La science et l’industrie unissent leurs forces pour valoriser les entreprises
L’Université de Sunderland a mené un projet de recherche interdisciplinaire pour aborder les problèmes de gestion de la maintenance basée sur les données dans le secteur manufacturier européen, en se concentrant sur les aspects liés à la gestion de la valeur commerciale, à l’ingénierie de la fiabilité et de la maintenance, et aux sciences des données. Le projet Initiative Lead4Value(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), financé par l’UE, avait pour objectif de jouer le rôle de pont entre les ingénieurs de maintenance et les décideurs, en apportant des outils et des méthodes de gestion afin d’évaluer la valeur des données pour des organisations, des objectifs et des contextes spécifiques. Le projet a travaillé avec un certain nombre de petites et moyennes entreprises. Le but de cette collaboration était de collecter et d’analyser les données de fabrication utilisées par les cadres supérieurs pour planifier les tâches de maintenance. L’étape suivante a ensuite consisté à déterminer la valeur et l’impact des données sur la sélection des tâches de maintenance. Le produit final constituait un nouveau système pour les sociétés. Ce nouveau système est une preuve tangible de la manière dont la valeur commerciale de la maintenance industrielle peut être maximisée par l’adoption d’une nouvelle approche de la prise de décision basée sur les données, en se fondant sur les principes lean d’efficacité des coûts et des ressources.
Suivre le rythme de l’industrie
«Heureusement, nos problèmes se sont limités à l’accès aux sociétés lors du changement de production ou des changements d’équipe impliquant le personnel clé. Dans la mesure du possible, nous avons planifié cela cinq à six mois à l’avance. Par bonheur, nous n’avons eu que très peu de retard dû à ces problèmes», rapporte le professeur David Baglee, coordinateur du projet et professeur à la faculté de technologie de l’Université de Sunderland.
Développé par le monde académique, en partenariat avec l’industrie, pour répondre à un défi industriel
Les résultats de cette recherche ont été spécialement développés avec le soutien de l’industrie, les organisations partenaires étant une entreprise de fabrication de produits alimentaires et un fabricant de pièces détachées pour l’industrie automobile. Plus précisément, le projet a mis au point une méthode permettant aux sociétés d’analyser leurs voies d’exploitation des données actuelles et potentielles, afin de déterminer la pertinence et l’exactitude des données. En outre, une modélisation analytique ainsi que des analyses statistiques ont été utilisées pour élaborer des cartes et des outils d’aide à la décision pour la gestion future des données. Ces outils ont mis en évidence les tâches de maintenance inutiles, les tâches de collecte de données inutiles, les tâches de collecte de données manquantes et le potentiel d’augmentation de la valeur commerciale de la maintenance.
Économie d’efforts, de coûts et de temps
Les résultats concrets sont visibles au sein des sociétés elles-mêmes, notamment une réduction des tâches de maintenance, une baisse des dépenses globales consacrées à la maintenance, une limitation du temps nécessaire à la collecte et à l’analyse des données et une identification des données susceptibles d’apporter une valeur ajoutée au processus décisionnel global. Le projet a généré un certain nombre de communiqués académiques. L’étude de cas d’une société de fabrication de produits alimentaires, qui se concentre sur la maintenance corrective, est présentée dans un document intitulé «Une approche pour identifier les déchets dans les processus de gestion des données» par David Baglee et Salla Marttonen-Arola dans le cadre de la 14e conférence internationale sur la science des données (ICDATA 2018), qui s’est tenue à Las Vegas, Nevada, États-Unis. Les mêmes auteurs ont présenté leurs conclusions dans un document intitulé «Mettre en place une GMAO: une évaluation des investissements basée sur la valeur des données» lors du Congrès mondial de 2019 sur la résilience, la fiabilité et la gestion des actifs qui a eu lieu à Singapour. La prochaine étape consistera en un projet de suivi, actuellement conçu par l’équipe de recherche, visant à étendre ce système pour y intégrer des systèmes de production, de qualité et autres systèmes de fabrication riches en données.