était transformé en acide sulfurique. Cet évènement a déclenché le lancement de diverses recherches sur la cause de cette détérioration. Les scientifiques ont d'abord pensé que la conversion du soufre en acide sulfurique était à l'origine de la détérioration du bois. Aujourd'hui, ils ont réussi à prouver que le responsable était en réalité le fer des boulons et des canons rouillés. La dégradation des eaux d'égouts impures de Stockholm constitue une source importante de soufre; le fer provient principalement des boulons qui maintiennent la coque du navire, ainsi que des autres objets en fer du navire, tels que les canons. C'est à cette conclusion que sont parvenus M. Gunnar Almkvist, de l'université suédoise des sciences agricoles, et ses collègues. Ensemble, ils ont procédé à un examen complet des processus chimiques de dégradation du bois. Actuellement, le problème le plus sérieux est que le niveau de dégradation dans le bois a affecté les agents conservateurs appliqués au cours de la période de conservation. Tout au long de son histoire, le Vasa a également souffert des actions humaines. Au cours des opérations de sauvetage destinées à récupérer les canons onéreux, la majeure partie du pont a été détruite. Quelques-unes des sculptures qui ornaient le navire ont également été arrachées, notamment celle du soldat romain Septime Sévère. On a également retrouvé les traces des ancres qui immobilisaient le navire et qui ont dû être retirées de force.

Pays

Suède