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Les sillages et le sens de la perception des phoques

Si vous pensez que les phoques ne parviennent pas à chasser en eaux troubles, détrompez-vous! Le phoque commun (Phoca vitulina) ou 'veau marin' redresse ses moustaches sensibles pour trouver sa nourriture lorsque la vision est inopérante. Mais ces mammifères sont-ils capables ...

Si vous pensez que les phoques ne parviennent pas à chasser en eaux troubles, détrompez-vous! Le phoque commun (Phoca vitulina) ou 'veau marin' redresse ses moustaches sensibles pour trouver sa nourriture lorsque la vision est inopérante. Mais ces mammifères sont-ils capables de faire la différence entre les objets qu'ils croisent? Des scientifiques de l'université de Rostock en Allemagne ont mis en avant la capacité du phoque commun à voir entre les sillages (les tourbillons de l'eau) générés par des objets de tailles et de formes différentes. Les résultats de leur étude sont publiés dans le Journal of Experimental Biology. Les scientifiques de Rostock avaient déjà conclu que les phoques pouvaient détecter et suivre le sillage d'un poisson environ 30 secondes après son passage. Dans leur nouvelle étude, ils ont constaté que les phoques communs n'utilisent que leurs moustaches pour reconnaître les tourbillons produits par des objets différents. Les chercheurs ont travaillé avec un veau marin nommé Henry. Ils ont évalué sa capacité à reconnaître les sillages laissés par des palettes de tailles différentes. Ils ont couvert les yeux et les oreilles d'Henry et ont agité une palette à travers une grande boîte, dans le bassin du phoque. Après trois secondes, ils ont laissé Henry entrer dans le bassin pour tester ses réactions. Henry avait déjà été entraîné à appuyer sur une cible hors du bassin lorsqu'il reconnaissait le sillage d'une palette standard, et il a ensuite appris à presser une cible différente selon que la palette était plus grosse ou plus petite. Les chercheurs ont constaté qu'Henry arrivait à détecter une différence de 2,8 centimètres de largeur. Ils ont alors cherché quels étaient les aspects du sillage qu'Henry pouvait détecter. «Nous avons utilisé des vitesses aléatoires, de sorte que le flux maximal ne puisse être le facteur utilisé pour distinguer les palettes les plus larges. Le phoque devait être capable de reconnaître leur structure et il y est arrivé, mais avec un peu moins d'exactitude», déclare le professeur Wolf Hanke de l'université de Rostock. Les chercheurs ont également étudié si Henry pouvait faire la différence entre des palettes triangulaires, cylindriques, plates ou lobées. Ses réponses ont été parfaites lorsqu'il s'agissait de différencier des palettes cylindriques ou plates, plates ou lobées, et cylindriques ou lobées. Par contre, Henry a eu plus de mal à distinguer les palettes triangulaires des formes cylindriques ou lobées. En appliquant la vélocimétrie par image de particules aux réactions de Henry face au passage de sillages d'objets de tailles et de formes variées, le professeur Hanke a souligné qu'il n'était pas facile de déterminer «la partie du sillage sur laquelle l'animal se base le plus et celle qui ne l'aide qu'un peu». Les chercheurs de Rostock comptent étudier les réactions du phoque à des tourbillons uniques, afin de déterminer les composantes qui renseignent sur la forme et la taille d'un poisson. L'efficacité de la chasse du phoque serait largement renforcée s'il pouvait faire la différence entre des poissons de tailles différentes, notamment les plus fins qui l'obligent à dépenser beaucoup d'énergie pour les atteindre. L'institut de biologie de l'université du Danemark du Sud a participé à cette étude.Pour plus d'informations, consulter: Université de Rostock: https://www.uni-rostock.de/en/ Journal of Experimental Biology http://jeb.biologists.org

Pays

Allemagne, Danemark