Une approche intégrée pour la valorisation de la biomasse
La bioéconomie est un facteur crucial du marché européen. Les produits biosourcés et les biocarburants comptent pour 57 milliards EUR de revenu annuel. Il est essentiel de maximiser le potentiel des matières premières biologiques pour une Europe qui s’efforce de mettre en place une économie toujours plus efficace en ressources et à faible émission de carbone. Financé avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie, le projet IProPBio entend atteindre cet objectif par le biais d’un échange de connaissances, d’expertise et d’idées ayant un impact sur de multiples aspects de la bioéconomie.
Une approche intégrée pour l’optimisation de la biomasse
Pour atteindre son objectif d’améliorer les performances des bioindustries, IProPBio a scindé ses recherches en plusieurs domaines distincts. Selon le coordinateur du projet, Massimiliano Errico: «Le projet repousse les limites de la connaissance dans plusieurs aspects importants, dont la caractérisation de nouvelles biomasses prometteuses, l’exploration et l’évaluation du potentiel de ces biomasses en tant que source de composés et de bioactifs de valeur, et la définition des procédés optimaux pour leur transformation». Dans le but d’améliorer les performances des bioraffineries, le projet a développé un cadre thermodynamique afin de guider le développement des systèmes de bioraffinage. Le cadre implique des modèles pour les propriétés des mélanges, des méthodes et des algorithmes pour l’analyse de la stabilité et une bibliothèque de propriétés thermophysiques de substances pures. Les organigrammes technologiques, les études d’intégration de masse et d’énergie et les évaluations du cycle de vie des nouveaux produits jouent tous un rôle dans la rationalisation de l’efficacité des bioraffineries. Pour coordonner l’échange d’expertise nécessaire à la réalisation de ses objectifs ambitieux, IProPBio a établi un calendrier rigoureux de détachements parmi les partenaires du consortium. La pandémie mondiale a quelque peu compromis l’échange d’idées, mais les partenaires d’IProPBio ne se sont pas découragés pour autant. Massimiliano Errico confie: «Tous les membres du consortium, sans exception, ont collaboré à concevoir des moyens efficaces de reprogrammer les activités, et n’ont jamais perdu de leur engagement envers le projet, même alors que nous étions confrontés à des événements sans précédent».
Des matières premières biologiques alternatives
La valorisation de la biomasse par la caractérisation des déchets biologiques et l’application de technologies d’extraction vertes sont l’essence même du projet. Le projet a étudié, entre autres matières premières, le marc de fruits (un résidu pulpeux issu de la fabrication de jus ou de vin) et les drêches de brasserie, qui représentent jusqu’à 85 % des déchets biologiques de l’industrie brassicole. Il a également étudié les feuilles d’olivier, les écorces d’orange, les graines d’avocat, le marc de café et les espèces envahissantes telles que la bardane, pour ne citer que quelques-unes des matières premières prises en compte. La sélection des matières premières alternatives s’est faite sur la base de plusieurs facteurs. La disponibilité et l’abondance des matériaux dans les pays des partenaires du consortium ont été prises en compte, de même que l’expertise des partenaires concernant la biomasse identifiée. La nouveauté, l’application potentielle et la quantité de produits à haute valeur ajoutée ont également compté parmi des critères de sélection. IProPBio a apporté une contribution importante à une bioéconomie durable en Europe. Plus de 100 articles scientifiques ont été publiés pendant la durée du projet. Les partenaires du projet entendent exploiter les réalisations d’IProPBio et se proposent d’aborder de nouvelles compétences en matière de bioraffinage, telles que le contrôle des processus et la catalyse. Alors que l’Europe se prépare à déployer une économie circulaire durable, les applications de la biomasse au-delà de la production d’énergie sont essentielles. Les biodéchets sont la matière première de produits à haute valeur ajoutée et, en intégrant l’étude des étapes de caractérisation, d’évaluation et de traitement, IProPBio a fait progresser notre capacité à tirer pleinement parti de ces ressources durables.
Mots‑clés
IProPBio, biomasse, bioraffineries, biodéchets, valorisation de la biomasse, matières premières de la biomasse, bioéconomie, cadre thermodynamique