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Ouvrir la voie à des traitements du cancer plus efficaces

Une étude soutenue par l’UE s’est appuyée sur plus de 1 000 lignées cellulaires cancéreuses pour identifier des biomarqueurs épigénétiques sensibles aux médicaments administrés pour lutter contre la maladie.

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Malgré l’attention considérable accordée à la recherche dans ce domaine au cours des dernières décennies, le cancer reste l’une des principales causes de décès dans le monde, avec près de 10 millions de morts par an. Malgré ces statistiques, les chercheurs continuent d’étudier les causes, la progression, les méthodes de détection et les différents traitements des cancers. Ces dernières années, les scientifiques se sont de plus en plus intéressés aux biomarqueurs épigénétiques. Comme l’indique un article publié sur le site «News-Medical.net», cela a conduit à la disponibilité croissante de tests diagnostiques pour la méthylation de l’ADN. Cependant, malgré les efforts soutenus déployés pour établir le profil de méthylation de l’ADN des patients atteints de cancer, il n’existe pas encore suffisamment de biomarqueurs épigénétiques pour être en mesure de prédire si un traitement sera efficace ou non. Des chercheurs, soutenus par le projet COMBAT-RES, lui-même financé par l’UE, ont cherché à combler cette lacune. Leur étude a été publiée dans la revue «Communications Biology».

Mais d’abord, qu’est-ce que la méthylation de l’ADN?

Le National Human Genome Research Institute définit la méthylation comme «une modification chimique de l’ADN et d’autres molécules qui peut être maintenue lorsque les cellules se divisent pour produire d’autres cellules. Lorsqu’elle est observée dans l’ADN, la méthylation est susceptible de modifier l’expression des gènes». Une méthylation anormale de l’ADN affecte de nombreuses voies de signalisation importantes dans le cadre de l’apparition du cancer, y compris celles qui provoquent une résistance aux médicaments ou induisent une toxicité médicamenteuse. L’identification du type de cancer d’un patient est susceptible de fournir des informations précieuses qui pourraient rendre les traitements plus efficaces et moins toxiques. Dans le cadre de l’étude COMBAT-RES, l’équipe a cherché des biomarqueurs épigénétiques qui aideraient à prédire l’efficacité des traitements. Pour ce faire, les scientifiques ont analysé les schémas de méthylation de 72 lignées cellulaires cancéreuses représentant 22 types de cancer traités avec 453 composés antitumoraux. La recherche a permis d’obtenir un total de 802 régions différentiellement méthylées par les médicaments (dDMR pour «drug differentially methylated regions»), c’est-à-dire des régions génomiques qui présentent des schémas de méthylation de l’ADN différents dans différents échantillons. Il a été estimé que 377 de ces dDMR présentaient au moins un gène associé de manière significative, à proximité de leur site génomique. L’article de «News-Medical.net» ajoute: «Nous avons constaté que certains médicaments étaient enrichis dans certains types de cancer, ainsi, les médicaments ciblant la voie de signalisation ERK-MAPK sont enrichis dans le cancer colorectal, tandis que les médicaments ciblant le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) [sont] enrichis dans l’adénocarcinome du poumon ou que les médicaments ciblant la mitose sont enrichis dans le cancer pulmonaire à petites cellules.»

Des résultats qui élargissent la base de recherche sur le cancer

Environ 500 gènes ont été trouvés à proximité des dDMR identifiés, dont 27 étaient des gènes de cancer. Les gènes APC et SKI étaient les plus répandus dans deux types de cancer. En ce qui concerne les gènes non cancéreux les plus fréquents, PTPRN2 et DKK1 ont été trouvés dans cinq et quatre types de cancer, respectivement. Les chercheurs ont analysé l’expression et la réponse médicamenteuse de chaque gène associé à un dDMR. Sur les 241 dDMR, 58 dDMR généralisables aux tumeurs (tgdDMR) ont été identifiés et corrélés positivement avec leurs gènes proximaux dans les tumeurs. On estime que 19 des 58 tgdDMR contenaient des biomarqueurs proposés pour 17 médicaments anticancéreux dans cinq types de cancer, et que 15 de ces 19 tgdDMR se trouvaient dans des régions promotrices. Les autres biomarqueurs, soit plus de 20 % des biomarqueurs principaux de l’étude, étaient situés soit dans le corps du gène, soit dans les régions distales. «Les résultats de l’étude indiquent que la méthylation du tgdDMR peut soit faciliter la capacité des cellules cancéreuses à interférer dans des voies de signalisation cellulaires clés, soit participer à d’autres voies épigénétiques», peut-on lire dans le communiqué de presse. COMBAT-RES (Predicting potent drug combinations by exploiting monotherapy resistance) se termine en décembre 2025. Pour plus d’informations, veuillez consulter: projet COMBAT-RES

Mots‑clés

COMBAT-RES, cancer, biomarqueur, épigénétique, méthylation de l’ADN, médicament, gène, recherche sur le cancer

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