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How do post-copulatory male-male and male-female interactions shape the evolution of mating strategies? A test using two species of squid

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Les stratégies d'accouplement des femelles génèrent une compétition masculine

Les femelles de nombreuses espèces animales s'accouplent avec des mâles multiples. La concurrence des mâles et le choix d'accouplement des femelles constituent donc des forces prépondérantes pour l'évolution des espèces.

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Le fait que les femelles aient plusieurs partenaires de reproduction conduit les mâles à adopter différentes stratégies d'accouplement. Les différences dans les stratégies d'accouplement des espèces vont influencer les opportunités de fertilisation et les biais de paternité et donc les stratégies d'allocation spermatiques des mâles. Les groupes de grands mâles suivent les femelles et les protègent pendant l'accouplement et la ponte, alors que les mâles plus chétifs essayent de s'accoupler sans défier le mâle dominant. De telles stratégies alternatives créent des différences en termes de risque de compétition spermatique, qui en retour entraîne souvent une spéciation des traits morphologiques et physiologiques d'une espèce. Les mâles chétifs consacrent ainsi plus d'énergie dans la production de sperme afin de compenser leur désavantage au niveau de la compétition comportementale. Par contre, la compétition spermatique se produit généralement après l'accouplement dans l'appareil génital de la femelle. Ce qui rend difficile la distinction entre les processus pré-et postcopulatoires qui contrôlent la sélection naturelle et sexuelle de l'espèce et par conséquence l'évolution de ses mâles. Les femelles calamars possèdent deux sites distincts où elles stockent le sperme, tous deux pouvant être fécondés pendant le processus de ponte. Ce phénomène a été corrélé avec les différentes stratégies d'accouplement adoptées par les mâles et influence clairement la compétition spermatique post-copulatoire et la dynamique du choix des femelles. Le projet Squid-switch («How do post-copulatory male-male and male-female interactions shape the evolution of mating strategies ? A test using two species of squid») a comparé le comportement de deux espèces de calamars afin de pouvoir étudier le processus de sélection naturelle post-copulatoire. L'espèce africaine, Loligo reynaudii (Afrique du Sud) et l'espèce japonaise, Loligo bleekeri, présentent des tactiques d'accouplement différentes et des paternités multiples dans leurs grappes d'œufs. Le projet, financé par l'UE, s'est donné pour but d'examiner l'interaction entre la stratégie de compétition spermatique des mâles et celle des femelles pour stocker et utiliser le dit sperme. Les partenaires du projet ont développé de nouvelles techniques pour évaluer les traits morphologiques des mâles et étudier leur accouplement, que ce soit à l'état sauvage ou en captivité. Ces nouvelles techniques ont été appliquées aux deux espèces de calamars. Les données obtenues indiquent que les opportunités de fertilisation influencent la stratégie d'investissement des mâles dans la compétition spermatique. Chez L. bleekeri, les stratégies alternatives d'accouplement du mâle ont été associées à un dimorphisme discontinu du spermatophore. L'indice gonadosomatique (GSI, pour gonadosomatic index) a été corrélé avec la longueur du manteau de l'animal, sans être différent pour les différents groupes mâles. Un indice GSI plus élevé chez les petits mâles au sein de chaque groupe suggérant toutefois une forte concurrence spermatique interne. Un dimorphisme du spermatophore corrélé à la stratégie des mâles a également été mis en évidence chez L. reynaudii. Mais dans cette espèce, la relation entre la taille des mâles et celle du spermatophore s'est révélée continue avec un indice gonado-somatique plus élevé pour les plus petits (chétifs) mâles. Ces résultats suggèrent que les spermatozoïdes des mâles chétifs peuvent entrer en compétition avec le sperme des mâles dominants. Les résultats du projet Squid-switch favoriseront très certainement la mise en place de stratégies de conservation et de gestion pour des espèces comme celles-ci qui sont exploitées commercialement.

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