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Les stéréotypes sexuels et les TIC: une nouvelle perspective

Les hommes dominent depuis toujours le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC); de gros efforts ont été consentis au cours de la dernière décennie pour réduire cet écart entre les sexes, en examinant les obstacles qui maintiennent les femmes à l'...

Les hommes dominent depuis toujours le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC); de gros efforts ont été consentis au cours de la dernière décennie pour réduire cet écart entre les sexes, en examinant les obstacles qui maintiennent les femmes à l'écart de ce secteur. Mais les chercheurs ont présenté des conclusions de recherches financées par l'UE qui ont modifié la perspective: ils ont abandonné les facteurs qui excluent les femmes du secteur des TIC pour se concentrer sur ceux qui les incluent et les motivent. Le projet à grande échelle SIGIS («Strategies of inclusion: gender and the information society»), qui a bénéficié d'un financement de près d'un million d'euros au titre du domaine thématique «Société de l'information conviviale» relevant du cinquième programme cadre de l'UE (5e PC), a constitué la base de ce nouveau travail. Il a été entrepris par Knut Holtan Sorensen de l'université norvégienne des sciences et des technologies (NTNU), Wendy Faulkner de l'université d'Édimbourg au Royaume-Uni et d'Els Rommes de l'université de Radboud à de Nijmegen aux Pays-Bas. Le projet SIGIS les a réunis avec 20 autres chercheurs et a permis de réaliser 48 études pour analyser les différentes stratégies visant à donner accès aux femmes au secteur des TIC. Avec ces données, les trois chercheurs avaient pour objectif de modifier la perspective: ils ont abandonné les facteurs qui dissuadent les femmes d'accéder au secteur des TIC pour se concentrer sur ceux qui les attirent. «Jusqu'à présent, les recherches sur la dimension hommes/femmes et les TIC ont principalement porté sur la façon dont les femmes sont exclues du secteur», explique le professeur Sorensen. «Au lieu de cela, nous étudions les éléments qui favorisent l'inclusion des femmes. Quand les femmes sentent-elles qu'il est naturel, normal et bénéfique d'utiliser les TIC? Et quels sont les facteurs qui les amènent à choisir une formation et une carrière dans les TIC? Nous sommes préoccupés par ce qui motive les femmes, et non par ce qui les fait fuir. Le professeur Sorensen affirme qu'il est communément admis que les femmes n'ont pas l'expertise ou la motivation nécessaires pour étudier les TIC ou que le programme d'études et l'environnement ne leur plaît pas ou ne leur convient pas, ce qui débouche sur des campagnes d'information visant toutes les femmes. Toutefois, leur effet est souvent limité, car elles ciblent un groupe démographique trop général au lieu de se concentrer sur les femmes susceptibles d'être recrutées. À titre d'exemple, l'étude se penche sur un projet mené par la NTNU et intitulé «Women and Computers Project», rebaptisé depuis «Women's Project Ada». Il s'agit d'une initiative à grande échelle visant à augmenter le pourcentage de femmes inscrites dans des programmes d'études en informatique, en technologies de la communication et en sciences de l'information. Même s'il s'est agit d'un projet très réussi, les chercheurs ne pensent pas que les campagnes mises en œuvre étaient «appropriés», car l'idée maîtresse des premières campagnes était de rendre les programmes d'études en informatique et en technologies de l'information intéressants pour les femmes en redéfinissant la discipline. Dans la campagne, ils ont décrit les TIC comme étant «féminines et non techniques» au lieu de «masculines et techniques». Une brochure d'information présentait des femmes qui dessinaient des cercles et des hommes qui dessinaient des carrés et indiquait que la NTNU recherchait plus d'étudiantes en TIC qui dessinaient des cercles. Les entretiens menés avec les étudiantes en informatique et en technologies de l'information ont montré qu'elles n'ont pas apprécié les stéréotypes utilisés dans la plaquette d'information, qu'elles souhaitaient être reconnues pour leurs qualités personnelles et qu'elles ne pensaient pas que les hommes et les femmes étaient si différents. Les chercheurs déconseillent l'utilisation de stratégies qui s'appuient sur des stéréotypes sexuels, par exemple, la fausse croyance voulant que les femmes veulent uniquement travailler en équipe et qu'elles trouvent les technologies intimidantes. «Aujourd'hui, de nombreux stéréotypes sexuels sous-tendent la conception des technologies», commente le professeur Sorensen. «Beaucoup d'efforts visant à inclure les femmes sont motivés par des considérations commerciales. En effet, les entreprises veulent toucher plus de femmes, mais il est encore fréquent de commercialiser les produits comme s'ils avaient été conçus pour «toutes les femmes» ou «tous les hommes». Cela ne fonctionne que dans une certaine mesure. «Les femmes sont différentes et les hommes sont différents et souvent, les différences entre les personnes du même sexe sont plus intéressantes et plus pertinentes que les différences entre les sexes. Malheureusement, il est facile d'utiliser le genre comme un mécanisme de tri, comme c'est le cas dans les études quantitatives, ce qui peut donner une trop grande importance aux différences entre les sexes. C'est regrettable».Pour de plus amples informations, consulter: KILDEN - Centre d'informations pour la recherche sur la dimension hommes/femmes en Norvège: http://eng.kilden.forskningsradet.no

Pays

Pays-Bas, Norvège, Royaume-Uni