Le commissaire Bjerregaard préconise une action prioritaire contre les émissions des véhicules
Ouvrant la conférence mondiale sur la qualité des carburants et la technologie des véhicules au niveau international qui s'est tenue à Bruxelles le 21 mai 1996, Mme Ritt Bjerregaard, commissaire responsable de l'environnement, a souligné l'importance de la réduction des émissions des véhicules pour la qualité de l'air dans la Communauté européenne. Mme Bjerregaard a attiré l'attention sur les résultats d'une étude récente de l'Agence européenne de l'environnement qui a conclu que les contraintes exercées par le secteur des transports sur l'environnement augmenteraient considérablement entre 1990 et 2010. Les transports routiers constituent la principale source de pollution atmosphérique dans la Communauté. Les sondages d'opinion montrent que la majorité de la population est d'accord avec la nécessité de réduire l'utilisation des routes et d'accroître les dépenses consacrées aux transports publics, mais qu'elle ne désire pas subir une perte de liberté ou de mobilité personnelle. Le commissaire Bjerregaard a décrit à grands traits les principaux points à prendre en considération dans l'élaboration d'une stratégie communautaire visant à réduire les émissions des véhicules. Ces points sont les suivants: - la nécessité de définir des objectifs de qualité ambitieux pour l'environnement - la nécessité de tenir compte des différences existantes dans la qualité de l'air dans la Communauté - la nécessité de respecter les principes de proportionnalité et de subsidiarité - les principes de partage des responsabilités et de partenariat - le rapport coût-efficacité - le désir légitime de certains Etats membres de poursuivre des objectifs en matière de politique environnementale plus ambitieux que ceux convenus au niveau communautaire. Les travaux de recherche effectués dans le cadre du programme Auto-Oil, qui a rassemblé les industries automobile et pétrolière européennes et la Commission pour étudier les effets sur les émissions des nouvelles technologies des moteurs et des carburants à composition modifiée, ont été menés à bien et serviront de base à l'action communautaire, a déclaré le commissaire. Cependant, l'action communautaire à elle seule ne suffira pas pour réduire de manière substantielle la pollution atmosphérique dans de nombreuses régions. Une action complémentaire aux niveaux national et local sera nécessaire. Cette action pourrait revêtir en particulier la forme d'initiatives telles que la tarification routière, la restriction de l'accès aux centres-villes,l'accroissement des investissements dans les transports publics et des mesures d'encouragement en faveur de la mise à la ferraille des vieux véhicules très polluants. Les actions locales et individuelles ne remplaceront toutefois pas les actions de l'industrie. Le commissaire a attiré l'attention sur les progrès récents en matière d'environnement réalisés aux Etats-Unis, et en particulier en Californie, en tant qu'exemples à suivre. En conclusion, le commissaire a demandé à l'industrie de s'efforcer de trouver des réponses imaginatives et ambitieuses qui sont adaptées à ses besoins économiques, mais qui reconnaissent le droit fondamental des citoyens de respirer un air propre.